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Aaron Swartz s'est suicidé, il ne fera pas 30 ans de prison
Vives réactions après la mort du développeur surdoué militant du copyleft

Le , par Gordon Fowler

22PARTAGES

38  1 
Son nom ne vous dira peut-être rien. Mais même sans le savoir, vous connaissiez l’homme.

Aaron Swartz, 26 ans, était un des développeurs / hackers / geeks / activistes les plus importants de sa génération. Parmi ses (co)réalisations les plus connues on compte le RSS 1.0 (à 14 ans), le Creative Commons ou le lancement de Reddit.

Militant impliqué dans les grandes causes comme la neutralité du Net, il s’était opposé aux lois SOPA et PIPA (équivalentes de la Hadoopi aux Etats-Unis).

Aaron Swartz s’est suicidé vendredi.

Les causes de son geste sont encore floues. Mais d'après sa famille et ses collègues, son prochain procès aurait été au centre de sa décision (lire ci-après). Car le jeune Aaron, sujet aux épisodes dépressifs, était sous le coup d’une procédure légale lourde.

Il encourait pas moins de 4 millions de dollars d’amende et 30 ans de prison pour avoir cracké et dérobé 4 millions de documents académiques du MIT et du site Jstor. Un acte réalisé au nom du libre accès à la connaissance.

Un acte qui lui valait également l'accusation de "crime" ("felony") par la justice américaine.

Aaron Swartz refusait obstinément d’accepter ce terme, d'après son collègue Lawrence Lessig. Un refus qui, après 18 mois de négociations, allait donc déboucher sur un procès aux peines potentiellement très sévères.

En réaction à sa mort, plusieurs professeurs du MIT ont décidé d’honorer son combat – qu’ils soutiennent – en mettant en ligne des PDF de leurs travaux pour lutter contre le copyright sur les articles universitaires. L’initiative a trouvé un immense soutien durant le week-end. Une preuve parmi d'autres, un hashtag a été créé sur Twitter (#pdftribute) : il a compté jusqu'à plus de 500 tweets par heure.

En plus de ces professeurs, le MIT a également – officiellement et en tant qu’institution – décidé de mener une enquête interne pour déterminer comment l’école de Boston avait agi, dans le détail, depuis le début de l’affaire des « vols » de documents. Et si ses décisions n’avaient pas été disproportionnées.

Trop tard, de toute façon. La famille de Aaron Swartz a perdu un fils et n’a visiblement que faire des condoléances du MIT. « Sa mort est le fruit d’une justice pénale qui utilise l’intimidation et les poursuites de manière disproportionnée. Les décisions prises par les responsables du bureau du procureur du Massachusetts et du MIT ont contribué à sa mort », écrit-elle.

De leur côté, les Anonymous (un mouvement auquel il n’était pas lié) ont attaqué la page du MIT.

Le site web de l’école a été remplacé par un hommage à la mémoire du jeune développeur surdoué et par une liste de revendications (réforme des lois qui s’appliquent à l’IT, réforme de la propriété intellectuelle, appel pour un internet non contrôlé, et reconnaissance de « la persécution et des injustices dont sont victimes ceux qui se dressent contre l’autorité des institutions » (sic)).

L’autre acteur de ce procès, Jstor, le site d’archivage des publications numériques, a qualifié ce suicide « d’évènement très triste » et regrette d’avoir participé à la pression qui s’exerçait autour d'Aaron Swartz.

Le site tente également de rappeler qu’il est un service à but non lucratif et qu’il n’est pas opposé au libre accès à la connaissance.

Mais trop tard, là encore, pour faire un mea-culpa.

Le procès de Aaron Swartz devait avoir lieu en avril.

Ses funérailles se tiendront demain, à Highland Park, une petite ville calme et paisible sur les bords du lac Michigan, au nord de Chicago. Loin de Boston.


