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Des retraités déclarés morts par « erreur » par le DOGE d'Elon Musk ne peuvent plus bénéficier de la sécurité sociale ni utiliser leurs comptes bancaires
Tandis que Musk mène la guerre contre le gaspillage

Le , par Stéphane le calme

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C’est une situation surréaliste qui frappe des milliers d’Américains âgés : ils ont découvert que, pour l’administration, ils étaient morts alors qu’ils sont bien vivants. Depuis mars-avril 2025, de nombreux retraités et allocataires de la Social Security (Sécurité sociale américaine) voient soudain leurs pensions suspendues et leurs comptes bloqués, tout simplement parce qu’ils ont été radiés par erreur des registres officiels des vivants. À l’origine de ce fiasco : une initiative gouvernementale controversée pilotée par Elon Musk et surnommée DOGE (pour Department of Government Efficiency)​

L’équipe de Musk, chargée de traquer les paiements indus, a obtenu un accès aux bases de données de la Social Security et a entrepris de les « nettoyer » des bénéficiaires supposés décédés. Concrètement, les agents de la DOGE auraient contourné les protocoles de sécurité pour déplacer environ 4 millions de numéros de Sécurité sociale vers le fichier national des décès (Death Master File). Parmi ces millions de radiations figurent malheureusement de véritables vivants que la machine bureaucratique a « tués » par inadvertance.

Pourquoi une telle purge ? Elon Musk affirme depuis plusieurs mois que des millions d’Américains décédés continuent indûment de percevoir des prestations, ce qu’il juge emblématique du gaspillage public. Il a même avancé le chiffre extravagant de 20 millions de centenaires touchant une pension, alors qu’on ne recense qu’environ 100 000 centenaires aux États-Unis selon les statistiques de Pew Research.

Citation Envoyé par Elon Musk
Selon la base de données de la sécurité sociale, ce sont les nombres de personnes dans chaque tranche d'âge avec le champ de décès réglé sur FALSE !

Peut-être que Twilight est réel et qu'il y a beaucoup de vampires qui perçoivent des prestations de sécurité sociale 🤣🤣🤣🤣🤣.
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">According to the Social Security database, these are the numbers of people in each age bucket with the death field set to FALSE!<br><br>Maybe Twilight is real and there are a lot of vampires collecting Social Security 🤣🤣 <a href="https://t.co/ltb06VX98Z">pic.twitter.com/ltb06VX98Z</a></p>— Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1891350795452654076?ref_src=twsrc%5Etfw">February 17, 2025</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

Sur la foi de ces allégations (démenties par les statisticiens), la DOGE a mis sur pieds une unité chargée de traquer fraudes et « morts-vivants » dans l’administration. En mars 2025, la DOGE a ainsi annoncé avoir identifié et supprimé d’un coup 3,2 millions de noms de la base de la Social Security – tous présentés comme âgés de plus de 120 ans – en les marquant « décédés ».


« Ces deux dernières semaines, @SocialSecurity a procédé à un important nettoyage de ses dossiers. Environ 3,2 millions de titulaires de numéros, tous répertoriés comme âgés de plus de 120 ans, ont été marqués comme décédés. Il reste encore du travail à faire », a déclaré l'agence dans un message sur X.

Mais très vite, des cas problématiques ont émergé : des bénéficiaires bien en deçà de 120 ans, bel et bien en vie, se sont retrouvés accidentellement rayés des listes.


Des conséquences dramatiques pour les « morts administratifs »

Pour les personnes touchées, être déclaré mort à tort par l’État est loin d’être anodin : « Quand ils vous enregistrent comme décédé, c’est toute votre vie qui s’arrête. Ça bloque vos paiements de voiture, vos crédits, votre identité est signalée… » explique un employé de la Social Security, décrivant l’enchaînement catastrophique qui frappe ces victimes​.

Du jour au lendemain, les versements mensuels cessent, l’accès aux comptes bancaires est coupé et les couvertures de santé comme Medicare sont annulées. Richard VanMetter, un physicien retraité de 76 ans, a ainsi découvert en février 2025 que le gouvernement l’avait déclaré mort lorsqu’il a voulu payer un simple sandwich et que sa carte bancaire a été refusée. « J’ai appelé ma banque, qui m’a dit que l’administration avait informé tous les organismes financiers que j’étais décédé », raconte-t-il au Washington Post. L’État avait même repris le dernier chèque de pension versé et coupé sa retraite à venir.

Il s'est rendu dans un bureau de la sécurité sociale où il passait ses vacances et a dit à l'agent de sécurité : « Bonjour, je suis mort ». La réponse qu'il a reçue a été : « Encore un ». Il dit avoir eu de la chance parce qu'il avait son passeport sur lui et que le bureau où il s'est rendu était réactif et bien pourvu en personnel. VanMetter se bat encore pour récupérer ses prestations : « C’est le fléau de mon existence », confie-t-il désabusé.

