
Les documents provenant d’Edward Snowden, l’ex-consultant de la NSA et divulgués par le magazine, présentent en profondeur le projet « Treasure Map » (carte au trésor) donc l’objectif serait de pouvoir espionner « n’importe quel appareil d’Internet, n’ importe où et à n’importe quel moment », via une cartographie d’internet.
Treasure Map aurait été mis en place pour collecter des données qui transitent sur les équipements et les réseaux (routeurs, Wi-Fi, ordinateurs, etc.) à travers le monde, avec une géolocalisation des données. Ainsi, grâce à l’identification de près de 30 à 50 millions d’adresses uniques de fournisseurs d’accès internet, le programme aurait permis de créer « une carte interactive de l’internet mondial. »
Ce programme avait en fait été révélé l’an dernier par le New York Times (NYT). Mais à l’époque, le gouvernement américain avait affirmé au quotidien qu’il n’était pas destiné à des opérations d’espionnage … et qu’il servait juste à cartographier les réseaux du ministère américain de la défense, qui détiendrait des espaces serveur au sein de plusieurs entreprises à travers le monde.
Cependant, Der Spiegel affirme que le programme est utilisé à des fins toutes autres. Le quotidien explique que le programme serait utilisé par les États-Unis pour des cyberattaques. Treasure Map offrirait une sorte de carte du champ de bataille pour la cyberguerre.
Treasure Map serait mis également à la disposition des agences faisant partie de l’alliance FiveEyes (agences de sécurité du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), qui peuvent installer le programme sur un ordinateur pour accéder à une sorte de « Google Earth sur le trafic mondial des données avec des vues sur des artères numériques de la planète. »
Le magazine allemand va plus loin et affirme que Treasure Map aurait été utilisé pour puiser dans les réseaux de la compagnie de télécommunication allemande Deutsche Telekom et de Netcologne, une autre entreprise allemande de télécommunication.
Der Spiegel explique que Treasure Map permettrait à la NSA de « contrôler les réseaux de ces entreprises, consulter les données qui circulent à travers ceux-ci et espionner les dispositifs qui se connectent à ces réseaux. »
Pour l’instant, la NSA n’a fait aucune déclaration sur ces nouvelles révélations et les responsables des entreprises de télécommunications allemandes concernées ont condamné ces opérations d’espionnage.
Source : Der Spiegel
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