Enfin la PlayBook se vend. Et elle se vend bien. En tout cas au Royaume-Uni où elle dépasse largement les résultats de l’iPad mini (estimations de Salman Chaudhry chez Context).
On aurait donc pu penser que la décision d’upgrader le système de la tablette (PlayBook OS) vers BlackBerry 10 était aussi stratégiquement destinée à relancer les ventes au delà de chez nos chers amis britanniques.
Cette mise à jour naturelle (BB 10 et PlayBook OS se fondent tous les deux sur QNX) va en effet apporter quelques fonctionnalités supplémentaires bienvenues (BBM Vidéo, le nouveau Hub Contacts), une expérience utilisateur encore plus fluide, sans oublier un catalogue d’applications plus étoffé (Skype, applis SAP, Cisco, etc.) – et moins cher. De quoi donner un coup de fouet commercial à une tablette qui, nous semble-t-il, a été injustement sous-estimée ?
Interrogé par Developpez lors du BlackBerry Jam Europe, la conférence dédiée aux développeurs qui se tient actuellement à Amsterdam, Vivek Bhardwaj (Head of Software Portfolio) se montre beaucoup plus réservé. « BB 10 arrivera sur la PlayBook dans le courant de l’année. C’est vrai. Mais nous portons nos efforts sur les smartphones », nous précise-t-il.
Pour BlackBerry, les pierres angulaires sur lesquelles se fonde la reconquête du marché s’appellent Z10 et Q10. Et l’entreprise n’entend pas disperser ses forces.
Vivek Bhardwaj, deux Z10 et un Q10 sur les cuisses... mais pas de PlayBook
Les tablettes, plus une priorité donc ? « L’essentiel c’est de fournir à nos clients un vrai ordinateur mobile (en vo : mobile computing), peu importe que la taille de l’écran soit de 4, 7 ou 3 pouces », nous répond Vivek Bhardwaj. Sous-entendu, si le Z10 et le Q10 peuvent "faire le job" - et en plus faire téléphone – la tablette, elle, vivra sa vie. Ni plus. Ni moins.
C’est la même réponse que donne en petit comité le vice-président en charge des relations avec les développeurs, Alec Saunders, lorsqu’on lui demande ce qu’il compte faire avec BlackBerry OS 7.
« On m’a posé cette question lors d’une réunion trimestrielle avec des financiers. Je vais vous donner la même réponse : nous n’avons pas nécessairement quelque chose à faire», glisse-t-il, malicieux, aux journalistes présents. « BB OS 7 vit sa propre vie. Des développeurs continuent de publier des applis et de gagner de l’argent avec cette plateforme... qui je vous le rappelle reste une des plus lucratives ! ».
Alec Saunders, vice-président en charge des relations avec les développeurs
Avant de conclure : « Elle va simplement suivre tranquillement la courbe du cycle de vie de n’importe quel produit ».
Appliqué aux tablettes, où BlackBerry n’a pas prévu de remplaçante à la PlayBook actuelle, c’est une manière de dire que l’entreprise a fait le deuil de son semi-échec (commercial, pas technologique puisque la PlayBook a ouvert la voie à BB10). Et qu’elle ne retournera sur ce marché de plus en plus concurrentiel qu’après s’être concentrée sur son premier cœur de métier et avoir engrangé les succès dans l'univers des smartphones.
Une décision compréhensible.
Quoiqu’il en soit, la PlayBook reste une de nos tablettes 7 pouces préférées. Encore plus avec BlackBerry 10 en ligne de mire.
Source : Entretiens Developpez.Com, BB Jam Europe 2013