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Le dilemme de l'innovation : le PDG de Perplexity accuse les grandes enseignes de la Tech de « copier tout ce qui est bon »
Comment une startup peut-elle survivre dans un tel écosystème ?

Le , par Stéphane le calme

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Le dilemme de l'innovation : le PDG de Perplexity accuse les grandes enseignes de la Tech de « copier tout ce qui est bon »,
comment une startup peut-elle survivre dans un tel écosystème ?

Lors d’un événement de la Y Combinator AI Startup School en juillet 2025, Aravind Srinivas, cofondateur de Perplexity, n’a pas mâché ses mots : les géants de la tech copient systématiquement les bonnes idées, sans état d’âme. Loin d’être un simple aveu amer, sa déclaration est un cri de guerre qui reflète la réalité brutale à laquelle font face les startups innovantes dans le secteur ultra-compétitif de l’intelligence artificielle.

Avec sa plateforme de recherche conversationnelle dopée à l’IA, Perplexity s’est imposée comme l’un des acteurs les plus prometteurs du web sémantique. Mais son succès rapide s’est accompagné d’un phénomène tout aussi rapide : la reproduction quasi-immédiate de ses innovations par les mastodontes comme Google, OpenAI ou Anthropic.


Aravind Srinivas, PDG de Perplexity, a un conseil à donner aux jeunes entrepreneurs : attendez-vous à ce que votre idée soit copiée. Aravind Srinivas a déclaré que les grandes entreprises « copieront tout ce qui est bon » lors d'un discours à l'AI Startup School de Y Combinator.

L’histoire de Perplexity illustre bien cette dynamique :
  • Décembre 2022 : la startup lance un « answer engine » capable de parcourir le web en temps réel pour fournir des réponses factuelles avec sources à l’appui. Au moment des débuts de Perplexity, de nombreux autres chatbots ne pouvaient répondre qu'à partir de leurs données d'apprentissage, qui se limitent généralement à des connaissances datant de plusieurs mois.
  • Mars 2023 : Google intègre une fonctionnalité équivalente dans Bard (qui est désormais renommé Gemini).
  • Mai 2023 : OpenAI équipe ChatGPT d’un mode navigation avec Bing.
  • Mars 2025 : Anthropic introduit le web search dans Claude.

La rapidité avec laquelle ces fonctionnalités-clés ont été copiées puis intégrées par les géants soulève une question essentielle : comment une startup peut-elle survivre dans un écosystème où toute innovation visible est rapidement cannibalisée ?

Et ce n’est pas fini : le 9 juillet 2025, Perplexity a lancé Comet, un navigateur IA natif intégrant directement sa technologie. Le PDG parie déjà que cette avancée sera « volée » par d'autres. Ironie ? Que nenni. Lucidité plutôt.

Pour mémoire, c'est en février 2025 que Perplexity a annoncé Comet, son propre navigateur web, avec des inscriptions ouvertes pour un accès anticipé. Lors de l'annonce, Perplexity promettait de « réinventer le navigateur » en décrivant Comet comme « un navigateur pour la recherche agentique par Perplexity ». Puis en avril, Aravind Srinivas, PDG de Perplexity, a déclaré que l'une des raisons pour lesquelles l'entreprise construit son propre navigateur est de suivre et de collecter rigoureusement tout ce que fait un utilisateur, même en dehors de l'application, afin de vendre des publicités « hyper personnalisées ». Il a affirmé que les utilisateurs de Perplexity ne devraient pas être gênés par le suivi, car les publicités seront plus pertinentes.

Ce n'est que ce mois-ci que Perplexity a annoncé que son navigateur Web doté de l'IA Comet est désormais disponible pour les personnes qui s'abonnent à Perplexity Max, un service de 200 $ par mois. « L'internet est devenu l'esprit étendu de l'humanité alors que nos outils pour l'utiliser restent primitifs », note le billet d'annonce. « Notre interface pour le web devrait être aussi fluide et réactive que la pensée humaine elle-même. Nous avons construit Comet pour permettre à l'internet de faire ce qu'il a toujours voulu faire : amplifier notre intelligence ».


La perspective des grandes enseignes du numérique : copier n’est plus un délit... c’est un modèle

S'adressant à un public d'étudiants de premier cycle, de diplômés et de doctorants, le PDG de Perplexity a commencé par leur dire de « travailler incroyablement dur ». Il a ajouté qu'il ne fallait pas s'étonner si des acteurs plus importants jouaient ensuite les imitateurs.

« Si votre entreprise est capable de générer des revenus de l'ordre de centaines de millions de dollars, voire de milliards de dollars, vous devez toujours partir du principe qu'une entreprise modèle la copiera », a déclaré Srinivas.

