
Envoyé par
pseudocode
Non, la loi d'offre et demande de prend pas forcément en compte la rareté. Il y a surtout le prix !

Envoyé par
®om
Je n'ai pas dit qu'il ne prenait en compte QUE la rareté. Mais elle la prend en compte.
Désolé de vous contredire, mais si: la loi de l'offre et de la demande précise que dans un marché entièrement libre, le prix ne dépend
que de la rareté. Le coût de revient n'entre pas du tout dedans.
Bien sur il n'est pas rentable de produire lorsque le prix est inférieur ou égal au coût, donc lorsqu'il y a
surproduction, le marché
rétabli l'équilibre en faisant
baisser la production. Le produit redevient rare, donc cher, donc les entreprises le produisent à nouveau.
En pratique, il y a des désagréables côtés humains à tout ça: le producteur qui fait faillite, se fait saisir sa maison hypothéquée et se retrouve à la rue avec femme et enfants*, ou le consommateur qui n'arrive pas a satisfaire son besoin, ce qui est dramatique lorsque c'est un besoin de nourriture, de médicaments, de vêtements, d'un toit.....
C'est pourquoi les gouvernements ne peuvent faire autrement que de réguler au moins certains biens vitaux: le cas type c'est l'agriculture, les gouvernements garantissent un prix plancher et paient les agriculteurs pour conserver des terres en jachère. Il y a donc techniquement surproduction, mais puisque le surplus est racheté et brulé par le gouvernement, on est assuré que les agriculteurs seront toujours là pour produire la prochaine récolte. Après, bruler des grains alors que des personnes meurent de faim, ça sera toujours moralement discutable, mais c'est un autre débat.
Toute personne vivant en région Parisienne est d'ailleurs susceptible de découvrir que la fameuse "main invisible" n'est pas toujours si invisible que ça, surtout quand elle te fait un gros doigt d'honneur. L'offre de logement n'est pas seulement limitée par l'économie mais aussi par des facteurs techniques (et légaux), tandis que la demande augmente toujours, c'est normal puisque le nombre de mal-logés et SDF (surtout les "SDF techniques" , puisqu'un clochard n'a pas les sous pour constituer une véritable demande) flambe....
Je ne veux pas partir plus loin hors sujet, donc j'en reviens à ce qui nous préoccupe. Dans le cadre d'un marché du divertissement, ce qui est rare ou pas, ce n'est pas le nombre de copies d'un divertissement donné, mais bien le nombre de
divertissements uniques. Si il n'y avait qu'une seule chanson, le chanteur serait en situation de monopole. Si un nombre infini de chanteurs crée un nombre infini de chansons, il y a abondance, les chansons ont un prix nul. A ce sujet, petite parenthèse mais il me semble que ©rom fait un amalgame entre
abondance et
surproduction.
De fait un enjeu pour les majors est le contrôle de la rareté des musiques/films. Les majors ont un intérêt à ce qu'il n'y a pas trop d'offre; théoriquement tous les producteurs de divertissements n'ont pas intérêt a surproduire, mais comme dans tout secteur l'intérêt particulier de chacun n'est pas celui de tous; en d'autres termes, un producteur petit ou nouveau à intérêt gagner des parts de marché coute que coute, quitte à faire tomber les prix et donc de faire perdre de l'argent aux producteurs dans leur ensemble.
les majors ne parlent certes que du "vol" de leur propriété intellectuelle, mais ils ont également intérêt à conserver une situation que l'on peut qualifier d'
oligopole afin de limiter la concurrence qu'ils subissent. Or, la combinaison des prix très élevés dans l'audiovisuel, avec les nouvelles technologies qui rendent l'investissement initial peu cher, est propice à l’émergence de nouveaux producteurs. D'ailleurs, c'est ce qui se passe, le Web, YouTube et les sites de téléchargement sont des tremplins pour certains artistes et producteurs. Les majors récupèrent les artistes ayant le plus de succès, quand ils le peuvent, mais perdent, me semble-t-il, des parts de marché.
©rom a bien raison de mettre l'accent sur la différence entre le coût de développement et le coût marginal. Historiquement, la distribution d'informations s'est faite sur des supports relativement coûteux, avec une rémunération du producteur à la copie vendu (royalties). Les frais fixes de l'éditeur était répartis sur une estimation des ventes probables, quant aux artistes, ils n'avaient qu'à faire vendre assez. Les rééditions ont toujours fonctionné avec une marge à la copie, les investissements étant généralement rentabilisés avant.
La différence c'est qu'aujourd'hui on peut distribuer avec un coût marginal infime, donc seuls doivent être financés et rentabilisés les frais de développement. Il est tellement facile et peu coûteux de dissocier l'information de son support, de transmettre celle-ci, et ensuite de la placer sur un nouveau support que la copie ne me parait pas être une unité vendable.
D'autre part, on mentionne la perte de valeurs, comme celle du travail d'artiste. Néanmoins, quand on compare les gains d'un artiste vedette à ceux d'un artiste interprète ou d'un ingénieur son, ou quand on compare les pages people à la vie d'un SMICard, je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant à cela. Le travail qui crée une œuvre doit certes être récompensé, mais il doit l'être à sa juste valeur.
P.S. ce post à été écrit par segments, je m'excuse par avance si vous constatez des redites ou une mauvaise structure. De plus le Français n'est pas vraiment ma langue maternelle, mais j'essaie de m'exprimer clairement et correctement.
*Le mariage, surtout avec le régime de la communauté des biens, c'est le mal
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