
Toutefois, les dernières révélations à propos des agissements de la NSA et de la possible mise sous écoute du téléphone portable d’Angela Merkel ont suscité la méfiance de la population qui s'était montrée attachée au respect de la vie privée. Au point où l'opérateur semi-public allemand Deutsche Telekom ambitionne de créer un réseau régional loin de la portée de l'agence américaine de renseignement.
Si Deutsche Telekom voulait contrôler à 100% les tuyaux, il faudra qu'une loi force tous les acteurs Web à utiliser des serveurs allemands. Mission qui semble difficilement réalisable car, comme le souligne un spécialiste de l’Université de Duisbourg, « il n’y a aucun précédent au monde d’un pays développé qui organise systématiquement le contournement des serveurs étrangers ».
En outre, la plupart des services que les Allemands utilisent au quotidien sont américains : de Gmail pour ses courriels en passant par le réseau social Facebook sans oublié le service de communication Skype. Difficile de s’en passer. Dan Kaminsky, un spécialiste américain de la sécurité en ligne, met en garde contre une balkanisation d’internet qui mettrait un coup d’arrêt à une énorme source de développement économique.
De plus, l'entreprise devrait convaincre tous les autres fournisseurs d'accès de rejoindre son initiative car le modèle d'Internet est basé sur un principe d'échange de trafic. Dans un contexte où la concurrence est très féroce, la réalisation de ce point reste elle aussi hautement improbable.
Au final, même si construire un réseau régional semble assez improbable, les leaders européens disposent d'alternatives. La France et l'Allemagne poussent notamment pour faire voter des lois plus dures sur la vie privée, qui protégeraient davantage les citoyens européens.
Source : Reuters
Et vous ?

Vous avez lu gratuitement 382 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.