L’expansion des technologies de l’information a créé une profonde dépendance à celles-ci dans le vécu quotidien. Ces technologies qui ne sont pas sans influence sur notre vie courante ont poussé trois chercheurs aux États-Unis à mener une étude sur l’influence d’internet dans l’évaluation personnelle de nos capacités. Plus précisément, ces scientifiques ont tenté d’expliquer comment internet emmène les utilisateurs à surévaluer leur connaissance interne.
Pour se faire, ils ont effectué 9 expériences sur un groupe d’individus aux États-Unis. Pour les différents cas d’expérience, les sujets ont eu à se soumettre à Amazon Mechanical Murk afin de répondre à un ensemble de questions.
Dans les deux premières expériences menées, les participants ont fait montre d’une augmentation de l’évaluation de leur capacité personnelle à répondre aux questions après avoir cherché des explications sur internet pour une tâche non liée à la première expérience. Le même résultat a été obtenu dans la troisième expérience même après avoir contrôlé le temps, le contenu et les caractéristiques de la recherche.
Avec cette première phase, les signes d’une extension des capacités personnelles à internet se sont mis en place. En poursuivant les tests, les chercheurs ont pu s’apercevoir que ce comportement ne résulte pas d’un excès de confiance ou d’un effet de halo, mais est bien réel et suscité par le fait que les participants considèrent cette source d’information comme une extension de leur mémoire.
Plus en détail, les chercheurs expliquent ces résultats en s’appuyant sur les conclusions de recherches déjà disponibles. Déjà en 1987, les résultats de Wegner ont permis de comprendre que des individus appartenant à un groupe peuvent s’appuyer sur la connaissance des autres individus comme sources d’informations externes. On parle alors de mémoire transactive. Un peu plus récemment en 2001, les travaux de Koriat & Levy-Sadot ont permis d’entrevoir que des illusions de compétences peuvent apparaitre au fur et à mesure qu’un individu s’immerge dans des réseaux de mémoire transactive. Autrement dit, ces derniers peuvent confondre la connaissance de leur partenaire avec la leur et surévaluer leur compétence.
Internet qui est également une source d’information tierce sur laquelle les participants se sont appuyés a été dans ce cas intégré à leur connaissance, ce qui a engendré une surévaluation personnelle de leur capacité à répondre aux questions.
Les chercheurs expliquent également que « comme les gens sous-estiment combien de fois ils comptent sur internet, le fait de réussir à trouver une information sur internet peut être confondu avec des informations personnellement maitrisées, ce qui conduit les internautes à considérer, de manière erronée, les connaissances stockées en dehors de leur tête comme les leurs. Ceci intervient lorsque les participants accèdent à des sources d’informations tierces. Ils peuvent systématiquement être mal calibrés sur l’ampleur de l’appui qu’ils prennent sur la mémoire transactive de leur partenaire. Ce n’est pas qu’ils attribuent mal la source de la connaissance, ils peuvent même savoir pleinement d’où elle provient, mais plutôt qu'ils peuvent gonfler le sens de jugement des connaissances stockées en interne ».
Source : American Psychological University
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Selon une étude, certaines personnes surestiment leur capacité en se basant sur internet,
Qu'elles considèrent comme une extension de leur mémoire
Selon une étude, certaines personnes surestiment leur capacité en se basant sur internet,
Qu'elles considèrent comme une extension de leur mémoire
Le , par Olivier Famien
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