La Business Software Alliance (BSA) vient de publier les résultats détaillés de « la plus vaste étude jamais réalisée sur les comportements et attitudes des utilisateurs à l’égard du piratage logiciel et des droits de propriété intellectuelle ».
Les conclusions révèlent que près de la moitié des utilisateurs de mico-ordinateurs au niveau mondial, soit 47 %, se procurent des logiciels par des moyens le plus souvent ou toujours illicites, avec des chiffres encore plus élevés dans les pays émergents.
Dans ces pays, la grande majorité des utilisateurs obtiendrait fréquemment des logiciels par des moyens illicites – par exemple en achetant une seule licence d’un programme qu’ils installent ensuite sur plusieurs machines, ou en téléchargeant des programmes sur des réseaux peer-to-peer.
L’étude avance par ailleurs que, dans les marchés en développement, une majorité significative des pirates logiciels s’imagine à tort que les moyens illicites d’acquérir des logiciels sont en réalité légaux. D'autres sont aussi persuadés que la pratique est courante et qu'ils ont donc très peu de chance d’être attrapés.
Le BSA pointe la Chine du doigt. « Ces pirates logiciels réguliers sont plus nombreux parmi les utilisateurs en Chine que dans tout autre pays couvert par l’enquête ». Dans ce classement, l'Empire du Milieu est suivi par le Nigeria, le Vietnam, l’Ukraine, la Malaisie, la Thaïlande, l’Indonésie et l’Arabie Saoudite. Vient ensuite, assez curieusement, la Corée du Sud.
Le préjudice global pour l'industrie du logiciel s'élèverait à presque 60 milliards de dollars. « Il a fallu des centaines de millions de pirates informatiques pour dérober l’équivalent de 59 milliards de dollars de logiciels l’an dernier », assène Robert Holleyman, Président et Directeur Général de la BSA.
En Europe, l'organisation critique assez sévèrement la France, où « la valeur des logiciels piratés dépasse les 1,9 milliard d’euros (2010), un chiffre notable si l’on prend en compte que sur la zone Europe, cette valeur commerciale grimpe à 10 milliards d’euros », commente un porte parole de l'organisation.
L'étude remarque par ailleurs un paradoxe : plus les droits de propriété intellectuelle reçoivent de soutien, plus le taux de piratage est élevé.
C’est notamment le cas en France où « ce soutien est largement partagé par la population, mais où le taux de piratage important (39 %) fait du pays la première nation d’Europe occidentale en matière de fraude informatique ».
A noter, d'après la BSA, que dans les entreprises du monde entier, les décideurs affichent des comportements et des opinions semblables à ceux des autres utilisateurs.
Au delà des conclusions et commentaires officiels sur lesquels chacun se fera une opinion, ce rapport soufre cependant d'une faiblesse. Il n'a étudié que 15.000 utilisateurs dans 32 pays (« soit entre 400 à 500 entretiens en ligne ou de visu dans chacun de ces pays », se justifie la BSA).
Pour mémoire, la BSA est le porte-parole de l’industrie mondiale du logiciel et des constructeurs auprès des pouvoirs publics et sur le marché international.
Télécharger l'étude complète (en anglais)
Source : BSA
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Un utilisateur de PC sur deux est un pirate
D'après le porte-parole de l'industrie mondiale du logiciel, la France mauvais élève en Europe
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Le , par Gordon Fowler
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