Le Guardian continue ses révélations sur l’affaire des portes dérobées dans plusieurs services Cloud américains (Google, Facebook, etc.) qui permettraient, en substance, à la NSA d’accéder aux données qu’elle souhaite quand elle le souhaite.
Le quotidien britannique revient aujourd’hui sur « Boundless Informant », un outil de data-mining particulièrement puissant qui permettrait à l’agence fédérale de renseignement d’analyser les données critiques.
L’outil traiterait en temps réel les méta-données du flot quotidien de documents qui passent par les services hébergés pour en extraire et cibler les plus pertinents.
« Boundless Informant » permettrait également de localiser ces données en les modélisant sur une carte du monde - idéal pour cibler et consulter dans le détail celles qui viennent de pays potentiellement sensibles.
Une capture d’écran montre que ce sont en tout 97 milliards de documents et de fichiers qui sont passés dans les mailles du logiciel sur le seul mois de mars 2013 (autrement dit ceux qui ont fait l’objet d’un rapport ou d’une consultation par la NSA).
Les pays les plus visés par l'agence seraient, dans l’ordre : l’Iran, le Pakistan et la Jordanie (« une des plus proches alliés des États-Unis dans le monde arabe », note le quotidien britannique). Suivent l'Égypte et l’Inde.
Image The Guardian
D’autres documents que s'est procuré le journal semblent prouver que la NSA est capable d’affiner ses analyses en allant jusqu’à déterminer l’adresse IP des personnes ayant mis en ligne les données. Un point que l’agence avait nié le mois dernier.
Et c’est ce point qui crée actuellement le plus la polémique aux États-Unis.
L’agence avait en effet assuré aux sénateurs ne pas pouvoir dire avec précision combien d’américains étaient surveillés – et lesquels - justement parce que ses outils n’avaient pas une granularité d’analyse suffisante pour une localisation précise.
Une affirmation remise en cause par le Guardian.
En réponse, Judith Emmel, porte-parole de la NSA, regrette que les allégations autour du programme PRISM soient faites hors contexte et qu’elles créent un climat passionnel rendant impossible tout débat raisonnable sur les objectifs de ce programme.
Source : The Guardian