Aaron Swartz

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Avatar de nickyla
Membre actif https://www.developpez.com
Le 14/01/2013 à 19:44
Ce que je trouve encore plus hallucinant (vraiment dans tous les sens du terme) est qu'on puisse être condamné à moins que ça (et même réussir à sortir avant) pour des meurtres et viols!
25  0 
Avatar de Franck Dernoncourt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 14/01/2013 à 20:39
En tant que membre du MIT, je suis scandalisé par la façon dont MIT a traité Aaron, d'autant plus que notre tradition est de rendre ouvert l'éducation (http://ocw.mit.edu/index.htm ; MITx) ainsi que la recherche (http://tech.mit.edu/V129/N14/open_access.html ; http://libraries.mit.edu/sites/news/...policy-4/9520/ ; http://web.mit.edu/newsoffice/2012/t...-research.html).

Comme le souligne l'article, la majorité d'entre nous sommes outrés. Il se trouve que j'étais justement en train de reprendre les rênes de l'association du MIT pour promouvoir l'accès libre aux journaux, et nous avions planifié de soutenir Aaron tout au long de son procès.

L'accès payant aux articles de recherche est une plaie. J'ai expliqué en détail les raisons sur https://www.quora.com/Death-of-Aaron...ck-Dernoncourt. Je pense qu'il est important que chacun entre nous sache à quel point le système de publication académique actuel est vérolé. Voici le contenu (en anglais, désolé, traduction par gangsoleil 3 posts plus bas) :

Consider the following facts:

  • The cost to access literature is a 8-figure number for a library of a large university. This could fund many research projects. I have recently received an e-mail from one of the largest universities in France asking for researchers to reduce their use of the IEEE website as they charge the university for each article someone downloads.
  • If research articles were free-access, citizens other than "professional researchers" could more easily contribute to research. (e.g. physicians, software engineers, activists, teenagers, hackers, etc.).
  • Neither the authors nor the reviewers get any money. The only folks who get paid are the one who restrict the access to the article. Worse, most of the time authors have to transfer copyright!
  • Some say paid access to research articles isn't an issue since researchers have access to everything from their lab. This is false: even at MIT where I am currently located, I don't have free access to many research articles, which subsequently reduce my productivity. I even dropped one of my personal projects because of that. I am obviously not the only one in this situation and I often got requests from friends asking for articles to which they don't have access from their lab.


More details at:


A nice explanation of the current academic publishing system taken from another JSTOR mass-downloader: Papers from Philosophical Transactions of the Royal Society on The Pirate Bay:

This archive contains 18,592 scientific publications totaling 33GiB, all from Philosophical Transactions of the Royal Society and which should be available to everyone at no cost, but most have previously only been made available at high prices through paywall gatekeepers like JSTOR.

Limited access to the documents here is typically sold for $19USD per article, though some of the older ones are available as cheaply as $8. Purchasing access to this collection one article at a time would cost hundreds of thousands of dollars.

On July 19th 2011, Aaron Swartz was criminally charged by the US Attorney General's office for, effectively, downloading too many academic papers from JSTOR.

Academic publishing is an odd system. The authors are not paid for their writing, nor are the peer reviewers (they're just more unpaid academics), and in some fields even the journal editors are unpaid. Sometimes the authors must even pay the publishers.

And yet scientific publications are some of the most outrageously expensive pieces of literature you can buy. In the past, the high access fees supported the costly mechanical reproduction of niche paper journals, but online distribution has mostly made this function obsolete. As far as I can tell, the money paid for access today serves little significant purpose except to perpetuate dead business models.

The "publish or perish" pressure in academia gives the authors an impossibly weak negotiating position, and the existing system has enormous inertia. Those with the most power to change the system--the long-tenured luminary scholars whose works give legitimacy and prestige to the journals, rather than the other way around--are the least impacted by its failures. They are supported by institutions who invisibly provide access to all of the resources they need. And as the journals depend on them, they may ask for alterations to the standard contract without risking their career on the loss of a publication offer. Many don't even realize the extent to which academic work is inaccessible to the general public, nor do they realize what sort of work is being done outside universities that would benefit by it.

