Chaque année, Reporters Sans Frontières, une organisation internationale qui milite pour le droit à l’information, publie une liste des pays que l’ONG considère comme « ennemis d’Internet ». La liste pour l’année 2011 vient de tomber à l'occasion de la journée mondiale contre la cybercensure. Une liste avec des changements qui « reflètent les récentes évolutions de la liberté d’information en ligne ».
Cette année, deux nouveaux-venus : le Bahreïn suite aux campagnes de violence et de harcèlement envers les blogueurs qui défient les lois de la monarchie, et le Belarus qui a enregistré une forte croissance du nombre de sites censurés. Sont aussi considérés comme des « ennemis d’Internet » l’Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, le Turkménistan et le Vietnam (ce dernier étant considéré comme une des trois « plus grandes prisons du monde pour les net-citoyens » avec l'Iran et la Chine).
Reporters Sans Frontières souligne dans son rapport que « les net-citoyens ont été, en 2011, au cœur des changements politiques qui ont affecté le monde arabe. Ils ont tenté, aux côtés de journalistes, de tenir la censure en échec mais en ont, en contrepartie, payé le prix fort ». L’ONG précise également que « 2011 restera comme une année d’une violence sans précédent contre les net-citoyens. Cinq d’entre eux ont été tués alors qu’ils étaient engagés dans une mission d’information. Près de 200 arrestations de blogueurs et de net-citoyens ont été répertoriées en 2011, soit une hausse de 30% par rapport à l’année précédente ».
Au jour d’aujourd’hui, plus de 120 net-citoyens sont emprisonnés et la violence en Syrie risque, selon le rapport, d’alourdir le bilan.
Une liste des pays sous surveillance a également été établie par l’ONG, une liste où figure la France « qui poursuit sa politique de lutte contre le téléchargement illégal via la “riposte graduée”, et où le recours à un filtrage administratif du Web se banalise ». Les autres pays intégrant la liste sont l’Australie, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, l’Erythrée, l’Inde, le Kazakhstan, la Malaisie, la Russie, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Tunisie et la Turquie. La Lybie quitte cette année la liste grâce à la « disparition du colonel Kadhafi et la chute de son régime qui ont mis fin à une ère de censure ».
Enfin, à l’occasion de la journée mondiale contre la cybercensure (le 12 mars), Google et Reporters Sans Frontières ont décerné le prix Reporters Sans Frontières de Net-citoyen, un prix qui avait été attribué l’an dernier au cofondateur du blog tunisien Nawaat.org, Astrubal. Cette année, ce sont des net-citoyens et militants syriens qui ont raflé le prix. Un prix remis à une jeune militante syrienne de 27 ans, Yasmine. En 2010, le prix avait été remis à des cyber-féministes iraniennes.
"Rapport 2012 sur les Ennemis d’Internet" (PDF)
Source : RSF
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Reporters Sans Frontières publie sa liste des pays « ennemis d'Internet »
La France sous surveillance
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La France sous surveillance
Le , par Sarah Mendès
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