Free Software Foundation (FSF), l’organisation à but non lucratif qui se charge de la promotion des logiciels libres, estime que les promesses faites par Microsoft pour améliorer la protection de la vie privée des utilisateurs de ses services sont « sans signification. »
Pour rappel, la semaine dernière, Microsoft avait annoncé officiellement qu’il allait mettre en place un chiffrement intégral de ses données avant la fin de l’année 2014. Par la voix de son avocat général Brad Smith, Microsoft a pris l’engagement de tenir les utilisateurs informés des tentatives du gouvernement pour accéder à leurs données.
Cette décision de Microsoft fait suite aux révélations sur les programmes d’espionnage de la NSA. Le géant de Redmond veut ainsi jouer la carte de la transparence pour rassurer les utilisateurs. Sauf que, pour John Sullivan, directeur général de la FSF, ces promesses sont insuffisantes.
« En fin de compte, ces promesses n’ont aucun sens. Un logiciel propriétaire comme Windows est fondamentalement précaire, pas à cause de la politique de confidentialité de Microsoft, mais parce que son code est caché à l’utilisateur », a déclaré Sullivan. « Un verrou dont vous n’avez pas la clé sur votre propre maison n’est pas un système de sécurité, mais une prison. »
Dans son engagement, Microsoft avait également déclaré qu’il allait rendre le code source de ses applications plus transparent, afin que les clients puissent facilement être rassurés sur le fait que celles-ci ne contiennent pas de portes dérobées (back doors).
Selon Sullivan, un coup d’œil sur un code qu’on ne peut modifier n’est d’aucune utilité. « La découverte d’une porte dérobée grandement ouverte ne vous fera aucun bien, si vous êtes interdit de la fermer », explique Sullivan.
Pour le directeur de la FSF, le meilleur moyen de se protéger soi-même contre l’espionnage du gouvernement américain est d’éviter tout logiciel propriétaire : « Même sur des systèmes d’exploitation propriétaires comme Windows, il est conseillé d’utiliser un programme de chiffrement libre, tel que GNU Privacy Guard. »
« Quand personne, en dehors de Microsoft, ne peut voir le code de l’OS ou apporter un correctif lorsque des problèmes sont découverts, il est impossible d’avoir une véritable chaine de confiance », conclut Sullivan.
Sources : FSF, Microsoft
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La FSF trouve l'engagement de Microsoft à protéger la vie privée sans signification
La FSF trouve l'engagement de Microsoft à protéger la vie privée sans signification
Le , par Hinault Romaric
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