Srinivas a énuméré les raisons pour lesquelles les grandes entreprises peuvent copier les fondateurs en herbe : « Elles lèvent des dizaines de milliards ou près de 50 milliards d'euros et doivent justifier toutes ces dépenses de capital-exploitation et continuer à chercher de nouvelles façons de gagner de l'argent », a-t-il déclaré.

« Ils copieront tout ce qui est bon. Je pense qu'il faut vivre avec cette crainte », a déclaré Srinivas.


Rendez-vous à 5:12

Ce que pointe Srinivas, c’est un changement structurel dans l’industrie :
  • Les grands groupes (Google, Microsoft, Amazon, Meta) n’investissent plus uniquement dans la R&D, mais dans la vigilance concurrentielle.
  • Lorsqu’un acteur émergent prouve la viabilité économique d’une innovation, le réflexe n’est plus le rachat (à la Instagram), mais la copie (à la TikTok vs Reels).

Pourquoi ? Parce que ces entreprises ont déjà :
  • l’infrastructure,
  • l’accès à des milliards d’utilisateurs,
  • les moyens financiers d’exécuter rapidement à grande échelle.

En clair : copier coûte moins cher et va plus vite que créer.

L'accusation de « copie » n'est pas nouvelle. L'histoire de la technologie est jalonnée d'exemples où des fonctionnalités, des interfaces ou même des modèles d'affaires entiers, initiés par des acteurs plus petits et agiles, ont été rapidement intégrés (parfois à peine déguisés) par des entreprises dominantes. De Facebook « inspiré » de Snapchat, à Google « s'adaptant » aux moteurs de recherche spécialisés, la dynamique est souvent la même : une innovation émerge, rencontre un succès initial, et est ensuite absorbée ou répliquée par un acteur ayant des ressources massives en termes de capital, d'ingénierie et de marketing.

Depuis des décennies, les grandes entreprises tech copient les plus petites :
  • Facebook a copié Snapchat (Stories)
  • Google a copié TikTok (Shorts)
  • Microsoft a copié Slack (Teams)

L’originalité du propos de Srinivas n’est pas dans le constat, mais dans son intensité exponentielle à l’ère de l’IA. Ici, l’innovation n’est plus un produit, mais un flux continu, et les startups ne peuvent plus se permettre de "défendre" un produit – elles doivent réinventer en permanence.

Mais Srinivas encourage les fondateurs de startup à ne pas abandonner. Ses recommandations :
  • Travailler comme jamais (10x plus vite que les gros).
  • Développer une technologie avec une plus-value réelle (pas juste un skin UX).
  • Construire une marque, une communauté, une vision.

Cependant, tout cela est difficile, surtout face à des plateformes qui peuvent invisibiliser les petits dans leurs résultats, recommandations ou interfaces. Jesse Dwyer, responsable de la com chez Perplexity, dénonce même un phénomène de "soft sabotage" de la part de ces plateformes : « les grandes entreprises ne se contenteront pas de copier, mais feront également tout ce qu'elles peuvent pour noyer votre voix », a-t-il déclaré.


Conclusion : résister, mais autrement

Ce que dit Srinivas, c’est que le génie ne suffit plus : il faut aussi du nerf, de la stratégie, de la diplomatie industrielle. Les fondateurs doivent se transformer en stratèges complets : techniques, commerciaux, juridiques, médiatiques. Mais son propos est aussi porteur d’un optimisme brutal : si les géants copient tout ce qui est bon, alors être copié est la preuve que vous avez touché juste.

Reste alors à tenir, pivoter, construire… et peut-être un jour, inverser la logique. Car après tout, même Google et OpenAI ont été des outsiders.

La déclaration du PDG de Perplexity est un appel à la réflexion. Pour les startups, la protection de leur propriété intellectuelle, même si elle est difficile, doit être une priorité. Pour les régulateurs, il est impératif de surveiller de près les pratiques anti-concurrentielles et d'adapter le cadre législatif pour garantir une concurrence équitable.

En fin de compte, un écosystème d'innovation sain repose sur la capacité des petites entreprises à grandir et à prospérer sans craindre que leurs idées ne soient impunément pillées par des acteurs plus puissants. Le cri d'alarme de Perplexity n'est pas seulement celui d'une entreprise individuelle, c'est celui d'un marché qui, sans une régulation et une éthique accrues, risque de voir l'innovation se concentrer de plus en plus entre les mains de quelques-uns, au détriment de la diversité et du progrès technologique global.

Source : interview d'Aravind Srinivas

Et vous ?

Que pensez-vous des propos d'Aravind Srinivas ? Les trouvez-vous crédibles ou pertinents ? Pourquoi ou pourquoi pas ? Les partagez-vous ? Dans quelle mesure ?

Comment une startup peut-elle protéger son innovation dans un secteur où les brevets sont peu efficaces face aux IA ?

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La stratégie « first mover » a-t-elle encore du sens face à des géants capables de rattraper en quelques semaines ?

La copie à grande échelle est-elle une pratique légitime de marché ou un abus de position dominante ?

