
Vu la gravité des faits, les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir. Le groupe industriel Airbus Group qui fédère depuis l’an dernier les entreprises EADS et Eurocopter a annoncé qu’il portera plainte suite aux révélations faites dans cette affaire. Il a déclaré que « nous sommes conscients qu’en tant qu’une grande entreprise dans le secteur, nous sommes une cible et le sujet d’espionnage. Toutefois dans ce cas, nous sommes alarmés parce qu’il y a un soupçon concret d’espionnage industriel. Nous allons maintenant porter contre X sur des soupçons d’espionnage industriel ».
À mesure que cette affaire livre ses secrets, des voix encore plus graves devraient se faire entendre. En effet, le quotidien Süddeutsche Zeitung vient également de révéler qu’en plus des volets économiques que l’on connaissait, il faut ajouter des desseins politiques à cette affaire. Selon les informations communiquées à l’organe de presse par une source au fait des procédures du BND, cet organe aurait aidé la NSA à espionner de « hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères français, du palais de l’Élysée et de la commission européenne ».
Voilà qui ne manquera pas de plonger le BND et par-delà tout le gouvernement allemand dans l’embarras. La crise de confiance semble peu à peu s’installer au grand dam du gouvernement allemand. En se référant aux propos du ministère de l’Intérieur du 14 avril dernier qui défendait que « nous n’avons aucune connaissance d’un espionnage économique présumé mené par la NSA ou d’autres agences dans d’autres pays », le parti radical de gauche Die Linke a vertement accusé le gouvernement allemand d’avoir menti au parlement sur ces agissements.
À l’intérieur comme à l’extérieur du pays, les choses semblent se durcir pour le gouvernement allemand. Nous attendons la suite des choses pour voir le dénouement de toute cette affaire qui, somme toute, semble ne pas avoir encore fini de livrer ses secrets.
Source : AFP
Et vous ?
