
le service de VTC vous « oblige à laisser Big Brother vous suivre », selon le père de GNU
Uber, le service de voitures de transport avec chauffeurs (VTC) défraye la chronique ces derniers mois. La jeune startup californienne avec son modèle disruptif, fait face à plusieurs problèmes à travers le monde, qui mettent à mal sa réputation.
Uber repose essentiellement sur des applications pour mobiles (Android, iOS, Windows Phone) qui permettent de localiser les véhicules les plus proches et de les réserver. Les utilisateurs peuvent suivre l'approche de la voiture qu'ils ont réservée sur leur téléphone.
Uber se positionne donc comme un moyen pour réserver simplement un véhicule, tout en évitant plusieurs tracasseries liées au recours à un taxi. Bien que le service offre plusieurs avantages, sont-ils suffisants pour sacrifier certaines de nos libertés ? Non, estime Richard Stallman, fondateur de GNU et fervent défenseur du libre, qui a rejoint le bateau des personnes qui n’apprécient par Uber.
Pour Stallman, Uber est un tremplin vers un retrait complet de notre liberté de déplacement. « Uber oblige ses utilisateurs à utiliser un logiciel spécial et des services numériques qui attaquent leur liberté de plusieurs manières », écrit celui-ci dans un biller de blog, dans lequel il liste les atteintes à la vie privée des utilisateurs.
Contrairement au taxi qui permet de payer en espèce et garder l’anonymat, Uber oblige l’utilisateur à s’identifier pour réserver et payer le service. Uber enregistre ou vous êtes, ou vous allez, quand vous allez là-bas, quand vous y arrivez, et si vous utilisez régulièrement Uber, il enregistrera également ou vous irez prochainement. « Le gouvernement peut obtenir ces données, qui peuvent être utilisées dans toute action en justice (comme un procès de divorce) », met en garde Stallman.
Il faut noter que le site BuzzFeed avait levé le voile sur un dispositif secret baptisé « God View » permettant de traquer les clients d’Uber. Johana Bhuiyan, journaliste de BuzzFeed raconte que l'entreprise l'aurait suivie dans ses déplacements grâce à cette application qui serait accessible à plusieurs employés d'Uber. Pour appuyer ses dires, elle affirme que quand elle est arrivée au siège d’Uber New York pour son rendez-vous avec le directeur, celui-ci se tenait devant la porte et a lancé : « tiens, te voilà, je te traquais. »
Pour Stallman, Uber oblige l’utilisateur « à laisser Big Brother le traquer avec un téléphone portable. » Celui-ci met également en exergue le fait que la politique de l’entreprise permet à celle-ci de « ne pas être directement responsable de tout déboire, notamment les harcèlements par les conducteurs. » De plus, le service permettrait au conducteur de savoir à l’avance qui est le passager.
« Parce que je rejette la technologie qui me maltraite, je ne vais jamais réserver une voiture avec Uber. J’espère qu’il y aura toujours des taxis que je pourrais utiliser », conclut Stallman, qui invite au boycotte d’Uber.

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