Large publishers are now able to purchase the political clout needed to abuse the narrow commercial scope of copyright protection, extending it to completely inapplicable areas: slavish reproductions of historic documents and art, for example, and exploiting the labors of unpaid scientists. They're even able to make the taxpayers pay for their attacks on free society by pursuing criminal prosecution (copyright has classically been a civil matter) and by burdening public institutions with outrageous subscription fees.

Copyright is a legal fiction representing a narrow compromise: we give up some of our natural right to exchange information in exchange for creating an economic incentive to author, so that we may all enjoy more works. When publishers abuse the system to prop up their existence, when they misrepresent the extent of copyright coverage, when they use threats of frivolous litigation to suppress the dissemination of publicly owned works, they are stealing from everyone else.


Guerilla Open Access Manifesto (written by Aaron in 2008)

Information is power. But like all power, there are those who want to keep it for themselves. The world’s entire scientific and cultural heritage, published over centuries in books and journals, is increasingly being digitized and locked up by a handful of private corporations. Want to read the papers featuring the most famous results of the sciences? You’ll need to send enormous amounts to publishers like Reed Elsevier.

There are those struggling to change this. The Open Access Movement has fought valiantly to ensure that scientists do not sign their copyrights away but instead ensure their work is published on the Internet, under terms that allow anyone to access it. But even under the best scenarios, their work will only apply to things published in the future. Everything up until now will have been lost.

That is too high a price to pay. Forcing academics to pay money to read the work of their colleagues? Scanning entire libraries but only allowing the folks at Google to read them? Providing scientific articles to those at elite universities in the First World, but not to children in the Global South? It’s outrageous and unacceptable.

“I agree,” many say, “but what can we do? The companies hold the copyrights, they make enormous amounts of money by charging for access, and it’s perfectly legal — there’s nothing we can do to stop them.” But there is something we can, something that’s already being done: we can fight back.

Those with access to these resources — students, librarians, scientists — you have been given a privilege. You get to feed at this banquet of knowledge while the rest of the world is locked out. But you need not — indeed, morally, you cannot — keep this privilege for yourselves. You have a duty to share it with the world. And you have: trading passwords with colleagues, filling download requests for friends.

Meanwhile, those who have been locked out are not standing idly by. You have been sneaking through holes and climbing over fences, liberating the information locked up by the publishers and sharing them with your friends.

But all of this action goes on in the dark, hidden underground. It’s called stealing or piracy, as if sharing a wealth of knowledge were the moral equivalent of plundering a ship and murdering its crew. But sharing isn’t immoral — it’s a moral imperative. Only those blinded by greed would refuse to let a friend make a copy.

Large corporations, of course, are blinded by greed. The laws under which they operate require it — their shareholders would revolt at anything less. And the politicians they have bought off back them, passing laws giving them the exclusive power to decide who can make copies.

There is no justice in following unjust laws. It’s time to come into the light and, in the grand tradition of civil disobedience, declare our opposition to this private theft of public culture.

We need to take information, wherever it is stored, make our copies and share them with the world. We need to take stuff that's out of copyright and add it to the archive. We need to buy secret databases and put them on the Web. We need to download scientific journals and upload them to file sharing networks. We need to fight for Guerilla Open Access.

With enough of us, around the world, we’ll not just send a strong message opposing the privatization of knowledge — we’ll make it a thing of the past. Will you join us?

Aaron Swartz
July 2008, Eremo,

Exemple de consequence nefaste:

---------- Forwarded message ----------
From: Jussieu admin
Date: 2012/12/23
Subject: BMIR : accès IEEE en ligne
To: tout Jussieu

Chers collègues,

Les modalités d'accès à la plateforme IEEE changent ces jours-ci.
Désormais, il sera nécessaire de s'authentifier avec son identifiant
et son mot de passe UPMC (cf. annuaire). Cette modification a été
décidée suite à certains abus au niveau du téléchargement sur cette
plateforme. Chaque téléchargement étant comptabilisé et débité du
forfait de téléchargements IEEE de l'UPMC (bien onéreux),
il convient
de s'assurer que l'article que vous souhaitez lire correspond bien à
votre besoin, puis, le cas échéant, de l'enregistrer sur votre disque
dur.

