Mercredi 17 décembre 2014, Sony Pictures a annoncé qu’il renonçait à sortir son film « The Interview », la comédie de Seth Rogen et James Franco, sous quelque forme que ce soit, suite aux menaces proférées par les pirates informatiques se faisant appeler Guardians of Peace. « Sony Pictures n’a plus aucun projet de sortie pour le film », annonçait un porte-parole du studio.
La sortie de la parodie d’un complot fictif fomenté par la CIA afin d’assassiner le numéro un de la Corée du Nord Kim Jong-un était prévue pour le jour de Noël et l’annulation de sa mise en salle a provoqué une vague de critiques, notamment de la part des acteurs du film qui trouvaient regrettable le fait que Sony ait capitulé devant les menaces des pirates informatiques.
« Au regard de la décision prise par une majorité de cinémas de ne pas présenter le film The Interview, nous avons décidé de ne pas le sortir en salles le 25 décembre », a déclaré Sony Pictures. D’ailleurs, mercredi après-midi, Sony a enlevé les affiches du film de son site web officiel. Avant cette décision de ne pas diffuser ce film controversé, un employé de Sony s’était entretenu avec le quotidien Variety auquel il a expliqué que le studio comptait investir plus dans les vidéos premiums à la demande, une stratégie qui lui aurait permis de récupérer une partie des 42 millions de dollars du budget du film ainsi que des dizaines de millions dépensés en promotion et publicité.
« Le monde sera rempli de crainte. Rappelez-vous le 11 Septembre 2001 .Nous vous conseillons de vous tenir éloignés des lieux à ce moment. (Si votre maison est à proximité, vous feriez mieux de partir) ». Des menaces qui ont fait mouche puisque les plus grandes chaines de salles de cinéma comme l’AMC Theaters, le Regal (qui compte plus de 200 salles sur le territoire) ou encore Camirke ont annoncé vouloir reporter la diffusion dudit film ou alors carrément ne pas le diffuser. « Nous respectons et comprenons la décision de nos partenaires et bien sûr nous partageons complètement leur priorité, qui est la sécurité de leurs employés et des spectateurs » a expliqué Sony. Aussi, le film a été programmé pour être diffusé plus tard dans les marchés étrangers à partir de janvier 2015.
« Wow, tout le monde s'est couché. Les pirates ont gagné. Ils remportent une victoire éclatante », a réagi sur Twitter l'acteur Rob Lowe, visiblement très remonté. Celui-ci fait une apparition dans le film. « J'ai vu Seth Rogen à (l'aéroport) JFK. Aucun de nous n'avait jamais vu ou entendu chose pareille. Hollywood a rendu Neville Chamberlain très fier aujourd'hui », a-t-il ajouté en référence au dirigeant britannique qui avait joué la carte de l'apaisement avec Hitler avant la Seconde Guerre mondiale.
Judd Apatow, réalisateur de grands succès comme « 40 ans : mode d’emploi » sorti en 2012 ou encore « Disjoncté » avec Jim Carey sorti en 1996, n’a pas manqué d’exprimer sa colère : « c’est honteux que les salles de cinéma ne projettent pas L'interview ! Est-ce qu'ils vont retirer des écrans n'importe quel film qui reçoit une menace anonyme maintenant? ». Réaction plutôt modérée chez Richard Walter, professeur à UCLA Film School : « j'aimerais voir Sony défier les menaces, sortir le film, mais qu'est-ce qu'on fera s'il y a une attaque à la bombe dans un cinéma ? Il y a déjà eu des attentats dans des cinémas ». Le président Barack Obama quant à lui recommande aux américains de ne pas se laisser intimider par les menaces : « ma recommandation est la suivante : allez au cinéma » a-t-il déclaré à la chaîne ABC.
La Corée du Nord, principal suspect dans cette affaire, dément mordicus une quelconque implication. Pourtant, des sources anonymes, citées comme étant des « hauts responsables du gouvernement » du gouvernement américain, ont expliqué que la Maison Blanche était en train de débattre sur le fait d’accusé publiquement la Corée du Nord.
Certains au sein de l'administration d’Obama affirment que le gouvernement de Kim Jong-un doit être confronté directement. Mais alors, quelles preuves crédibles pourraient être apportées au public pour lui donner des éléments qui ont déterminés la culpabilité de la Corée du Nord ?
D'autres responsables de l'administration ont expliqué qu’un affrontement direct avec la Corée du Nord alimenterait le genre de litige qu’elle affectionne. Le Japon pour sa part, dont Sony est un nom d'entreprise emblématique, a expliqué qu'une accusation publique pourrait interférer avec les négociations diplomatiques délicates pour le retour des citoyens japonais enlevés il y a des années.
Source : variety, NYT
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Sony capitule face aux menaces des pirates et renonce à sortir son film « The Interview »
Provoquant ainsi la colère de nombreux acteurs
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Le , par Stéphane le calme
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