
« Le métier de développeur, c’est un métier à part », résume Thomas Lucchini, Responsable Marketing Plateforme Développeur de Microsoft France avec qui nous nous sommes entretenus aux TechDays 2014. Un métier de touches à tout, aux postes très divers : créateur d’apps ou concepteur de solutions desktops, développeur en entreprise ou développeur indépendant, utilisateur de technologies Microsoft ou pas. Autant de profils différents.
Et autant de profils auxquels Microsoft entend s’adresser, sans distinction ni querelle de clocher. « Sur Azure par exemple, nous avons bien sûr proposé des tutos pour .NET, mais aussi beaucoup de contenus pour PHP ou Ruby », illustre Thomas Lucchini.
L’évolution actuelle du métier se caractérise également par un élargissement des champs d’activités des professionnels du code, encore plus en freelance. « Le développeur est un entrepreneur » constate le responsable. Mais un PDG qui n’a pas nécessairement eu toutes les formations sur la gestion, le marketing ou la communication. Des domaines pourtant névralgiques pour monétiser correctement son travail. « D’où des programmes d’aides pour partager les bonnes pratiques que nous proposons régulièrement et que nous allons continuer de proposer ».
Bien que très diverse, la communauté dans son ensemble aurait cependant un nouveau point commun de plus en plus marqué avec l’arrivée d’une nouvelle génération. « C’est une communauté de plus en plus mondiale, analyse l’expert de Microsoft. Nous assistons à de plus en plus de conférences où les créateurs de technologies - comme les frameworks - sont directement présents. Ces conférences sont en anglais mais le public français répond présent. La langue n’est plus vraiment vécue comme une barrière ».
Mais qui dit communauté planétaire, dit aussi concurrence mondiale. D’où l’importance d’être au fait des pratiques de monétisation et des avancées technologiques (et de leurs limites) comme le Cloud. Sur ce point précis, Thomas Lucchini note que l’« on n’en est plus au stade des "early adopters". Les gens connaissent… même s’ils n’ont pas encore tous essayé, regrette-t-il. Ceci dit les essais d’Azure sont en forte augmentation ».
Du côté des éditeurs (ISV) le pas serait même déjà franchi. Si l’explication tient au fait que « le Cloud permet plus d’agilité » c’est aussi la robustesse de l’infrastructure proposée qui a, semble-t-il, convaincu des acteurs dont les projets durent plusieurs années. « Et aussi la possibilité de faire des développements hybrides, avec une partie sur site et une autre sur Azure ». Un bon moyen de garder en interne les données et les applicatifs sensibles, loin des regards indiscrets (de la NSA ou d’autres). Une stratégie hybride (Cloud Public, Cloud Privé, sur site) que sa collègue, Anne-Lise Touati, la nouvelle directrice des Offres Serveurs et Cloud de Microsoft France, qualifie de « Cloud sans couture [NDR : apparente] ».
Plus largement, sur le panorama informatique, Thomas Lucchini fait la même analyse que Jean Ferré. « Le dev est au cœur de tous les changements que l’on vit actuellement », avance-t-il. Le plus grand changement étant l’Internet des Objets que le responsable compare, dans les conséquences à venir, à celles de « la machine à vapeur » au début de la révolution industrielle. Un mouvement profond dont nous ne serions qu’au début : « Les ordinateurs commencent à peine à comprendre », analyse-t-il.
Conséquence de cette montée en puissance du rôle du développeur constatée en 2013, « le grand public sait de plus en plus ce qu’est un développeur. Il y a de plus en plus de développeurs dans le monde entier. Il n’est plus vu comme le "geek dont on ne comprend pas le travail". Au contraire, le développement suscite des vocations ». Une démocratisation et un gain de popularité que Microsoft entend soutenir en France avec une équipe de 50 personnes entièrement dédiée à l’écosystème.
Une équipe pléthorique ? Certes. Mais qui a du pain sur la planche. Car même s’il y a du mieux, la France aurait encore des progrès à faire dans la valorisation de ses talents informatiques. « Aux Etats-Unis, le développeur est un créateur : on le compare à un écrivain, pas à la cheville ouvrière de l’informatique », conclue Thomas Lucchini. Qui lancera bientôt un Pullizer ou un Prix Hugo du développement en France ?
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