
Ce programme d’interception d’appel téléphonique baptisé MYSTIC a connu le début de sa phase de test en 2009. Deux ans plus tard, grâce à des outils comme RETRO (diminutif de retrospective retrieval - récupération rétrospective -), une première nation a pu être placée entièrement sous écoute.
Durant 30 jours, la moindre conversation est stockée, en dépit du fait que les individus soient au préalable sous surveillance ou non. Par la suite, Retro permet aux analystes de fouiller dans cette masse de données et, éventuellement, de remonter dans le temps en retrouvant des conversations interceptées précédemment. Ainsi, ils peuvent récupérer une archive audio qui serait susceptible de susciter de l’intérêt et qui n’a pas été analysée au moment de l’appel. Le journal dit que « les analystes écoutent seulement 1 % de ces appels mais les chiffres absolus sont élevés. ». De plus, des millions de ces écoutes sont extraites du stock de 30 jours pour une conservation de plus long terme.
D’après le quotidien, 5 autres pays ont été ciblés par ce programme de surveillance, un sixième pays a été ajouté à la liste en octobre dernier. Un porte-parole de l'administration américaine a défendu ce type d'interception de masse, où tout est englouti par l'agence sans aucune forme de ciblage, expliquant que certaines menaces sont « souvent cachées dans le vaste et complexe ensemble des communications mondiales ».
Pour Jameel Jaffer, de la grande association de défense des libertés individuelles American civil liberties union (Aclu), « La NSA a toujours cherché à tout enregistrer, et désormais elle en a la capacité. La question est maintenant de savoir si nous aurons la volonté politique d'imposer des limites raisonnables sur les pouvoirs de la NSA, c'est-à-dire, si nous aurons la volonté politique de protéger nos libertés démocratiques. ».
Ces nouvelles révélations viennent en contradiction à la déclaration du président Barack Obama en janvier dernier qui expliquait que « les États-Unis n'espionnent pas les gens ordinaires qui ne menacent pas la sécurité nationale ».
Source : Washington Post