Pratiquement 5 ans après l’ouverture par la Commission européenne d’une enquête contre le géant de l’internet, soupçonné d’abus de position dominante, Google a été formellement accusé ce mercredi.
« En ce qui concerne Google, je crains que l'entreprise n'ait injustement avantagé son propre service de comparaison de prix, en violation des règles de l'UE en matière d'ententes et d'abus de position dominante », a déclaré dans un communiqué Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence.
Google détient une part de marché de prés de 90 % en Europe dans le secteur de la recherche en ligne. La firme est accusée d’avoir abusé de cette position dominante pour favoriser ses produits, ainsi que ceux de ses partenaires, au sein de son moteur de recherche, au détriment de la concurrence. Ce qui ne permettrait pas aux internautes de voir les résultats les plus pertinents en réponse à leurs requêtes, selon la Commission européenne.
« Google a à présent la possibilité de convaincre la Commission du contraire. Toutefois, si l'enquête devait confirmer nos craintes, Google devrait en assumer les conséquences juridiques et modifier la façon dont elle conduit ses activités en Europe », a ajouté Margrethe Vestager.
La firme de Mountain View dispose de dix semaines pour répondre aux accusations de la Commission qui lui ont été transmises. Puis suivra une période d’audition avant qu’une décision finale ne soit rendue.
Parallèlement, la Commission européenne a annoncé qu’elle a ouvert une enquête Antitrust sur Android, le système d’exploitation mobile de Google. La Commission examinera si Google impose des clauses abusives aux fabricants de smartphones, afin de favoriser ses propres applications, telles que YouTube, Gmail, etc.
« Les smartphones, tablettes et autres appareils similaires jouent un rôle de plus en plus important dans la vie quotidienne de nombreuses personnes et je veux faire en sorte que les marchés de ce secteur puissent prospérer sans contraintes anticoncurrentielles imposées par quelque société que ce soit. », a expliqué la Commission européenne.
Si les deux entités ne parviennent pas à un accord à l’amiable, Google pourrait se voir infliger une amende représentant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires global, soit environ 6 milliards d’euros. Il s’agit du cas le plus énorme auquel Bruxelles est confronté, après l’enquête contre Microsoft qui avait abouti en 2002 à une amende de 2 milliards d’euros.
De plus, Google pourrait être amené à revoir le fonctionnement de ses services. D’ailleurs, le Parlement européen est favorable pour une scission entre les services de recherche et les autres activités commerciales de Google.
Source : Reuters
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Et ouvre une enquête concernant Android
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Le , par Hinault Romaric
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