Cette étude, présentée fin novembre par son PDG René Sentis, a été menée par OpinionWay auprès de sociétés ayant plus de 2 ans et moins de 20 salariés.
Il en ressort, d’après l’institut de sondage, que les deux tiers des dirigeants de ces entreprises n’ont aucune idée de ce qu’est le Cloud… même s'ils peuvent l’utiliser sans le savoir (messagerie web, agenda partagé). A cela s’ajoutent 17 % qui connaissent le nom mais qui ont du mal à percevoir de quoi il s’agit.
Le constat reste très mitigé – pour ne pas dire négatif – quand on explique à ces 83 % d’entreprises qui ne le connaissent pas ce qu’est effectivement le Cloud Computing. La question de la confidentialité est toujours prégnante sur ce segment. Et encore plus celle de la connexion (« que se passe-t-il si je n’ai pas Internet pendant une journée ou que je suis en déplacement ? »).
La comptabilité en ligne d'EBP
Curieusement, bien que commanditaire de cette étude, EBP ne répond qu’imparfaitement à cette question avec sa nouvelle offre en ne proposant aucun mode hors-ligne ou de mise en cache de l’application dans le navigateur sur le modèle des Google Apps (Gmail, Agenda, etc.).
Les autres chiffres d’OpinionWay montrent que le Cloud n’est pas le seul élément IT qui laisse ces petites entreprises assez froides. La moitié des TPE/PME n’ont par exemple pas de site internet du tout. Et une sur deux également n’a aucun logiciel de gestion.
Ce point ravivera l’éternelle bataille entre ceux qui pensent qu’un petit commerçant (libraire, boulanger, etc.) n’a pas besoin de tous ces outils et ceux qui y voient le signe d’un retard français.
Présent pour apporter un regard décalé, André-Yves Porntoff, chercheur et consultant en prospective et stratégie à l’Observatoire de la Révolution de l’Intelligence, pense lui que « même le boucher du coin a tout intérêt à être sur Facebook pour créer une attractivité et une convivialité avec ses clients pour lutter contre les supermarchés ». Certains lui rétorqueront que les bouchers n’ont malheureusement pas le temps de s’occuper d’informatique, et encore moins de temps pour alimenter régulièrement une page de ce type.
Faut-il en conclure que les TPE/PME sont frileuses, « qu’en France on n’aime pas prendre des risques » (sic) mais qu’elles prennent « le risque certain de la non-innovation » ?
Pas vraiment. Car même si 52 % se déclarent « perplexes », « réticentes » ou « blasées » face aux nouvelles technologies, il en reste une bonne moitié qui leur donnent, elle, une forte importance.
Il faut juste leur parler usages. Et Français.
Bien que son marché soit visiblement encore peu friand de solutions hébergées (SaaS donc), EBP a pour objectif d’arriver à faire signer 20 à 30 % de ses nouveaux clients sur ces offres d’ici à 3 ans. En clair, en 2016, environ 30 % des nouveaux contrats seront des abonnements au service en ligne et non plus des achats de licences et de logiciels en boite.
L’offre à la demande d’EBP ne se compose aujourd’hui que de deux modules : Comptabilité et Gestion Commerciale (également disponibles en duo), mais elle devrait s'étoffer au fil du temps. Elle est hébergée dans deux centres de données en Île-de-France que l’éditeur loue à un prestataire spécialisé.
La gestion commerciale en ligne d'EBP
Tarifés à partir de 12 € HT par mois, ces « logiciels en ligne » entrent en concurrence avec des offres comme les Google Apps for Business qui possèdent des extensions gratuites de type CRM comme Insightly (mais les Apps, elles, sont payantes) ou avec la plateforme applicative d’origine indienne Zoho.
Côté concurrent français, EBP aura fort à faire face à Cegid. La société de Jean-Michel Aulas propose en effet depuis plusieurs années une offre hébergée (aujourd’hui par IBM) qui revendique plus de 20.000 TPE clientes.
A noter qu'un autre Français bien connu des TPE/PME, Ciel - à présent filiale du Britannique Sage - s’est lui aussi lancé cette année dans le « Cloud » avec une offre de gestion de la paye et une solution pour devis et factures.
Source : Conférence de Presse du 21 novembre 2013