Cette collaboration a pour but d’améliorer les capacités nationales d'interception sur les réseaux de communication mais également casser les chiffrements de données en circulation dans les réseaux. De plus, les services secrets français disposent « à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total à ses (Orange) réseaux et aux flux de données qui y transitent ». Dans la note fournit par Edward Snowden la NSA estime que ce niveau de collaboration confère à la DGSE un atout majeur par rapport à ses homologues occidentaux.
Au quotidien, la collaboration entre la DGSE et Orange n’est assurée que par un très petit nombre de personnes, réparties dans trois services :
- la direction des réseaux : elle gère notamment les points d’atterrissage des câbles sous-marins par lesquels transitent les flux massifs de données collectées. A ce niveau un tri préalable peut être effectué en fonction des pays et des régions d'origine avant le stockage dans des locaux de la DGSE ;
- la direction internationale : elle permet à la DGSE d’accéder aux réseaux étrangers de l’opérateur ;
- la direction sécurité : principal interlocuteur des services secrets, elle veille sur les questions de protection de données et déchiffrement.
Un porte-parole d’Orange a déclaré qu’« Orange, comme tous les opérateurs, a des relations avec les services de l'État en charge de la sécurité du pays et des Français. Ces relations se font dans le strict respect des lois et en toute légalité, sous la responsabilité de l'État et du contrôle des juges ». Chez SFR, un porte-parole assure néanmoins que l'entreprise n'a, « côté obligations légales, aucun contact avec le DGSE. En effet, côté opérateur, toutes les opérations consistant à fournir de l'information à des services de l'État habilités à les recevoir, sont complétement encadrées par la loi et nous n'y dérogeons pas », a-t-il assuré. La DGSE quant à elle a dit qu' « elle ne s'exprime pas sur ses opérations réelles ou supposées».
Source : Le Monde