Les géants du web devraient-ils être obligés de reconnaître ou rémunérer les innovations qu’ils reprennent ?

Peut-on parler de « vol d’innovation » dans un écosystème qui glorifie l’open source mais exploite sans retour ?

Les pratiques des Big Tech menacent-elles la diversité des approches technologiques en tuant l’innovation dès son apparition ?
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Avatar de calvaire
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 22/07/2025 à 13:30
c'est surtout un manque de protectionnisme.
les usa, la chine et la russie ferme leurs marché pour que leurs acteurs locaux grandissent.
Que ce soit aliexpress, BYD, Baidu, TikTok, Bilibili, Huawei...etcs, ils ont commencé bien protégé par l'immense marché chinois avant d'envahir le reste du monde.
Toutes les boites qui ont enté de venir en chine se font faite soit démolir, soit pillé (airbus, voitures allemande/française...) soit carrément ont fait sécession avec la maison mère comme ARM.

Les boites du cac40 ont d'ailleurs quasiment toute eu ce schéma, l'age moyens de ces boites a plus de 100ans, elles ont bien profité de l'empire fermé français (France + colonie), aujourd'hui c'est quasi impossible de renouveler ces vielles boites, un nouveau petit se fais manger soit par une plus grosse boite, soit par la concurrence mondiale.

le PDG de Perplexity n'a qu'une porte de sortie: se faire racheter par un gafam (apple ?). Le système économique européen n'offre que 2 options si il veut rester indépendant: mourir ou survivre en tant que boite de seconde zone.
Si qwant ou dailymotion avait été chinois aujourd'hui ils seraient les top10 des sites mondiaux en terme de trafic (composé certes que de chinois dans ce trafic), hélas leurs créateur sont français/européen.

Cela fait longtemps que le marché devrait être verrouillé et imposé qwant/daylimotion (ou autre boite européenne dans ces secteurs), et un "harmonyos" européen à la place d'android/windows.
Même chose pour amazon et aws.
Alibaba contrairement à la fable, c'est pas devenue énorme et qualitatif par magie.

Que ce soit Alibaba Cloud ou Huawei cloud/Openstack distribution ce fut au départ imposé aux entreprises et peuple chinois avant de devenir aussi quali que aws.
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Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 19/07/2025 à 21:00
Les règles sont simples et plutôt connues... on peut copier les idées des concurrents... sauf lorsqu'elle sont protégées par des brevets (encore faut-il le déposer). Dura lex sed lex.

Y a t-il un brevet enfreint ? Est-ce que Perplexity a des difficulté à poursuivre les autres acteurs (vu les couts d'une procès, je l'imagine bien).... il manque beaucoup d'informations.
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Avatar de Nym4x
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 19/07/2025 à 15:33
Je pense qu’il a raison et qu’il serait temps de démanteler les gafams ainsi que de réguler. Avant cela ne posait pas de problème car la startup était rachetée mais si maintenant ils copient sans payer cela devient de la concurrence extrêmement déloyale…
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Avatar de marsupial
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 19/07/2025 à 19:00
Nvidia a innové, investit et pris des risques, mais... sur le hardware difficile à copier. D'accord ce n'était pas une startup mais ce n'était pas une immense boîte comme Intel il y a 10 ans.

Aujourd'hui Nvidia récolte les fruits de son génie au sens technique et de son pari à tel point qu'ils ont du mal à honorer les commandes. Google, lors de son introduction en bourse, n'inspirait pas Larry Ellison qui pariait sur Yahoo!. Et jusqu'à présent Google, bien que faisant dans le soft, a été beaucoup imité mais jamais, et loin de là, égalé. Si vous avez une idée de génie au sens propre du terme et les compétences techniques, je dirai qu'il faut viser la perfection pour atteindre la qualité premium qui fera la différence à l'arrivée avec la copie. C'est valable pour le hardware mais surtout pour le software.

La solution cyber de Thales est peu connue; pourtant elle protège 60% du Top 500 et un tiers des états à travers le monde. C'était une idée et même plusieurs d'un coup : EDR, XDR, SIEM, CTI, etc... tout en un. Outil d'audit, de pénétration, de simulation pour former. Souvent copiée et inspirante mais jamais égalée. Crowdstrike est un joyeux clown en comparaison par exemple.

Donc légiférer et réguler, j'ai un avis mitigé. C'est faire reculer l'excellence pour la médiocrité, mais c'est protéger le chercheur et l'innovation qui n'ont pas les moyens comme Oracle d'intenter un procès pour plagiat... et finalement le perdre au bout de 10 ans et 8 procés.

Edit : je tiens à faire une remarque sur le fait que cette manie de tout copier provient des différentes procédures antitrust. Au lieu de racheter la startup, maintenant on préfère copier son idée. Non seulement ça coûte moins cher, mais cela fait des concurrents.
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