En outre, si, en cette période de fêtes, vous rêvez de quelques bons
livres d'informatique pour vous-même ou vos chers étudiants et que ces
ouvrages ne figurent pas à la BMIR, n'hésitez pas à envoyer vos
demandes ou vos suggestions à Brigitte Laude-Dangeon (ici en copie) et
à moi-même.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous,


PS: concernant les anonymes https://www.quora.com/MIT-Massachuse...ck-Dernoncourt
25  0 
Avatar de Traroth2
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 14/01/2013 à 17:24
On peut tourner longtemps autour du pot, mais la vérité, c'est que quand le piratage et la publication de documents pas particulièrement sensibles peut faire encourir 35 ans de prison et 4 millions de dollars d'amende, la justice n'est plus la justice mais une machine à broyer les gens. Le résultat est sous nos yeux !

Repose en paix. Ils te laisseront tranquille, maintenant...
22  1 
Avatar de _skip
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 14/01/2013 à 19:02
Citation Envoyé par Traroth2 Voir le message
On peut tourner longtemps autour du pot, mais la vérité, c'est que quand le piratage et la publication de documents pas particulièrement sensibles peut faire encourir 35 ans de prison et 4 millions de dollars d'amende, la justice n'est plus la justice mais une machine à broyer les gens. Le résultat est sous nos yeux !

Repose en paix. Ils te laisseront tranquille, maintenant...
C'est vrai qu'on sent parfois une certaine inégalité de traitement. Quand tu vois que, selon cette même justice, les responsables de la food bubble peuvent prospérer tranquillement alors qu'ils ont affamé 250 millions de personnes (enfin je n'ai plus le chffre exact).

A mon avis, les gouvernements ont peur des hackers et veulent faire des exemples.
20  0 
Avatar de vampirella
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 14/01/2013 à 14:34
Pour compléter l'article, nous pouvons préciser que le gouvernement américain avait déjà une dent contre lui : quelques années auparavant il a mis en libre accès les dossiers de jurisprudence citoyenne. Avant cela, on devait passer par un système (nommé PACER) où l'on devait payer pour chaque consultation ; chose inouïe puisque ces documents sont déjà dans le domaine public et payé par les impôts de chaque contribuable américain. Aaron a d'ailleurs déboursé de sa poche une somme non négligeable pour mettre en place cette libération des données.

Il faut aussi savoir que c'est le procureur Carmen M. Ortiz qui a initialement engagé les poursuites judiciaires et non le MIT / JSTOR.

Vous pouvez consulter un vibrant hommage à la mémoire de ce grand Homme, idéaliste et incorruptible, par un de ses proches amis :

https://www.partipirate.org/spip.php?article241
16  0 
Avatar de Gordon Fowler
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 24/01/2013 à 16:11
Citation Envoyé par Jon Shannow Voir le message
ceux qui pensent que A. Swartz s'est suicidé parce qu'une peine de 6 mois de prisons
Juste pour info, et sans prendre part au débat : il était sous la menace d'une peine de 30 ans de prison.

Aux Etats-Unis c'est d'ailleurs l'énormité de la peine encourue (et dont personne ne sait - même les experts en Droit - si elle aurait abouti à 6 mois, 7 ans ou 20 ans d'emprisonnement) qui est au centre du débat. "Énormité" par rapport à la gravité de l'acte commis (je rappelle que des professeurs du MIT s'étaient même opposés aux poursuites).

Quant à sa fragilité psychologique, elle est effectivement reconnue. Et d'après ses amis, elle aurait été renforcée par la peur des sévices sexuels qui - pensait-il - l'attendaient en prison.