[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">When government thinks you’re dead, it makes things hard - and DOGE may make it worse. Musk’s team has moved millions of Social Security numbers into the agency's deaths database, raising the risk of errors, by <a href="https://twitter.com/MerylKornfield?ref_src=twsrc%5Etfw">@MerylKornfield</a> <a href="https://twitter.com/FedGirlWaPo?ref_src=twsrc%5Etfw">@FedGirlWaPo</a> <a href="https://twitter.com/hannah_natanson?ref_src=twsrc%5Etfw">@hannah_natanson</a> <a href="https://t.co/0twTSB1N7H">https://t.co/0twTSB1N7H</a></p>— Juliet Eilperin (@eilperin) <a href="https://twitter.com/eilperin/status/1915052814033932459?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2025</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

Partout dans le pays, des scènes ubuesques se répètent : des seniors se présentent en personne aux guichets de la Social Security avec pièce d’identité à la main pour clamer « Je ne suis pas mort, je suis bien vivant ! » Chaque bureau local doit entamer une procédure de « résurrection » administrative pour retirer ces citoyens de la liste des morts. « On va devoir ressusciter beaucoup de monde », anticipe ironiquement Rennie Glasgow, analyste technique depuis 15 ans à la Social Security. Il décrit un processus long de 3 à 4 jours en moyenne pour rétablir quelqu’un dans ses droits, tant le système est lourd : « Ce n’est pas aussi simple que de décocher une case ‘vivant’. On a parfois l’impression de devoir reconstruire tout le dossier informatique de la personne​ ».

En attendant, les intéressés restent sans revenus. Certains retraités modestes se retrouvent en grande détresse financière du fait de quelques jours de retard de pension. « Nous voyons tous les jours des gens venir avec leur carte d’identité dire qu’ils sont vivants, et en attendant ils se demandent comment ils vont manger le lendemain » témoigne un agent, soulignant l’angoisse de ces aînés privés de ressources​.

Des erreurs similaires en France dues à de simples fautes de frappe

Ce type d’erreur administrative kafkaïenne n’est pas propre aux États-Unis. En France, on recense régulièrement des cas de personnes déclarées mortes par méprise ou victimes de graves bévues dues à de banals fautes de frappe ou de saisie. Deux exemples récents illustrent comment une simple coquille peut bouleverser des vies et quelles mesures ont été prises pour y remédier.

Pension suspendue pour une retraitée « décédée » par erreur

En décembre 2024, Martine, 72 ans, une retraitée de Savoie, a eu la stupeur d’apprendre que l’administration la considérait comme morte depuis un mois et demi. Elle s’en est rendu compte en constatant que sa pension de retraite ne lui était plus versée. En réalité, Martine avait été confondue avec sa cousine décédée peu de temps auparavant : en gérant les démarches administratives liées au décès de cette cousine, son nom aurait été enregistré par erreur dans le fichier des personnes décédées.

Conséquence immédiate, la septuagénaire a dû prouver qu’elle était bien en vie pour recouvrer son dû. « Madame, vous êtes déclarée décédée… » lui a-t-on annoncé au guichet, alors même qu’elle parlait au fonctionnaire.

Pendant des semaines, Martine a multiplié les démarches et attestations pour être « ressuscitée » administrativement. Elle a fini par obtenir gain de cause et le versement de sa pension a repris, non sans difficultés. Son cas est loin d’être isolé : sur les deux dernières années, au moins une douzaine de Français ont été déclarés morts à tort de la même manière​.

Jean Poulain, retraité normand de 75 ans, a par exemple reçu un courrier officiel lui demandant… son propre acte de décès. « On suppose que je suis mort, et tout se retrouve bloqué : comptes bancaires, mutuelle, remboursement sécu… tout est bloqué », s’est indigné Poulain, qui a dû lui aussi prouver qu’il était bien en vie pour débloquer la situation. D’après la Caisse d’assurance retraite (Carsat), l’erreur provenait d’un agent administratif ayant saisi une mauvaise information informatique – une simple erreur humaine en somme.

Dans d’autres cas, c’est un homonyme décédé qui est en cause. « À l’origine de ces couacs : une erreur informatique commise par un agent, ou encore parfois une confusion avec une personne ayant le même nom », résume ainsi un responsable interrogé par TF1. Une fois l’erreur admise, les caisses procèdent généralement à la réactivation du dossier et au rattrapage des paiements manqués. Aucune sanction n’est prise...
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