Bon, revenons-en à quelques notions de philosophie ...
On mélange allègrement dans ce poste toutes les notions de liberté. On peut déjà séparer la liberté sur le plan individuel et communautaire.
Exemple : les anciens grecs du temps d'Athènes et de Sparte ne jouissait que d'une liberté individuelle assez limité. Tout se savait et tout le monde devait respecter un certain code : honorer les Dieux, bien s'occuper de sa famille ... Par contre, la liberté communautaire (pour les citoyens grecs s'entend) était grande. Tout le monde participait activement dans la vie communautaire, les représentants était réellement redevables de compte devant les citoyen et ceux-ci étaient loin d'être tendres si l'élu abusait de sa position.
Aujourd'hui, nous valorisons énormément notre liberté individuelle car la liberté communautaire s'est appauvrie : déjà à cause du nombre (qu'est-ce qu'un vote de plus ou de moins quand il y a déjà X millions de votants ?), ensuite à cause des scandales répétés qui peuvent laisser penser (à raison ou à tort) que le "grand" politique gagne une certaine impunité.
Internet étend cette liberté individuelle tout en permettant,je crois, une revalorisation de la liberté communautaire par le biais des forums / réseaux sociaux.
Il y a aussi la liberté d'action : libre de marcher où bon me semble, manger ce que je veux, tuer qui je veux ... Une liberté totale d'action ne veut pas dire ne plus avoir de contraintes, car on tombe alors dans la loi de la jungle ! Au contraire, imposer certaines règles permet d'avoir plus de liberté d'action. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans l'extrême dictatoriale où la surabondance de règles restrictives devient liberticide.
La surveillance fait partie des restrictions à la liberté d'action (et individuel lorsqu’il y a surveillance dans un lieu privé) : tout ce qui est enregistré peut faire partie des preuves à charge (ou à décharge) si un procès est intenté. la fameuse phrase "Qui n'a rien à cacher n'a rien à craindre" est un pur sophisme puisque tout peut potentiellement être retenu contre le suspect.
La liberté d'expression devient plus complexe car elle mélange "plusieurs libertés" ... Sur le plan individuel, j'adore Pavarotti et je décide de le faire savoir au monde entier sur mon site perso. Sur le plan communautaire, je trouve la politique de Poutine détestable et j'argumente sur mon site toutes les raisons de ne pas voter pour lui. Et j'ai agi pour mettre ce fameux site en ligne, j'y aie le droit quoi qu'en pense mon voisin ou les services secrets.
Bon, revenons-en à nos moutons.
Je pense qu'il faut comprendre la phrase de Benjamin Franklin dans le sens suivant : à partir du moment où la sécurité et la liberté ont été définis d'un commun accord avec l'ensemble des citoyens, toute réduction de liberté pour assurer une meilleure sécurité sans concertation avec le peuple (exemple : autorisation d'écoutes téléphoniques à tout moment pour contrer un menace terroriste) risque fort de finir en abus ...
Cela est d'autant plus vrai lorsque cela concerne un état qui, officiellement, clame haut et fort le respect qu'elle accorde à certains principes, et officieusement les bafouent sans ménagement.
Tout ceci n'est qu'une question de pouvoir : plus on obtient d'informations (je parle d'informations, pas de données), plus il devient possible de tirer certains leviers / monétiser au plus fort ces informations.
Voilà pour mon opinion à deux centimes
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