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Le milliardaire de la Tech Jeff Bezos exerce un contrôle accru sur les éditoriaux du Washington Post. Il interdit les articles qui s'opposent aux « libertés individuelles » et aux « marchés libres »

Le , par Mathis Lucas

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Le milliardaire de la Tech Jeff Bezos exerce un contrôle accru sur les éditoriaux du Washington Post. Il interdit les articles qui s'opposent aux « libertés individuelles » et aux « marchés libres »

Jeff Bezos, propriétaire du Washington Post, accusé de museler la section des opinions du média. Il a décidé que seules les opinions favorables aux « libertés individuelles » et aux « marchés libres » seront les bienvenues sur la page éditoriale du Washington Post. Les éditoriaux qui s'opposent à ces thématiques seront bannis. Cette mesure controversée constitue un exemple de la mainmise du milliardaire sur le média. Elle a entraîné la démission de cadres de longue date du média. Après Elon Musk, propriétaire de X (ex-Twitter), et Mark Zuckerberg, PDG de Meta, Jeff Bezos est également accusé de pratiquer une liberté d'expression à géométrie variable.

La décision de Jeff Bezos vivement critiquée par le personnel du Washington Post

La décision de Jeff Bezos est apparue dans un mémo adressé au personnel du Washington Post cette semaine. Le mémo de Jeff Bezos et un autre du PDG du Washington Post, Will Lewis, ont été divulgués lors de l'événement au cours duquel Amazon a dévoilé son nouvel assistant vocal « Alexa+ » doté de capacités basées sur l'IA générative. Les journalistes Benjamin Mullin, du New York Times, Max Tani, de Semafor, ont publié des détails sur cette décision.

Jeff Bezos a partagé un extrait de son mémo sur X. « Nous allons écrire tous les jours pour soutenir et défendre deux piliers : les libertés individuelles et les marchés libres. Nous couvrirons bien sûr d'autres sujets, mais les points de vue qui s'opposent à ces piliers seront laissés à d'autres », a-t-il écrit.


La nouvelle a suscité un véritable tollé sur la toile. Selon les témoignages de personnes au fait de l'atmosphère interne, l'annonce a provoqué des tensions au sein personnel. Le rédacteur en chef du Washington Post Opinions, David Shipley, n'a pas pu accepter ces restrictions. Il a immédiatement démissionné.

Jeff Bezos a racheté le Washington Post en 2013 et a débauché David Shipley chez Bloomberg Opinions en 2022. D'après certaines sources, les efforts flagrants de Jeff Bezos pour s'acoquiner avec le président américain Donald Trump sont controversés en interne et risquent de sonner le glas de l'organe de presse. Dans son message partagé sur X, Jeff Bezos a annoncé qu'il accepte la décision de David Shipley et que la publication trouvera un remplaçant.

Citation Envoyé par Jeff Bezos

J'ai proposé à David Shipley, que j'admire beaucoup, de diriger ce nouveau chapitre. Je lui ai suggéré que si la réponse n'était pas « oui », elle devait être « non ». Après mûre réflexion, David a décidé de se retirer. Il s'agit d'un changement important, qui ne sera pas facile et qui nécessitera un engagement à 100 % ; je respecte sa décision. Nous chercherons un nouveau rédacteur en chef pour la rubrique « Opinion » afin qu'il prenne en charge cette nouvelle orientation.

Selon les analystes, les propriétaires et les éditeurs d'organes de presse exercent souvent leur volonté sur les sections d'opinion. « Il serait naïf de penser le contraire. Mais l'annonce faite par Jeff Bezos va bien au-delà de la norme », a écrit un critique. Un autre souligne : « cette mesure est draconienne ».

« Jeff Bezos a détruit l'héritage du Washington Post. Jeff Bezos ne veut plus posséder un organe de presse indépendant. Il veut un mégaphone et un outil politique qui profitera à ses propres intérêts commerciaux. Cette décision scandaleuse va mettre les abonnés en colère. Je prévois une défection massive d'abonnés d'un média qui est déjà dans le rouge ; l'homme d'affaires Jeff Bezos doit être prêt à vivre avec cela », peut-on lire dans les commentaires.

Plusieurs cadres quittent le Washington Post après la décision de Jeff Bezos

Le rédacteur en chef adjoint du Washington Post, David Maraniss, un journaliste dont l'association avec le journal remonte à plus de quarante ans, a écrit sur Bluesky qu'il n'écrirait plus jamais pour le Washington Post tant que Jeff Bezos en serait le propriétaire. « Un pas pernicieux après l'autre, Jeff Bezos a empiété sur la politique éditoriale du Post. Aujourd'hui, il s'en est pleinement emparé. L'ancien Washington Post a disparu », a écrit David Maraniss.

https://youtu.be/wJ-z074aTk0

L'ancien rédacteur en chef Cameron Barr, qui avait édité des projets pour le journal, a annoncé sur LinkedIn qu'il rompt ses liens avec le journal. Il a écrit que les changements opérés par Jeff Bezos constituent « une érosion inacceptable de son engagement à publier une diversité saine d'opinions et d'arguments ».

Jeff Bezos a commencé à façonner le Washington Post de manière plus visible peu avant l'élection présidentielle de 2024. Jeff Bezos aurait annulé un éditorial soutenant la candidate démocrate Kamala Harris. Cela a déclenché un tollé. Certains éditorialistes ont démissionné et plus de 300 000 personnes ont annulé leur abonnement en quelques jours. (Le Washington Post a déclaré avoir réussi à regagner quelques abonnés et en avoir gagné de nouveaux.)

Le geste de Jeff Bezos a été commercialement préjudiciable au journal, mais a permis d'éviter un geste qui aurait pu irriter le candidat républicain victorieux et actuel président Donald Trump, qui détient un pouvoir important sur le sort des entreprises de commerce électronique et d'aérospatiale (Amazon et Blue Origin) de Jeff Bezos, ainsi que sur son acquisition potentielle de TikTok. Selon les critiques, « Jeff Bezos détruit la réputation du journal ».

La nouvelle soulève des questions sur le degré d'indépendance du Washington Post par rapport à un propriétaire qui a de nombreux autres intérêts financiers. Jeff Bezos convoite notamment des contrats gouvernementaux avec ses entreprises Amazon et Blue Origin. Dans le langage culturel actuel, des termes tels que « liberté d'expression » peuvent également être définis de manière à inclure la régulation directe de l'expression par le gouvernement.

On ne sait pas ce qu'il adviendra des journalistes de gauche travaillant pour le Washington Post. On ne sait pas non plus dans quelle mesure cette décision affectera la couverture de l'actualité par le média. Selon les analystes, les démissions pourraient se multiplier, notamment parmi les journalistes de gauches.

Mark Zuckerberg et Elon Musk qualifiés de dictateurs par un lauréat du prix Nobel

Maria Ressa, cofondatrice du site d'information Rappler, a reçu le prix Nobel de la paix en 2021 en reconnaissance de sa « lutte courageuse pour la liberté d'expression ». La journaliste d'origine philippine a passé plusieurs années à lutter contre les accusations et les procès dont elle a fait l'objet sous l'administration de Rodrigo Duterte, alors président des Philippines. Pour Maria Ressa, l'ancien président philippin Rodrigo Duterte est bel et bien un « dictateur ».

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