Cordialement à tous,
13  1 
Avatar de laerne
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 25/01/2013 à 21:09
Citation Envoyé par souviron34 Voir le message
Quand on voit la floppée de points négatifs obtenus par tous ceux n'étant pas d'accord ou pondérant les élans de certains, on se demande bien comment ces soi-disants défenseurs de la Liberté sont dans le fond.... La Liberté oui, à condition que tu dises et penses comme moi..

Etrange conception de la Liberté..
J'ajouterais que l'infobulle des pouces rouge indinque :

Voter contre ce message (inutile, faux, pas d'accord...)
Même si je trouve qu'on devrait plutôt en effet « downer » seulement les messages qui ne font pas avancer le débat, tu ne peux pas accuser les gens d'utiliser les système de vote selon les conseils du système de vote lui-même…
11  0 
Avatar de gangsoleil
Modérateur https://www.developpez.com
Le 15/01/2013 à 8:36
Citation Envoyé par Franck Dernoncourt  Voir le message
L'accès payant aux articles de recherche est une plaie. J'ai expliqué en détail les raisons sur https://www.quora.com/Death-of-Aaron...ck-Dernoncourt. Je pense qu'il est important que chacun entre nous sache à quel point le système de publication académique actuel est vérolé. Voici le contenu (en anglais, désolé, si quelqu'un veut traduire…):

En voici une traduction, qui vaut ce qu'elle vaut, car je pense qu'il est important que tout le monde ait connaissance de certaines informations. Tout n'est pas traduit pour le moment, j'editerai au fur et a mesure de mes traductions.

Considerons les faits suivants :

  • Le cout d'acces a la literature est un nombre a 8 chiffres pour une bibliotheque d'une grande universite. Cela pourrait financer de nombreux projets de recherche. J'ai recemment recu un e-mail d'une des plus grandes universites francaise demandant que les chercheurs reduisent leur utilisation du site de l'IEEE, car celui-ci fait payer l'universite [qui a publie l'article] pour chaque telechargement.
  • Si les articles de recherche etaient en acces libre, les citoyens autre que les professionnels de la recherche pourraient plus facilement apporter leur contributions (par exemple les physiciens, les ingenieurs de recherche, les activistes, les ados, les hackers, etc.).
  • Ni les auteurs, ni les relecteurs, ne gagnent d'argent. Les seuls a etre payes sont ceux qui restreignent l'acces a l'article. Pire encore, la plupart des auteurs doivent transferer les copyrights !
  • Certains disent que l'acces payant aux articles de recherche n'est pas un probleme car les chercheurs ont acces a tout depuis leur laboratoire. C'est faux : Meme au MIT ou je suis actuellement, je n'ai pas un acces libre a de nombreux articles de recherche, ce qui reduit indubitablement ma productivite. J'ai meme abandonne un projet personnel a cause de ca. Et je ne suis evidemment pas le seul dans cette situation, et je recois souvent des demandes d'amis pour [que je leur envoie] des articles auxquels ils n'ont pas acces depuis leur labo.


Plus de details (en anglais) ici :


Une belle explication du systeme de publication academique actuel, issu d'un autre distributeur payant JSTOR : Papiers de transactions philosophiques de la Societe Royale sur The Pirate Bay

Cette archive contient 18 592 publications scientifiques, totalisant 33GiB, toutes issues des transactions philosophiques de la Royal Society, et qui devraient etre accessibles a tous, mais dont la plupart ne l'ont ete qu'a travers des portails payants comme JSTOR, a des prix eleves.

L'acces restreint aux documents est generalement vendu pour $19 par article, bien que certains plus anciens soient disponibles a partir de $8. Acheter l'acces complet a cette collection article par article couterait des centaines de milliers de dollars.

Le 19 juillet 2011, Aaron Swartz a ete poursuivi par le bureau du ministere public (Attorney General) pour avoir telecharge [illegalement] trop de papiers academiques de JSTOR.

La publication academique est un etrange systeme. Les auteurs ne sont pas payes pour ce qu'ils ecrivent, pas plus que les relecteurs (qui sont simplement des gens encore moins payes) ; et dans certains domaines, meme les editeurs de journaux ne sont pas remuneres. Parfois, les auteurs doivent meme payer les editeurs.

