Même s'il ne s'agit pas de leur sujet principal (qui concerne spécifiquement les Américains), on y apprend tout de même que la NSA s’intéresse particulièrement aux « communications chiffrées ou dont on peut croire raisonnablement qu’elles contiennent un sens secret ».
Dans ce cas de figure, que les auteurs du message soient américains ou non n’a plus d’importance. L’agence peut les intercepter.
Mieux, elle peut les garder au-delà des cinq ans « classiques » pour constituer « une base de données technique ».
En fait ces données peuvent être conservées sans aucune limitation, aussi longtemps qu’il le faut pour en casser le chiffrement.
Aux États-Unis, le scandale se concentre principalement sur le fait de savoir si la NSA a, ou non, utilisé ses pouvoirs pour espionner des citoyens américains. Les révélations du Guardian apportent ici un nouvel éclairage. La NSA n’a en effet pas le droit de collecter des données sur ses concitoyens. Sauf, dévoile le quotidien, s’il n’est pas possible d’établir clairement que la personne est américaine (ou sur le sol américain).
Là encore, l’usage de techniques d’anonymisation de style TOR donnerait donc paradoxalement plus de pouvoir à la NSA.
Autre point étrange, les données collectées « par inadvertance » (sic) peuvent être stockées cinq ans et non pas détruites comme on pourrait normalement le penser.
Edward Snowden
Ces nouvelles révélations s’inscrivent dans la continuité de celle sur le Projet PRISM, qui a mis à jour les possibilités techniques et légales qu’aurait la NSA d’intercepter toute donnée (mail, document, voix, etc.) qui transite par les services Cloud et les opérateur américains.
De leur côté, les fournisseurs de solutions hébergées du pays sont depuis montés au créneau pour défendre leurs offres et nier toute forme de collaboration – hors cadre légal classique - avec l’agence de renseignement.
Les autorités américaines, elles, ne cachent pas qu'elles entendent traquer l'auteur de ces fuites partout où il ira. « La chasse est lancée », a par exemple lancé Dianne Feinstein, la présidente de la commission du Renseignement du Sénat américain, ce dimanche sur CBS.
Même son de cloche du côté de Jen Psaki, porte-parole du Département d’État, pour qui « Edward Snowden ne doit plus être autorisé à voyager » avant de confirmer que le passeport de l'administrateur système a été révoqué.
Pour ses révélations sur PRISM, Edward Snowden risque trente ans de prison pour « espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux ». Julian Assange et la Fondation Wikileaks lui ont apporté leur soutien, y compris matériel et humain par le biais de conseillers et d'avocats.
Plusieurs pays (Venezuela, Equateur, Cuba, Islande) sont annoncés comme des exils possibles. Le porte-parole du Kremlin a pour sa part indiqué que Moscou - où se trouverait cette nuit Edward Snowden - ne s'interdisait pas de lui accorder l'asile.
Sources : The Guardian, Le Monde