Certains remettront en cause l’intégrité de Greenpeace et diront que l’ONG a une dent particulière contre Apple. En attendant, dans son rapport, « How clean is your Cloud ? », l’association décerne un nouveau mauvais point à la société (après celui en rapport avec l’affaire Foxconn).
En cause, le choix d’un centre de données pour iCloud alimenté par des énergies fossiles (charbon) ou qualifiées de sales (nucléaire). Egalement au cœur des critiques, une consommation globale de 100 megawatts à pleine capacité et surtout un manque de transparence, Apple refusant de donner des informations sur ces sujets.
Mais les critiques de Greenpeace ne se limitent pas à Apple. Amazon et dans une moindre mesure Twitter sont également montrés du doigt. D’après l’ONG, ces entreprises « n'accordent pas suffisamment d'attention à la provenance de l'électricité qu'elles consomment et continuent d'avoir largement recours aux énergies sales ».
A l’opposé, Yahoo ! et Google seraient de bons élèves. Quant à Facebook, depuis la construction d'un data center en Suède entièrement alimenté par des énergies renouvelables, le réseau social est qualifié « d’ami des énergies renouvelables » par l’ONG.
Greenpeace précise que le but de son rapport n’est pas de critiquer pour critiquer mais plutôt d’inciter les acteurs du Cloud (et les constructeurs de centres de données en général) à se préoccuper de l’impact de ces projets sur la nature (certains datacenter consommant jusqu’à l'équivalent de 250.000 foyers européens).
L’ONG repousse également d’un revers de main les accusations qui voudraient la présenter comme un acteur « anti-Apple ». « On adore nos iPhones, ils nous facilitent la vie », concède Casey Harrell, un responsable de Greenpeace à l'AFP, « mais ils ne doivent pas rendre les choses plus difficiles pour la planète ».
Habituellement silencieux et presque imperturbable face aux critiques, Apple a cette fois-ci décidé de réagir. D’après la déclaration de son porte-parole au New York Times, les chiffres de Greenpeace sont faux. Son centre de données ne consommerait que 20 megawatts et sera alimenté à 60% par des énergies renouvelables. « Nous pensons que ce projet novateur fera de ce centre de données (NDR : en Caroline du Nord) le plus écologique jamais construit ».
Et de préciser que l’année prochaine, un deuxième parc de serveurs sera construit dans l’Oregon, et que celui-ci utilisera 100 % d’énergies renouvelables.
De son côté Greenpeace persiste et signe et regrette l’opacité d’Apple sur ces questions.
Une opacité également à l’œuvre chez Amazon qui se refuse à donner la moindre information. Pour Greenpeace, l’entreprise ne sentirait tout simplement pas concernée par ces problématiques. « Amazon Web Services est en train de prendre un très grand retard par rapport aux autres acteurs du Cloud, qui mettent en place des stratégies de long terme et qui prennent en compte leurs impacts sur le changement climatique ».
Faux répond Amazon, pour qui le Cloud est par essence écologique. Sans donner plus d’arguments.
Quant à Twitter, il prend le contrepied parfait des autres « mauvais élèves ». Le site de micro-blogging reconnait que « le rapport de Greenpace soulève des questions importantes ». Et promet qu’il va continuer « à lutter pour une meilleure efficacité énergétique au fur et à mesure que nous construisons notre infrastructure ».
« How Clean Is Your Cloud ? », édition 2012 (pdf)
Sources :
Déclarations de Greenpeace à l’AFP
Réponse d’Apple au New York Times
Réponse de Greenpeace à Apple
Réponses de AWS et de Twitter à Bloomberg
Et vous ?
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Le , par Gordon Fowler
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