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Une université française et d'autres universités européennes offrent « l'asile scientifique » aux chercheurs américains qui fuient les politiques de Trump
Ou qui ont perdu leur emploi ou leur financement

Le , par Mathis Lucas

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6  0 
La France et d'autres pays européens tentent d'attirer les scientifiques américains qui envisagent de s'expatrier en raison des menaces perçues sur la liberté académique. Certains chercheurs se disent en désaccord avec les politiques de l'administration Trump et d'autres ont perdu leur emploi dans le cadre des efforts de réduction des coûts. Ils estiment que ces politiques, ainsi que les coupes budgétaires, menacent la recherche scientifique et technologique aux États-Unis. Aix-Marseille Université a lancé le programme « Safe Place for Science » destiné à offrir l'asile scientifique aux chercheurs américains. D'autres universités européennes envisagent de suivre.

Les universités européennes ouvrent leurs portes aux scientifiques américains

Donald Trump et son administration s'attellent à réduire la taille et les dépenses du gouvernement fédéral américain. Le président américain a mis en place plusieurs cellules pour accomplir cette mission, dont le controversé département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par allié Elon Musk. Depuis son entrée en fonction, de nombreuses coupes budgétaires ont été réalisées, y compris dans les programmes phares de recherche scientifique et technologique.


Certains scientifiques ont vu leurs financements réduire drastiquement ou tout simplement supprimer. Aujourd'hui, une partie d'entre eux cherchent à quitter le pays. La France et d'autres pays tentent de séduire ces scientifiques américains. Dans l'Hexagone, quelques heures à peine après avoir ouvert son nouveau programme « Safe Place for Science » pour les chercheurs américains, Aix-Marseille Université a reçu sa première demande. Le programme note :

Citation Envoyé par Aix-Marseille Université


À l'heure où la liberté académique est parfois remise en cause, Aix-Marseille Université lance le programme Safe Place For Science, offrant un environnement sûr et stimulant aux scientifiques souhaitant poursuivre leurs recherches en toute liberté.

Dans un contexte où certains scientifiques aux États-Unis peuvent se sentir menacés ou entravés dans leurs recherches, notre université annonce le lancement du programme Safe Place For Science, dédié à l'accueil des scientifiques souhaitant poursuivre leurs travaux dans un environnement propice à l'innovation, à l'excellence et à la liberté académique.

Acteur majeur de la recherche européenne, Aix-Marseille Université offre des infrastructures de pointe, des collaborations internationales majeures et un soutien fort aux scientifiques travaillant sur des thématiques novatrices et porteuses d'avenir. La fondation AMIDEX soutiendra le financement de postes de recherche, notamment dans les domaines du climat, de l'environnement, de la santé et des sciences humaines et sociales (SHS).

Si ce mouvement devient une tendance, il pourrait signifier l'inversion de la direction historique de la fuite des cerveaux qui a vu des générations de scientifiques s'installer aux États-Unis. Et si certains Européens au moins ont noté que les changements survenus aux États-Unis offraient une occasion unique de renforcer les centres de recherche européens, la plupart des universitaires s'accordent à dire que la concurrence n'est pas la motivation à court terme.

« Ce programme est en fin de compte lié à l'indignation, pour déclarer que ce qui se passe aux États-Unis n'est pas normal », a déclaré Éric Berton, président de Aix-Marseille Université, qui a affecté 15 millions d'euros (soit près de 16 millions de dollars) à 15 postes d'une durée de trois ans.

Depuis le lancement de « Safe Place for Science », une fondation de recherche sur le cancer à Paris a annoncé qu'elle débloquait immédiatement 3,5 millions d'euros pour accueillir des chercheurs américains dans le domaine du cancer. Par ailleurs, deux universités parisiennes ont annoncé qu'elles offraient des postes à des scientifiques américains dont les travaux ont été réduits ou interrompus dans le cadre des coupes de l'administration Trump.

De nombreux programmes de recherche scientifique et technologique menacés

Les institutions scientifiques européennes ont commencé à tirer la sonnette d'alarme lorsque l'administration Trump a commencé à supprimer des emplois et à geler les subventions scientifiques dans le cadre de ses vastes mesures de réduction des coûts. Cette situation a conduit les universités du pays à réduire le nombre de doctorants, d'étudiants en médecine et d'autres étudiants diplômés, à geler les embauches et même à annuler certaines offres d'admission.

Plus de 12 500 citoyens américains se trouvant actuellement dans d'autres pays grâce à des bourses de recherche Fulbright ont récemment vu leur financement interrompu, de même que 7 400 universitaires étrangers actuellement accueillis aux États-Unis, ce qui les a laissés dans une situation financière précaire.

Des centres américains considérés comme le summum de la science ont licencié des milliers de personnes. Ces coupes interviennent alors que certaines agences fédérales ont supprimé des sites Web et des demandes de subvention des termes jugés inacceptables par l'administration Trump, qui cherche à purger le gouvernement fédéral des initiatives « woke ». Parmi les termes considérés comme tabous : « science du climat », « diversité » et « genre ».

