Larry Smarr, astrophysicien qui dirige l'institut californien des technologies des télécommunications et de l'information, voudrait révolutionner le monde de la technologie avec une nouvelle génération de puces. Leur fonctionnement est en grande partie calqué sur celui du système nerveux biologique, en particulier la façon dont les neurones réagissent aux stimuli et s'interconnectent pour interpréter l'information.
Avec cette nouvelle approche, les chercheurs espèrent qu'à l'instar de l'homme les ordinateurs soient capables d'apprendre de leurs erreurs. « Nous passons de la conception de systèmes informatiques à quelque chose qui a beaucoup à voir avec de l’informatique biologique » a expliqué Smarr dans une interview accordée au NYT.
Jusqu'à présent, le CPU de l'ordinateur a été conçu pour un traitement en binaire de l'information. Les nouveaux processeurs, qui restent des puces en silicium, sont connectés entre eux afin de se comporter comme des synapses. Ils sont appelés processeurs neuromorphiques parce qu'ils forment des groupes de « neurones ». « Les connexions entre ces puces sont « sous-pesées » en fonction des corrélations de données que les processeurs ont déjà « appris ». » affirme Smarr. Par la suite, ces éléments sont modifiés en flux de données dans la puce. Un signal sera alors généré et va se propager à d'autres composants et, en réaction, changer en conséquence la programmation des prochaines actions. Ce qui revient à dire que cette évolution programme les prochaines actions du « cerveau informatique » comme les « informations modifient les actions et pensées humaines ».
Ces nouvelles puces pourraient ainsi tolérer une erreur de programmation, humaine ou matérielle, et ainsi éviter les contrariétés dues à l'usage intensif de l'informatique comme les plantages. Les premiers processeurs, capables d'apprendre des erreurs, seront commercialisés au courant de l'année 2014. Précisons néanmoins que leurs capacités resteront limitées et ils consommeront beaucoup d'énergie.
Dans les prochaines années, cette approche devrait aboutir à la création d’une nouvelle génération d’intelligence artificielle qui devrait effectuer des tâches que l'homme fait en général de manière aisée comme voir, parler, écouter, se déplacer, manipuler et contrôler des objets. De telles avancées pourraient profondément changer la reconnaissance vocale ou faciale.
Mais les américains ne sont pas les seuls. Une équipe de chercheurs du Tokyo's Institute of Industrial Science travaille elle aussi au développement d'un concept appelé neuro-computer ; un ordinateur basé sur le fonctionnement des cellules du cerveau humain. L'objectif de l'équipe est de créer des fonctions semblables à celles du cerveau en connectant plusieurs circuits électriques pour former un réseau de neurones.
La puce électronique développée mesure 2cm carré. Dans son cœur, un circuit intégré spécialement conçu par l'équipe, composé de transistors, de capacités et de circuits analogiques. Contrairement aux circuits digitaux qui traitent les signaux électriques comme des états 0 ou 1, les circuits analogiques les traitent en continu en fonction de leur puissance. L'amplitude du signal de sortie de la puce électronique peut varier en fonction de l'entrée. Ces circuits permettent ainsi un traitement du signal se rapprochant de celui effectué par les neurones dans notre cerveau.
Pour le professeur Takashi Kohno, qui dirige l'équipe, si leurs travaux aboutissent comme ils l'espèrent, cela permettra d'avancer sur la compréhension des mécanismes du cerveau et, ainsi, comprendre les émotions et pouvoir traiter les maladies comme la dépression.
Source : NYT
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L'ordinateur de demain apprendra de ses erreurs
Des chercheurs présentent une nouvelle génération de puces « intelligentes »
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Le , par Stéphane le calme
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