Pour s’évader d’une prison de haute sécurité de Wandsworth, à Londres, Neil Moore a dupé ses geôliers en rédigeant sa propre lettre de libération sous caution pour sortir le plus naturellement du monde par la grande porte. Il était en détention provisoire, inculpé pour usurpation d’identité. Il s’est fait passer pour un employé du service anti-fraude de banques comme la Barclays Bank, de la Lloyds Bank et aussi de la Santander afin d’arnaquer plusieurs entreprises britanniques et américaines, ce qui lui a permis de récolter plus de 1,8 million de livres sterling (2,4 millions d’euros). La fraude a duré de février 2012 à novembre 2013. Au téléphone, Neil Moore se faisait parfois passer pour une femme. Le jeune homme piégeait ses victimes en leur faisant croire que leurs comptes avaient été piratés. Il en profitait alors pour leur demander leurs coordonnées bancaires.
Pour parvenir à s’échapper, Neil Moore n'a eu besoin que d'un téléphone récupéré illégalement et d'une connexion à Internet par le biais du terminal. Il a commencé par enregistrer un nom de domaine imitant celui de la Cour de justice de Sa Majesté, en charge de l'administratif des prisons. Puis il a créé des adresses emails proches des vraies en remplaçant les points par des traits d’union, pour envoyer un courriel exigeant la libération sous caution du détenu Neil More (lui-même) le 10 mars dernier. Quelque temps plus tard, les gardiens viennent dans sa cellule et l’accompagnent jusqu’à la sortie. Cependant, son évasion a été découverte à la visite de son avocat trois jours après. Trois jours plus tard, More s’est rendu de lui-même aux autorités.
Une manœuvre qui s’apparente à une technique de hameçonnage qui consiste à monter une escroquerie par courriel suffisamment crédible pour pousser la cible à agir. Car, si le jeune homme a pu obtenir sa libération, ce n’est pas seulement grâce au niveau de sophistication de son attaque, mais également du manque d’attention des autorités pénitentiaires qui n’ont pas pu déceler de petites incohérences comme le fait que la Cour ait été renommée Southwalk au lieu de Southwark (Moore avait mal épelé le nom du tribunal de Southwark, remplaçant le "r" par un "l" ou encore le fait que l'adresse mail comportait des tirets et non des points.
Neil Moore est le premier à s'évader de la prison de Wandsworth depuis l’évasion du tristement célèbre Ronnie Biggs en 1965. Cet établissement pénitentiaire est classé dans la catégorie B par les autorités britanniques ; cela signifie qu'il accueille des détenus ne nécessitant pas une surveillance maximale, mais qui représentent tout de même un risque d'évasion.
« Cette affaire relève d’une inventivité criminelle remarquable, sournoise et créative », a déclaré le procureur Ian Paton. La peine sera prononcée le 20 avril prochain.
Source : Telegraph
Il s'évade de prison grâce à une opération qui s'apparente au phishing
En ordonnant sa propre libération sous caution
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Le , par Stéphane le calme
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