
« Quand vous notez des choses en ligne, vous êtes souvent exposé aux évaluations des autres. Il s'avère que cela influence votre décision de vote et crée un chemin de dépendance dans les évaluations. L'implication est que les évaluations vues à la hausse ou à la baisse ne dénotent pas nécessairement d'une bonne ou d'une mauvaise qualité à cause de l'influence sociale qui biaise le système de vote » explique Sean Taylor, l'un des auteurs de la recherche.
Pour Sean Taylor, Lev Muchnik et Sinan Aral qui ont mené leur étude en partenariat avec « un site populaire d'agrégat de nouvelles histoires » (ils se sont refusés à préciser le nom), la tendance veut que plus un commentaire reçoit d'avis favorables, plus il est susceptible d'en recevoir davantage. A contrario les utilisateurs ont tendance à vouloir « corriger » la modération lorsqu'ils sont en face de votes négatifs.
Sur une période de cinq mois, les chercheurs se sont évertués à modérer les commentaires au hasard sur ledit site en attribuant à chacun un vote pour, un contre ou aucun vote du tout (cette dernière catégorie représentant le groupe test). Ils ont observé que les commentaires ayant reçu des votes favorables étaient susceptibles d'en recevoir 32 % plus que les commentaires du groupe témoin. Au final, ces commentaires se retrouvaient avec des votes positifs supérieurs de 25 % au nombre de votes positifs d'autres commentaires.
Pour les commentaires ayant reçu des votes négatifs, un comportement différent des utilisateurs a été observé ; les utilisateurs ne suivent pas la tendance et donnent des votes favorables pour inverser la note négative.
« Notre expérience ne révèle pas la psychologie derrière les décisions d'un individu, mais une approche intuitive suggère que les gens sont plus sceptiques face à une influence sociale négative. Ils s'alignent beaucoup plus facilement derrière les opinions positives d'autres personnes. » explique Aral.
Les chercheurs voient dans le vote positif un moyen de manipuler l'opinion publique sur des forums de discussion, des sondages et autres.
« Nous concluons que bien que nos manipulations attirent plus d'attention sur certains commentaires et inspirent le vote, cela n'est pas fait de façon systématique . » explique Taylor.
Sources : Science Mag, Blog Sean Taylor
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