L'ensemble de ces mesures a jeté un froid dans les universités et les instituts de recherche aux États-Unis. « Ce que nous voyons aujourd'hui est en fait une censure, une censure des valeurs fondamentales », a déclaré Yasmine Belkaid, présidente de l'Institut Pasteur de Paris, qui s'est installée en France l'année dernière après avoir passé 30 ans aux États-Unis, où elle a dirigé le Centre d'immunologie humaine du National Institutes of Health (NIH).

À titre d'exemple, l'un des projets phares menacés par les coupes budgétaires de l'administration est le programme de subvention du CHIPS Act qui vise à redynamiser l'industrie américaine des semiconducteurs. La majorité des personnes travaillant sur le CHIPS Act sont en passe d'être licenciées. De plus, Donald Trump appelle le Congrès à supprimer le CHIPS Act, affirmant qu'il s'agit d'un projet « horrible » qui distribue l'argent des contribuables aux étrangers.

L'appel de Donald Trump à supprimer le CHIPS Act et les coupes budgétaires ont semé la panique dans la communauté scientifique américaine. Certains chercheurs ont déclaré avoir perdu leurs financements et dénoncent ces mesures. Aujourd'hui, une partie d'entre eux cherchent à quitter le pays.

Le programme « Safe Place for Science » a été lancé le 7 mars. Selon un porte-parole de Aix-Marseille Université, plus de 60 demandes ont été reçues, dont 30 dans les premières 24 heures. L'université a indiqué qu'elle est en contact avec d'autres universités et avec le gouvernement français pour développer ce qu'elle appelle « asile scientifique » au niveau national et européen, et pour aider à coordonner l'accueil et la relocalisation de différents chercheurs.

Bruxelles invitée à créer un programme pour accueillir les talents américains

Philippe Baptiste, ministre français de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a été l'un des dirigeants européens les plus francs et les plus actifs sur cette question. Philippe Baptiste, qui a dirigé le Centre national d'études spatiales avant de rejoindre le gouvernement, a qualifié les décisions de l'administration Trump de « folie collective » qui nécessite une réponse rapide et solide de la part du monde entier. Il a vivement critiqué l'administration Trump.

Philippe Baptiste a travaillé avec les présidents des universités françaises pour élaborer un programme gouvernemental. Le ministre a également insisté pour qu'une réponse soit apportée à l'échelle européenne, notamment en rédigeant une lettre, également signée par les ministres de 11 autres pays européens, qui demande à la Commission européenne de coordonner ses efforts et de consacrer des fonds aux startups, à la recherche et à l'innovation.

Plus de 350 scientifiques ont signé une pétition publiée cette semaine dans le journal français Le Monde, appelant également la Commission européenne à mettre en place un fonds d'urgence de 750 millions d'euros pour accueillir des milliers de chercheurs qui envisagent de quitter les États-Unis.

En outre, à Bruxelles, deux universités sœurs (la Vrije Universiteit Brussel et l'Université Libre de Bruxelles) ont déclaré qu'elles prévoient de commercialiser auprès des étudiants américains un programme offrant 36 postes postdoctoraux ouverts aux chercheurs internationaux du monde entier.

Ces postes, financés en grande partie par l'Union européenne, seront axés sur la recherche en matière de climat, d'intelligence artificielle et d'autres domaines que les écoles considèrent comme socialement importants. Aux Pays-Bas, le ministre de l'Éducation, de la Culture et des Sciences, Eppo Bruins, a annoncé qu'il souhaitait créer un fonds « à très court terme » visant à attirer des scientifiques de premier plan dans divers domaines de recherche.

Ulrike Malmendier, économiste allemande membre du principal conseil économique d'Allemagne, a exhorté les gouvernements européens à accroître les investissements dans les sciences afin d'attirer les chercheurs américains au chômage. « Le contexte actuel aux États-Unis est une opportunité énorme pour l'Allemagne et l'Europe. Je sais que beaucoup de gens pensent à partir », a déclaré Ulrike Malmendier, professeure à l'université de...
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Avatar de escartefigue
Modérateur https://www.developpez.com
Le 03/04/2025 à 9:40
Il y avait déjà eu quelques départs de chercheurs lors de la première élection de Trump, il y a eu une émission sur ce sujet sur France Culture la semaine dernière je crois, très intéressante du reste.
Un scientifique y témoignait pour lui même et ses amis, il avait quitté les USA pour la Grande Bretagne, mais à cause du brexit, il a ensuite émigré en France.

Mais là, avec le Trump 2, ça risque d'être d'une toute autre ampleur, les départs seront certainement bien plus nombreux.

