L’événement a été l’occasion pour Richard Stallman (RMS), initiateur du projet GNU, de faire un état des lieux dans un article intitulé « Pourquoi le logiciel libre est plus important que jamais ».
« "Libre" (nous utilisons ce mot pour souligner que nous parlons de liberté, non de prix) », souligne RMS de prime abord, qui prend comme exemple pour étayer ses propos, l’application Photoshop qui coûte très cher, et Flash qui est gratuit, mais tous deux soumettent l’utilisateur au pouvoir de quelqu’un.
Depuis l’avènement du logiciel libre, beaucoup de choses ont changé. « Les gens utilisent maintenant des ordinateurs personnels – parfois appelés téléphones – et internet », note RMS, qui estime que le logiciel propriétaire est encore très influent : « les utilisateurs sont encore sous le contrôle du logiciel propriétaire » et l’avènement du Cloud ne fait qu’empirer les choses. « Il y a une nouvelle manière de perdre le contrôle : le logiciel en tant que service (SaaS), ce qui signifie laisser le serveur de quelqu’un d’autre faire vos propres activités informatiques », réplique Stallman.
Les logiciels propriétaires et le SaaS peuvent espionner l’utilisateur, manipuler et même attaquer celui-ci. D’après Stallman, les services et logiciels propriétaires sont des malwares, parce que l’utilisateur ne dispose d’aucun contrôle. « Vous méritez d’avoir le contrôle sur les programmes que vous utilisez, et d’autant plus lorsque vous les utilisez pour quelque chose d’important dans votre vie », affirme Stallman, qui cite au passage quatre libertés essentielles, dont l’absence d’une est suffisante pour qu’un programme soit propriétaire :
- la liberté d’exécuter le programme, comme vous le souhaitez, pour n’importe quel but ;
- la liberté d’étudier le code source et de le modifier pour son usage personnel ;
- la liberté de redistribuer des copies exactes du programme ;
- la liberté de diffuser les améliorations du programme pour que la communauté en profite.
Evolution du projet GNU
« Si les utilisateurs ne contrôlent pas le programme, le programme contrôle les utilisateurs », estime RMS, avant de s’en prendre directement aux « iChoses d’Apple, conçues pour espionner, emprisonner, censurer et abuser des utilisateurs ». Windows Phone est également pointé du doigt par Stallman, qui tire également sur Google avec Chrome pour Windows, qui contiendrait une porte dérobée universelle (fonction de mise à jour silencieuse) qui permet à Google de changer le programme à distance sans demander la permission de l’utilisateur. Amazon n’est pas en reste, et son Kindle contiendrait également, selon Stallman, une porte dérobée qui permet d’effacer les livres.
RMS met ensuite en garde les utilisateurs contre les solutions SaaS. Le SaaS oblige l’utilisateur à laisser le contrôle de son environnement informatique et toutes ses données à un tiers, qui sera forcé de divulguer ces données à l’État.
Bien plus, certains logiciels « exerceraient même une pression sur l’utilisateur pour convertir ses amis ». Stallman cite notamment le cas de Skype et Google Hangouts. « Nous devons refuser d’utiliser ces programmes, même brièvement, même sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre », martèle RMS.
Après 30 ans, l’ardeur de Stallman pour la défense du logiciel libre demeure. « La vie sans liberté est l’oppression […] Nous devons gagner le contrôle sur tous les logiciels que nous utilisons […] en rejetant le SaaS et les logiciels propriétaires sur nos ordinateurs, en développant des logiciels libres (pour les programmeurs), en refusant de développer des solutions propriétaires ou SaaS », écrit RMS, qui conclut : « Libérons tous les utilisateurs d’ordinateurs ».
Source : article de Richard Stallman
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