Pratiquement un an et demi après la publication de premières informations sur les vastes programmes d’espionnage de masse de la NSA, Edward Snowden continue à livrer des détails inconnus sur les activités de l’agence de sécurité américaine.
Les nouveaux documents publiés par le New York Times (NYT) lèvent le voile sur un programme qui a permis à la NSA de pirater et d’espionner pendant plusieurs années (depuis 2010) les systèmes informatiques de la Corée du Nord.
Selon le NYT qui s’appuie également sur des déclarations de hauts responsables américains et étrangers, la NSA aurait travaillé pendant pratiquement quatre ans pour infiltrer les systèmes coréens en exploitant des réseaux chinois et des connexions en Malaisie (prisées des hackers nord-coréens). L’agence aurait eu recours à un malware développé par ses soins, avec éventuellement la participation d’autres membres de l’alliance « Five Eyes ».
Initialement, l’opération avait pour but de collecter des informations sur le programme nucléaire du régime de Pyongyang. Il a cependant été élargi lorsque les États-Unis ont commencé à prendre conscience de la montée en puissance de la Corée du Nord en ce qui concerne le cyberespionnage, après une attaque des banques sud-coréennes en 2013.
Malgré l’existence de cette opération, les États-Unis n’ont pas décelé à temps le piratage du studio de production Sony Pictures qui se préparait depuis quelques mois avant l’attaque. Les pirates se seraient introduits pendant pratiquement deux mois au cœur du système informatique de l’entreprise.
C’est à l’issue de l’attaque de novembre dernier qui avait entraîné la destruction des données et le vol d’informations privées sur le personnel de l’entreprise, que les États-Unis, à la lumière des informations collectées par ce programme, ont rapidement pointé un doigt accusateur sur la Corée du Nord.
Pourtant, plusieurs experts en sécurité s’étaient accordés sur le fait qu’il n’y avait pas assez d’indices permettant d’accuser de façon formelle la Corée du Nord.
Malgré cela, le président américain avait vite fait de signer une ordonnance autorisant le Département américain du trésor à désigner des personnes et entités contrôlées par la Corée du Nord afin de leur imposer des sanctions économiques. Une décision inhabituelle pour un président. Ce qui suppose que les États-Unis disposaient des preuves solides. Ces informations viennent donc mettre fin aux interrogations sur cette certitude qu’affichaient les États-Unis.
Source : NYT
La NSA aurait infiltré les réseaux de la Corée du Nord depuis 2010
Les données collectées ont permis d'accuser Pyongyang de l'attaque contre Sony
La NSA aurait infiltré les réseaux de la Corée du Nord depuis 2010
Les données collectées ont permis d'accuser Pyongyang de l'attaque contre Sony
Le , par Hinault Romaric
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