La cybersécurité est un secteur en bonne santé et en plein essor. Aux Etats-Unis par exemple, l'agence des statistiques du travail estime que les emplois relatifs aux systèmes de réseau ou à la sécurité de l'information devraient croître de 53% d'ici 2018. Pourtant les jeunes ne s'intéressent pas à cette branche.
Un emploi souvent lucratif qui n'est le choix potentiel de carrière que de 24% de la génération Y selon les résultats du sondage réalisé par Raytheon, une entreprise technologique spécialisée dans la défense. Une enquête de Semper Secure révèle une moyenne de 116 000$ annuel pour les professionnels de la cybersécurité. Mais en ces temps de crise, pourquoi la jeunesse ne se tourne-t-elle pas vers des perspectives de carrière dans ce domaine ?
L'enquête révèle que 82% de la génération Y a indiqué qu'aucun professeur de lycée ou d'un conseiller d'orientation n'a jamais mentionné une carrière dans la cybersécurité. Mais aussi que les jeunes donnent la priorité à un « travail intéressant ». Ceci étant, le métier a pour eux une connotation ennuyeuse et ne retient plus l'attention du grand nombre de facto.
La France elle aussi connaît ce phénomène. Les industriels de la cybersécurité comme Cassidian (filiale sécurité d’EADS), Thales ou encore Sogeti peinent à recruter les spécialistes dont ils ont besoin pour leur développement. D'ailleurs ils ont demandé à l’État de renforcer la formation dans ce domaine. Portés par un marché en fort développement (croissance de 15 à 20% par an selon les prévisions du cabinet Pierre Audoin Consultants), les grands industriels cherchent tous à renforcer leurs effectifs. Cassidian CyberSecurity ambitionne de décupler son chiffre d’affaires en 2017 et de renforcer ses ressources humaines limitées aujourd’hui à 400 personnes. Thales, premier acteur français de cybersécurité avec aujourd’hui 600 personnes dans ce domaine, a recruté 100 spécialistes en 2012 et prévoit le même volume d’embauches en 2013. Sont particulièrement recherchés les profils de Hackers éthiques (spécialistes qui tentent de s’introduire dans le système d’information pour en révéler les points de vulnérabilité), d’architectes de la sécurité des systèmes d’information et de spécialistes de la cryptologie.
« La pénurie porte autant sur la qualité que sur la quantité » , relève Jean-Michel Orozco, PDG de Cassidian CyberSecurity. « Nous sommes confrontés à une menace létale qui nous empêcherait de nous développer comme nous le souhaiterions. ». Toutefois, bien que le président du Clusif, club de la sécurité de l’information français, reconnaît la réalité du problème, il recommande de ne pas céder à la tentation de l'emballement « Il faut rester prudent et ne pas demander au système public de former trop de gens. Le résultat se verra dans 5 ou 6 ans. Or personne ne sait comment sera le marché de l’emploi à ce moment-là. Il faut éviter de reproduire les erreurs commises par le passé dans d’autres secteurs. »
Source : Raytheon, Semper secure (au format PDF)
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Qu'est-ce qui, selon vous, pourrait expliquer ce désintérêt que montre la jeunesse pour un secteur pourtant prometteur ?
Que préconiseriez-vous pour redorer le blason du métier de professionnel de la cybersécurité auprès de la génération Y ?
Les jeunes se désintéressent de l'industrie de la cybersécurité
Un secteur où bien souvent l'offre est supérieure à la demande
Les jeunes se désintéressent de l'industrie de la cybersécurité
Un secteur où bien souvent l'offre est supérieure à la demande
Le , par Stéphane le calme
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