Après les rapports de transparence de société technologiques comme Google, Facebook ou encore Linkedln, c’est au tour de la NSA de faire le sien pour la première fois, subissant de plein fouet de multiples pressions. Le Président Obama a ordonné à la communauté des Renseignements de déclassifier et rendre public autant d’informations que possible sur certains programmes de surveillances sensibles du gouvernement américain tout en protégeant les informations classifiées du Renseignement et de la sécurité nationale.
En 2013, la NSA a visé un nombre estimé à 89 138 cibles en vertu des programmes de surveillance électronique opérant sous l'article 702 de FISA, la loi sur l'espionnage. Parmi ces programmes figurent bien entendu PRISM, mis en place depuis 2007, qui confère aux analystes de la NSA l’autorité nécessaire pour accéder aux communications des internautes sur de nombreux services internet comme Facebook, Skype ou même Gmail sans aucune ordonnance préalable de la justice. Dans sa collecte d’informations, l’agence récupéraient des photos, vidéos, courriels, fichiers transférés et etc.
Même si l’article 702 concerne surtout des personnes non-américaines vivant à l’étranger, la NSA a reconnu avoir récolté indirectement ou par inadvertance des données sur des Américains.
Fait intéressant, dans le document la NSA explique que dans son milieu, « cible » a plusieurs définitions : ce mot pourrait tout aussi bien désigner une personne, un groupe, une organisation composé de plusieurs personnes ou même d’une puissance étrangère en possession d’informations critiques ou qui est susceptible de les divulguer. Avec cette définition, le nombre de personnes surveillées sous l’article 702 de FISA doit sans doute être bien au-delà des 89 138 cibles « estimées ».
Le rapport fait également état de 1 767 ordres émanant de FISA qui visaient 1 144 cibles, 248 personnes qui étaient apparemment des citoyens américains ou des étrangers vivant aux Etats-Unis, dans le cadre d'une autre loi encadrant la collecte des relevés des appels téléphoniques aux Etats-Unis.
Pour Richard Salgado, directeur de l'application des lois et de la sécurité de l'information chez Google, il s’agit là d’un « pas dans la bonne direction », même s’il estime qu’il y a « encore beaucoup à faire. »
« Le gouvernement fait son rapport d'une manière qui ne permet pas de le comparer à ceux des entreprises, tel que le rapport Google Transparency. Pour être plus spécifique, le gouvernement a choisi de publier une estimation du nombre de "cibles" qu'il a visées, plutôt que le nombre de «comptes» mis en cause », explique-t-il.
« Cela signifie que lorsque la «cible» est une organisation composée de plusieurs personnes et que le gouvernement utilise FISA pour exiger la divulgation d'informations aux différents fournisseurs sur les nombreux comptes utilisés par ces personnes, couvrant un large éventail de services, son rapport ne prendra probablement en compte que l'existence d'une cible »a-t-il conclu.
Plus d’un an après les révélations d'Edward Snowden, le Congrès débat toujours de la meilleure façon de réformer la NSA. La Chambre a adopté le 22 mai un projet de réforme qui est actuellement dans la pile de dossiers à étudier du Sénat.
Source : rapport NSA, blog Google
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