Après son procès contre la NSA (National Security Agency) qui a eu lieu le 19 décembre 2014 au tribunal fédéral d'Oakland, l’Electronic Frontier Foundation (EFF), connue pour être la plus grande organisation de défense des libertés civiles dans le monde du numérique, publie un nouveau rapport où elle explique son plan pour mettre fin à la surveillance massive des agences gouvernementales.
« L'Agence nationale de sécurité (NSA) s'emploie à recueillir autant de données que possible sur les vies numériques des personnes dans le monde », déclare l'EFF dans le rapport, « La NSA ne peut pas le faire seule. Elle s'appuie sur un réseau de partenaires internationaux qui l'aide à recueillir des informations dans le monde entier, en particulier les agences de renseignements de l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, collectivement connus, ainsi que les États-Unis, sous le surnom des "Five Eyes" ».
Mais les premiers responsables de cette surveillance en masse des communications selon l'EFF sont les grandes entreprises de l'IT à savoir : Yahoo, Google, Microsoft, Facebook, PalTalk, AOL, Skype, YouTube et Apple. Ces accusations se basent sur les documents révélés par Edward Snowden sur le fonctionnement de l'agence gouvernementale et qui montreraient selon l'EFF que « ces entreprises sont complices de la surveillance de leurs utilisateurs ». Ces entreprises doivent « durcir leurs systèmes » et « résister catégoriquement aux tentatives [de la NSA] visant à insérer des portes dérobées dans leurs systèmess ».
Aussi, l'EFF encourage les internautes à utiliser le chiffrement pour sécuriser leurs données, leurs conversations, leur navigation sur le web ainsi que leur courrier électronique. « Le chiffrement est un moyen puissant pour rendre plus difficile la surveillance de masse », c'est pour cette raison que l'organisation a mis en place un ensemble de ressources expliquant en plusieurs langues comment les utilisateurs qui ne s'y connaissent pas peuvent chiffrer leurs données et « se défendre contre cette surveillance ». Dans le même contexte, l'organisation encourage également la création d'outils de communications sécurisées intuitives et faciles à utiliser.
Cependant, toutes ces mesures ne seraient pas suffisantes selon l'EFF s'il n'y aura pas de pression sur les gouvernements pour changer certaines lois. Citons par exemple l'ordre exécutif 12333 des États-Unis, signé en 1981, qui autoriserait l'expansion des activités de collecte de données hors du pays, ou encore la Section 215 du Patriot Act sur lequel la NSA s'appuie pour pouvoir recueillir, en vrac, les relevés téléphoniques de millions d'Américains. Il y a aussi le cas de l’article 702 de la loi sur la FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) de 2008. Cet article autoriserait l'usage des « programmes automatiques de surveillance » et donc la mise en pratique oblige les grands fournisseurs d'accès Internet comme AT&T à fournir une copie à la NSA de toutes les communications transitant sur leur réseau.
Tout ceci n'aurait pas été possible sans les révélations de Snowden ainsi « que d'autres dénonciateurs comme Mark Klein, Bill Binney et Thomas Drake ». l'EFF tient à souligner l'importance de ces contributions et appelle à encourager les organisations et les plateformes comme Wikileaks qui défendent et promeuvent la transparence.
« Pendant des années, nous avons travaillé sur une stratégie pour mettre fin à la surveillance de masse des communications numériques de personnes innocentes dans le monde entier », déclare l'EFF. « Aujourd'hui, nous publions ce plan afin que vous puissiez comprendre comment toutes les pièces s'emboîtent [...] C'est une bataille de plusieurs années [...] Nous continuons à affiner notre plan ».
Source : EFF
Et vous ?
Que pensez-vous de ces déclarations ?
Pensez-vous que ce plan serait suffisant pour ralentir la surveillance des agences gouvernementales ?
L'EFF publie ses plans pour lutter contre la surveillance de masse
La NSA serait la première agence sur son viseur
L'EFF publie ses plans pour lutter contre la surveillance de masse
La NSA serait la première agence sur son viseur
Le , par Amine Horseman
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !