pour étudier la contagion émotionnelle
Facebook a mené une expérimentation pour déterminer comment les émotions auxquelles les utilisateurs sont confrontés influent sur leur humeur. Ainsi, pendant la semaine du 11 au 18 janvier, le réseau social, de concert avec des scientifiques des universités de Californie et de Cornell, a modifié l’algorithme du site. Dès lors, dans un échantillon de 700 000 personnes, certains étaient exposés à des messages plutôt positifs, d'autres à des statuts à connotations négatives, et un dernier groupe à des messages neutres.
Au total, 3 millions de messages ont été analysés, soit 122 millions de mots, parmi lesquels 4 millions (3,6 %) étaient positifs et 1,8 million (1,6 %) négatifs. Un article publié le 17 juin dernier dans la revue scientifique américaine de l’Académie nationale des sciences (PNAS) en a publié les résultats.
« Les états émotionnels sont communicatifs et peuvent se transmettre par un phénomène de contagion, conduisant les autres personnes à ressentir les mêmes émotions sans en être conscientes. », explique le rapport. D’ailleurs il précise que « cette étude révèle également que, contrairement à des conclusions précédentes, les interactions en chair et en os et les signaux non-verbaux ne sont pas nécessaires à la contagion émotionnelle, et que l’observation des expériences positives de tiers constitue en elle-même une expérience positive ».
En clair, il apparaît que lire des statuts « heureux » nous met de bonne humeur, tandis que savoir nos contacts déprimés nous rend triste ou maussade. De plus, recevoir un flux d'actualité neutre nous conduit à moins écrire sur Facebook. Ainsi, si on savait déjà qu’une interaction directe entre deux utilisateurs peut influencer la nature de leurs prochains posts, il s’avère que l’interaction indirecte qu’est la lecture peut elle aussi avoir des conséquences sur l’humeur.
D’autres recherches se sont déjà intéressées à ce phénomène. Cependant, même si les conclusions de Facebook sont intéressantes, la méthode employée par le réseau social lui est vivement reprochée. Les internautes crient à la manipulation mentale et se scandalisent de son caractère confidentiel. D’autres, plus radicaux, encouragent les autres à quitter Facebook.
Facebook, quant à lui, s’abrite derrière une clause de « Politique d’utilisation des données », qui dit : « nous pouvons utiliser les informations que nous recevons à votre sujet pour des opérations internes, dont le dépannage, l'analyse des données, les tests, la recherche et l'amélioration des services ».
Adam D. I. Kramer, en charge de l’étude chez Facebook, a tenté de rassurer les internautes : « je peux comprendre pourquoi certains s'inquiètent. Mes coauteurs et moi-même sommes vraiment désolés de la manière dont l'étude décrit la recherche et l'anxiété qu'elle a causée ». Puis il ajoute : « nous avons réalisé cette étude car nous nous préoccupons de l'impact émotionnel de Facebook sur ses membres », explique-t-il. « Nous voulions vérifier la véracité de l'idée reçue que lire des statuts positifs d'amis entraînait une certaine mélancolie, un sentiment de mal-être chez le lecteur. »
Et il continue : « nous faisons des recherches pour améliorer nos services (...) et une grande partie consiste à comprendre comment les gens répondent à différents contenus positifs ou négatifs. Nous examinons soigneusement les recherches que nous faisons et avons un processus interne d'examen très strict. »
Alors, vous voilà rassuré(e) ?
Sources : communiqué Facebook, rapport de l'étude (au format PDF)
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Vous sentez-vous affecté(e) émotionnellement par la lecture d'un post ?
Facebook a mené une expérience psychologique sur 700 000 utilisateurs
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Le , par Stéphane le calme
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