Et les publications scientifiques font partie des ecrits les plus outrageusement chers que vous pouvez acheter. Par le passe, les couts eleves s'expliquaient par le cout de la reproduction mecanique des journaux de niche, mais la distribution electronique a rendu cette distribution obsolete. Autant que je le sache, l'argent recolte aujourd'hui ne sert pas a grand chose a part a financer un modele economique mort.

The "publish or perish" pressure in academia gives the authors an impossibly weak negotiating position, and the existing system has enormous inertia. Those with the most power to change the system--the long-tenured luminary scholars whose works give legitimacy and prestige to the journals, rather than the other way around--are the least impacted by its failures. They are supported by institutions who invisibly provide access to all of the resources they need. And as the journals depend on them, they may ask for alterations to the standard contract without risking their career on the loss of a publication offer. Many don't even realize the extent to which academic work is inaccessible to the general public, nor do they realize what sort of work is being done outside universities that would benefit by it.

Large publishers are now able to purchase the political clout needed to abuse the narrow commercial scope of copyright protection, extending it to completely inapplicable areas: slavish reproductions of historic documents and art, for example, and exploiting the labors of unpaid scientists. They're even able to make the taxpayers pay for their attacks on free society by pursuing criminal prosecution (copyright has classically been a civil matter) and by burdening public institutions with outrageous subscription fees.

Copyright is a legal fiction representing a narrow compromise: we give up some of our natural right to exchange information in exchange for creating an economic incentive to author, so that we may all enjoy more works. When publishers abuse the system to prop up their existence, when they misrepresent the extent of copyright coverage, when they use threats of frivolous litigation to suppress the dissemination of publicly owned works, they are stealing from everyone else.


Guerilla Open Access Manifesto (written by Aaron in 2008)

Information is power. But like all power, there are those who want to keep it for themselves. The world’s entire scientific and cultural heritage, published over centuries in books and journals, is increasingly being digitized and locked up by a handful of private corporations. Want to read the papers featuring the most famous results of the sciences? You’ll need to send enormous amounts to publishers like Reed Elsevier.

There are those struggling to change this. The Open Access Movement has fought valiantly to ensure that scientists do not sign their copyrights away but instead ensure their work is published on the Internet, under terms that allow anyone to access it. But even under the best scenarios, their work will only apply to things published in the future. Everything up until now will have been lost.

That is too high a price to pay. Forcing academics to pay money to read the work of their colleagues? Scanning entire libraries but only allowing the folks at Google to read them? Providing scientific articles to those at elite universities in the First World, but not to children in the Global South? It’s outrageous and unacceptable.

“I agree,” many say, “but what can we do? The companies hold the copyrights, they make enormous amounts of money by charging for access, and it’s perfectly legal — there’s nothing we can do to stop them.” But there is something we can, something that’s already being done: we can fight back.

Those with access to these resources — students, librarians, scientists — you have been given a privilege. You get to feed at this banquet of knowledge while the rest of the world is locked out. But you need not — indeed, morally, you cannot — keep this privilege for yourselves. You have a duty to share it with the world. And you have: trading passwords with colleagues, filling download requests for friends.

Meanwhile, those who have been locked out are not standing idly by. You have been sneaking through holes and climbing over fences, liberating the information locked up by the publishers and sharing them with your friends.

But all of this action goes on in the dark, hidden underground. It’s called stealing or piracy, as if sharing a wealth of knowledge were the moral equivalent of plundering a ship and murdering its crew. But sharing isn’t immoral — it’s a moral imperative. Only those blinded by greed would refuse to let a friend make a copy.

Large corporations, of course, are blinded by greed. The laws under which they operate require it — their shareholders would revolt at anything less. And the politicians they have bought off back them, passing laws giving them the exclusive power to decide who can make copies.

There is no justice in following unjust laws. It’s time to come into the light and, in the grand tradition of civil disobedience, declare our opposition to this private theft of public culture.

