Un juge fédéral a estimé que la NSA devrait avoir une capacité d’accès illimitée aux données digitales lorsqu’il s’agit de la sécurité nationale. C’est pendant une conférence sur la vie privée et la cybercriminalité à Washington DC que le juge de la Cour d’Appel du Septième Circuit Richard Posner a déclaré que le Congrès devrait limiter l’utilisation faites des données recueillies par les forces de l’ordre (par exemple ne pas leur donner des informations sur des crimes mineurs) sans pour autant limiter le type d’informations qui peuvent être récoltées.
Au nom de la sécurité nationale, le Congrès devrait donner carte blanche à la NSA. D’ailleurs il a expliqué que « les intérêts privés devraient avoir très peu de poids lorsqu’il est question de sécurité nationale » avant de rappeler que « ce monde est dans un état de turbulence extrême »
« Je pense que la vie privée est en fait surévalué » a-t-il avancé. « Une grande partie de ce qui passe sous le couvert de la vie privée est juste un stratagème pour essayer de cacher des éléments mettant en évidence votre mauvaise conduite » a-t-il expliqué. Pour lui, « la vie privée consiste essentiellement à améliorer vos possibilités sociales et commerciales en dissimulant des sortes de mauvaises activités qui pourraient faire en sorte que d’autres personnes ne veuillent pas avoir affaire à vous ».
Posner a critiqué les entreprises mobiles à cause du fait qu’elles permettent un chiffrement de bout en bout de leur logiciel. Il s’est également interrogé sur la nécessité de la protection juridique des utilisateurs de smartphones, avançant qu’il ne comprend pas quel genre d’informations était gardé sur les dispositifs mobiles qui devraient être cachées au gouvernement.
« Si quelqu’un prenait mon téléphone portable, il verrait une photo de mon chat, certains numéros de téléphone, des adresses mails, quelques courriels » a-t-il dit. « Il y a des personnes qui doivent avoir des trucs plus passionnants. Est-ce qu’ils y racontent leurs adultères, ou quelque chose qui y ressemble ? »
Pourtant, les smartphones peuvent contenir une pléthore d’informations que les individus ne souhaitent pas forcément partager parmi lesquels des renseignements médicaux, des horaires aux réunions des Alcooliques Anonymes et etc. David Cole, un professeur de droit à l’université de Georgetown, a expliqué que « la question initiale, ’que représente la vie privée si vous n’avez rien à cacher ?’ est une façon étriquée de voir la valeur de la vie privée ».
Cole a rappelé que dans les années 60 et 70, alors que les organismes gouvernementaux menaient des enquêtes sur des personnalités politiques, dans certains cas ils mettaient sur écoute des chambres d'hôtel parce qu’ils étaient à la recherche de preuves. Pour lui, l’utilisation abusive dont le gouvernement peut faire preuve face aux données de surveillance est toujours un risque, et les smartphones pourraient être une mine d'informations.
Les autres orateurs de l'événement parmi lesquels le juge Margaret McKeown de la Cour d'appel du neuvième circuit, ont aussi affirmé leur désaccord avec Posner, expliquant que les limites légales relatives à la surveillance du gouvernement sont nécessaires. « Un certain degré de vie privée est peut-être un prérequis pour la liberté, la liberté politique, la liberté artistique, l’autonomie personnelle » a argumenté le député Michael Dreeben, « c’est comme ancré dans le système démocratique ».
Source : techspot
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Le , par Stéphane le calme
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