Certes, les salaires en Europe et notamment en France sont bien moins attractifs qu'aux USA, mais c'est toujours mieux que pas de salaire du tout, car là bas, la mise à la porte est immédiate et sans indemnités...
De plus, il y a un véritable obscurantisme : certains mots et certains sujets sont désormais interdits aux USA, en particulier le réchauffement climatique.
En d'autres termes, les scientifiques américains n'ont le droit de faire des recherches que sur les sujets qui ne contredisent pas les fumeuses thérorie du sieur Trump
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Avatar de virginieh
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 04/04/2025 à 9:08
Citation Envoyé par totozor Voir le message
«Féminisme», «LGBT», «pollution»… voici les 120 mots que l’administration Trump a bannis des sites gouvernementaux - qui se source sur le New York Times (lien dans l'article)
On peut citer :
Biais - qui devrait être présent dans toute étude scientifique ou les chercheurs doivent évaluer leurs propres biais.
Appartenir
Barrière
Disparité - ce terme ne se cantonne pas qu'aux personnes.
Divers
Égalité - au diable les maths
Expression
etc...

Certains mots sont juste courants dans la vie de tous les jours.
Bien sur que c'est absurde.
Mais venant du gouvernement qui a demandé que la NASA enlève les pages de son site concernant les femmes, qui a été des photos des guerres mondiales pour y enlever les soldats noirs et qui a fait enlevé le nom de l'avion qui a bombardé Hiroshima est ce que ça surprend vraiment ?

Ce sont les mêmes qui hurlent qu'on ne "pouvait plus rien dire" et qui s'offusquaient de la censure il y a encore quelques mois.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 04/04/2025 à 9:55
Citation Envoyé par virginieh Voir le message
Ce sont les mêmes qui hurlent qu'on ne "pouvait plus rien dire" et qui s'offusquaient de la censure il y a encore quelques mois.
Ils ont changé de communication, maintenant ils disent "c'est ce que tu crois" quand tu présentes des faits.
PS : mon entreprise nous interdit maintenant de partir aux USA avec nos téléphones et PC personnels de peur qu'on soit bloqués à la frontière pour avoir exprimé des avis indésirables sur les réseaux sociaux (c'est vrai je l'ai fait, j'ai félicité l'équipe féminine d'avoir gagné un match quasi perdu d'avance et je me suis plaint qu'il faisait chaud, vivement l'hiver. je ne parle même pas du fait d'avoir des amis trans sur facebook).
Mais c'est vrai qu'avec les wokes on ne peut plus rien dire, Netflix nous baillonne, c'est terrib'
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Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 01/04/2025 à 6:55
Ben ils vont vite se raviser quand ils vont voir les niveaux de salaire pratiqués à l'étranger. Ça n'est pas pour rien que les universités américaines coûtent 30000$ l'année.

Gageons que le gain en qualité de vie sera notable pour ceux qui décrocheront un poste en Norvège, en Suisse ou à Singapour. Mais seuls quelques chanceux y parviendront.
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Avatar de CosmoKnacki
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 02/04/2025 à 23:38
Citation Envoyé par RenarddeFeu
Ça n'est pas pour rien que les universités américaines coûtent 30000$ l'année.
30000 l'année. À titre de comparaison, en France c'est le tarif pour une année d'école d'ingé privée (pour que ceux qui n'ont pas pu rentrer en prépa via le public et qui ont des tunes puissent quand même acheter leur diplôme).

J'espère que l'Europe tirera le maximum de cette aubaine et saura se montrer attractive et accueillante pour ces chercheurs qui sont, certes des cerveaux, mais aussi les réfugiés politiques d'un pays totalitaire. Alors c'est vrai que les salaires sont moins attractifs, mais le coût et la qualité de vie n'est pas le même en Europe.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 01/04/2025 à 7:25
avis cynique : et 75% n'en feront rien par flemme.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 03/04/2025 à 15:25
Citation Envoyé par escartefigue Voir le message
De plus, il y a un véritable obscurantisme : certains mots et certains sujets sont désormais interdits aux USA, en particulier le réchauffement climatique.
«Féminisme», «LGBT», «pollution»… voici les 120 mots que l’administration Trump a bannis des sites gouvernementaux - qui se source sur le New York Times (lien dans l'article)
On peut citer :
Biais - qui devrait être présent dans toute étude scientifique ou les chercheurs doivent évaluer leurs propres biais.
Appartenir
Barrière
Disparité - ce terme ne se cantonne pas qu'aux personnes.
Divers
Égalité - au diable les maths
Expression
etc...

Certains mots sont juste courants dans la vie de tous les jours.
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 27/03/2025 à 17:59
Ça m'étonnerait qu'on manque de chercheurs en France.
Les chercheurs US ne peuvent pas être intéressé vu la baisse de pouvoir d'achat que ça représente.
Ça leur ferait bizarre de passer à 2000€ net/mois

=====
Je n'y crois pas du tout à ces histoires d'inversion du sens de la fuite des cerveaux.
Il y aura toujours plus de Français qui partiront travailler aux USA que l'inverse.
Ce serait bizarre de partir dans un pays qui paie moins.
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