We need to take information, wherever it is stored, make our copies and share them with the world. We need to take stuff that's out of copyright and add it to the archive. We need to buy secret databases and put them on the Web. We need to download scientific journals and upload them to file sharing networks. We need to fight for Guerilla Open Access.

With enough of us, around the world, we’ll not just send a strong message opposing the privatization of knowledge — we’ll make it a thing of the past. Will you join us?

Aaron Swartz
July 2008, Eremo,

PS: concernant les anonymes https://www.quora.com/MIT-Massachuse...ck-Dernoncourt[/QUOTE]
9  0 
Avatar de Aniki
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 15/01/2013 à 9:55
Citation Envoyé par fcharton Voir le message
Il n'y a pas eu de procès. On ne sait pas si il aurait été condamné, ni à quoi... Les peines américaines ont toujours l'air gigantesques parce qu'on y additionne tous les délits, mais on n'est presque jamais condamné à tout.
Effectivement, on ne peut pas savoir s'il aurait été condamné à la peine maximale ou pas. Mais ça n'est pas le plus important.
Le plus important, c'est que ces peines maximales servent majoritairement de moyen de dissuasion. Et je crois qu'on est tous à peu près d'accord pour dire que la peine maximale encourrue pour ce qu'à fait Aaron est largement disproportionnée.
Elle est là pour faire peur, et ça a tellement bien marché qu'apparemment, c'est ce qui l'a poussé à se suicider...

Citation Envoyé par fcharton Voir le message
Pour le reste, ce que je trouve désespérant, c'est qu'il était évident que s'attaquer comme cela à un système tout entier, c'était très risqué. Je pense qu'il était très jeune et un peu inconscient, et j'espère que ses amis plus âgés (ceux qui en parlent aujourd'hui) ont au moins essayé de l'en dissuader. Sinon ils ne valent pas mieux que les procureurs (qui ne font que leur boulot)...
Evidemment que c'était risqué et il devait le savoir. Maintenant, il a surement sous-estimé la violence avec laquelle il serait attaqué par la justice américaine. Qui sait quelles pressions il a dû subir.
Toujours est-il qu'il était visiblement dégouté de la situation actuelle au point de se mettre "hors la loi" pour rétablir ce qui lui semblait être une injustice. Il a agit avec les cartes qu'il avait en main. Je ne pense pas que s'il s'y était pris autrement, il aurait eu ne serait-ce que la moitié des résultats actuels.
Ca lui a couté la vie et c'est inadmissible. Mais dire que les gens qui auraient pu le soutenir dans action sont aussi responsables de sa mort que les procureurs, ça me donne envie de vomir.
Pour moi, c'est perdre le sens de la réalité et des proportions.
9  0 
Avatar de r0d
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 15/01/2013 à 12:24
Citation Envoyé par fcharton Voir le message
C'est aussi là que ses puissants et intelligents amis auraient pu le raisonner. Ca sert à cela les amis... [...] Parce qu'au fond, ce garçon est mort bêtement (on meurt toujours bêtement) pour leurs idées
J'en ai connu des gens comme ça, prêt à mourir pour leurs idées, et je peux t'assurer que ni la famille, ni les amis, ne peuvent faire quoi que ce soit contre cette "force" lorsqu'elle occupe un individu.

Et là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est que tu dis que son combat ne sert à rien. Je ne connais pas détails de l'accès aux documents de recherche, mais ce combat du "droit à la connaissance" est plus large que cela, et ça va plus loin, beaucoup plus loin que le seul cas de JSTOR.

La tendance, depuis quelques décades seulement, à la marchandisation du savoir (tendance qui était au contraire à l'ouverture depuis les lumières) doit, à mon avis, être combattue. Nous sommes tous d'accord que ce combat ne mérite pas d'y laisser la vie (aucun combat ne le mérite), mais c'est, je crois, un combat de prime importance (infiniment plus important, par exemple, que de savoir où Depardieu va poser ses bijoux de famille, pour poser ma critique des médias hebdomadaire).
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