
Il a ajouté : « ils recherchent des personnes qui sont dans cette salle à l’instant : vous serez les cibles. Pas parce que vous êtes un terroriste, pas parce que vous êtes suspecté d’activités criminelles, mais parce que vous avez accès aux systèmes, vous avez accès aux infrastructures, vous avez accès à des enregistrements personnels, aux vies privées d’individus. Ce sont les choses qu’ils désirent. Il est important pour nous de ne former plus qu’un corps afin de nous préserver de ce genre d’agissement ».
Il faut dire qu’il n’est pas le seul et encore moins le premier à avoir mis en garde contre la surveillance des responsables informatiques, bien qu’il pointe un doigt accusateur vers les services secrets étrangers. Par exemple, le service de sécurité britannique MI5, qui a pour mission de protéger le Royaume-Uni de toute attaque à l’intérieur des frontières, a avancé l’année dernière que des professionnels de l’informatique ont été embauchés pour aider l’espionnage outre-mer des informations personnelles sensibles, des secrets d’industrie, des documents classifiés à l’échelle nationale et ont parfois téléchargé des logiciels malveillants afin de compromettre les réseaux des cibles.
Snowden a quand même souligné le manque de changement des habitudes à l’égard de la sécurité des informations qui s’est produit après ses divulgations. Selon une recherche de Pew Research Center à laquelle il a fait référence, même si la majorité des citoyens américains jugent inacceptable le fait que le gouvernement épie leurs conversations, moins de la moitié a entrepris des actions pour prévenir ledit espionnage. Étant donné le manque d’action proactive du public à l’égard de la confidentialité des données, il a estimé que c’était le devoir des entreprises technologiques de s’assurer que les enregistrements et les informations relatives à leurs clients soient les plus sécurisés possible.
Aussi, pour lui, la meilleure façon de protéger la vie privée est de passer par le chiffrement de bout-en-bout parce que cela reste une constante qui est valable quelques soient les barrières géographiques ou politiques. « Nous devons protéger nos communications tandis qu’elles sont en transit, nous devons améliorer la sécurité de bout-en-bout et le rendre transparent aux yeux des utilisateurs », a-t-il conseillé.
« Nous assistons à des attaques systémiques sur les tissus de nos systèmes, les tissus de nos communications … en compromettant la sécurité de nos communications, ils activent la surveillance », a prévenu Snowden.
En sapant les technologies de sécurité et de confidentialité utilisées en ligne, Snowden prévient que les espions pourraient rendre le public plus vulnérable plutôt que plus sûr. « Cela ne permet pas seulement à nos services de renseignements de le faire … mais également aux services secrets étrangers de faire la même chose. Ceci est essentiel, un principe essentiel lorsque nous parlons de sécurité et de surveillance : il n’existe pas de clé en or qui ne permette qu’aux ‘gentilles’ personnes de ne lire que les communications des terroristes ».
Un message qui semble avoir trouvé de l’écho dans l’industrie si on se fie aux analystes de KMPG qui suggèrent que la sensibilisation en matière de cybersécurité a augmenté de façon spectaculaire depuis les révélations de Snowden. Mais, pour Glenn Greenwald, le journaliste politique qui a commencé à publier les révélations d’Edward Snowden, les entreprises ne sauraient « directement se préoccuper de la confidentialité » autant qu’elles se préoccuperaient de conserver un business avec un public de plus en plus conscient des enjeux de la vie privée.
Source : vidéo complète de son interview avec Glenn Greenwald lors du CeBit
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