Mise à jour du 08/02/13
Après l’annonce de l’accord entre Google et la presse traditionnelle française, qui débouchera sur la création d’un fonds d’aide de 60 millions d’Euros pour aider les journaux et les magazines dans leur transition numérique, le président de la République François Hollande s’était chaudement félicité d’une « première historique ».
Outre le fait qu’il ne s’agissait absolument pas d’une première, puisque la presse Belge avait ouvert la voie en 2012, cet enthousiasme n’a visiblement pas été partagé à l’étranger.
Nous étions plus que mitigés sur cette aide – aussi bien sur son efficacité réelle que sur la méthode (lire par ailleurs) – mais les réactions de la presse étrangère sont sans commune mesure avec notre scepticisme.
Compilées dans un petit encart des Echos daté du 4 février, la presse traditionnelle française se fait tout bonnement étriller par ses homologues italiens et suscite l’incompréhension chez nos confrères anglo-saxons et américains.
Outre-Atlantique, le Wall Street Journal souligne ce que nous pointions la semaine dernière, à savoir que l’accord met Google en position de force face à une presse qui se livre pieds et poings liés en lui confiant sa publicité. « Les discussions n’ont pas été faciles [mais] l’accord pourrait aider Google à capter une part encore plus importante de la publicité en ligne du pays », écrit le quotidien financier.
Un peu plus acerbes, les britanniques y voient également une victoire d’Eric Schmidt qui, pour 60 millions d’Euros, échappe à une loi qui aurait pu réguler strictement les relations entre les référenceurs de contenus d'une part et les producteurs de contenus d'autre part. Une loi qui, si elle avait été décidée, aurait constitué une dangereuse jurisprudence pour Google.
Le Financial Times explique sur ce point que l’Allemagne, qui s’est lancée dans un tel projet de loi, est beaucoup plus ambitieuse que la France.
Mais c’est du côté transalpin, où les éditeurs italiens sont à couteaux tirés avec Google, que les pics sont les plus acérés. Pour le quotidien la Stampa, par exemple, l’accord signé à Paris légitime tout simplement le droit de Google d’exploiter les articles de presse sans débourser un seul Euro. Ni plus ni moins qu’« une défaite culturelle pour les Français, une débâcle comme à Waterloo ».
A ce niveau, on ne peut plus parler de pics. Ce sont des lances.
Source : Les Echos
Et vous ?
Comprenez-vous cet accord ?
Et la satisfaction du président de la République et de la presse traditionnelle ?
Accord Google : la presse étrangère impitoyable avec la presse française
Google aurait gagné sur toute la ligne
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Le , par Gordon Fowler
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