
mais ne répond pas aux préoccupations en matière de sécurité
La cryptomonnaie controversée Worldcoin cofondée par Sam Altman est rebaptisée « World ». La direction a déclaré que l'ancien nom ne fonctionnait plus, ce qui pourrait indiquer que la startup cherche à étendre son identité au-delà de sa mission initiale dans le domaine des cryptomonnaies. Elle a également dévoilé la nouvelle génération de l'orbe de balayage de l'iris et d'autres outils lors d'un événement en direct à San Francisco. World présente ses technologies comme essentielles pour aider à distinguer les robots des humains dans une société de plus en plus dominée par l'IA. Mais en attendant, le projet est largement controversé et interdit dans plusieurs pays.
Sam Altman apporte des changements à son projet de cryptomonnaie
Worldcoin est un projet de cryptomonnaie lancé en juillet 2023. La société souhaite fusionner la blockchain et la biométrie afin que ceux qui acceptent qu'on scanne leurs iris soient récompensés par un jeton numérique appelé Worldcoin. Alors que les problèmes de cybersécurité et de fuites de données se multiplient, Sam Altman dit avoir lancé le projet afin de limiter les escroqueries et les violations causées par les robots et les acteurs malveillants en ligne. Il veut scanner le globe oculaire de l'utilisateur pour la mise en place d'une carte d'identité numérique. Ce qui permettra à ce dernier prouver son identité en ligne.
Le projet vient de retirer le suffixe « coin » de son nom et s'appellera désormais « World ». Le changement de marque a été annoncé par Sam Altman lors d'un événement le 17 octobre 2024 à San Francisco. Il a révélé une série d'autres mises à jour, à savoir une nouvelle version de l'outil de balayage de l'iris Orb, de nouvelles options de vérification de l'identité et des intégrations de partenariat avec des applications populaires telles que FaceTime, WhatsApp et Zoom.
« Nous savons que cela peut paraître fou, mais le nom Worldcoin ne fonctionne plus. À partir d'aujourd'hui, ce qui a été appelé Worldcoin s'appellera simplement World », a déclaré Alex Blania, PDG de Tools for Humanity, la société à l'origine du projet World. Il n'a pas donné plus de détail sur ce changement de marque, mais il semble que World veut désormais être perçu comme une société d'identité numérique plutôt que comme une simple société de cryptomonnaie.
Selon Sam Altman, l'Orb redessiné comporte 30 % de pièces en moins et sa capacité de production est trois fois supérieure à celle de son prédécesseur. Basé sur le matériel Jetson de Nvidia, l'Orb peut effectuer des opérations d'IA cinq fois plus vite que les modèles précédents. Il a déclaré : « cela permet au nouvel Orb d'exécuter des modèles d'IA sophistiqués qui prouvent l'humanité et fonctionnent entièrement sur l'appareil et encore plus rapidement qu'auparavant ».
En réponse aux inquiétudes liées à la sécurité, Sam Altman a déclaré : « le nouvel Orb a été construit avec plus de transparence et la possibilité d'auditer le code qui s'exécute sur lui ». Sam Altman et Alex Blania ont cherché à résoudre les problèmes futurs en mettant en œuvre des fonctionnalités conçues pour apaiser les préoccupations. Mais les critiques affirment que cela ne répond pas aux préoccupations profondes liées à la protection de la vie privée.
Quelques préoccupations en matière de sécurité liées à cette initiative
Le projet World repose sur l'idée que les systèmes d'IA avancés rendront un jour impossible de savoir si vous parlez à un humain en ligne. La solution de Sam Altman consiste en des « services de vérification de l'humanité » basés sur la blockchain. En d'autres termes, le PDG d'OpenAI propose un moyen de distinguer définitivement les humains des systèmes d'IA. Si tous les humains en ligne pouvaient prouver qu'ils sont bel et bien des humains, les escroqueries et les imposteurs diminueraient considérablement et les paysages numériques deviendraient des représentations plus exactes de notre société.
Le nouvel Orb de World
Ainsi, pour prouver que les humains sont des humains, World, comme on l'appelle maintenant, scanne les iris, qui sont uniques à leurs propriétaires. Une fois que World a reçu un scan unique de l'iris, le projet émet une carte d'identité numérique appelée « World ID ». Cette carte n'est pas constituée des données biométriques de l'utilisateur, mais d'un identifiant créé à l'aide d'une méthode de cryptographie appelée « preuves à divulgation nulle de connaissance ».
Si les « World ID » sont adoptées, les détenteurs pourraient théoriquement les utiliser pour se connecter à tous les sites Web, tout comme Google propose des services d'authentification unique. Selon Sam Altman, la différence est que « World ID » sera plus sûre et ne sera pas liée aux informations personnelles de l'utilisateur. En juin de l'année dernière, Okta est devenue la première grande entreprise à permettre aux utilisateurs de se connecter avec World.
Si l'aspect « preuves à divulgation nulle de connaissance » de la technologie fonctionne correctement, World permettra aux détenteurs d'une pièce d'identité de se connecter à un site Web sans que cette action puisse être tracée par d'autres personnes ou par un gouvernement. Mais le projet est controversé et plusieurs critiques ont qualifié de dystopique l'activité de World, qui consiste à créer une base de données mondiale des scans rétiniens des utilisateurs.
World affirme que les informations biométriques contenues dans l'Orb sont effacées après avoir été traitées et converties en code cryptographique. Mais l'histoire des entreprises de la Silicon Valley qui ont mal géré les données a laissé un goût amer dans la bouche des gens, et certains craignent que les scans de l'iris ne soient utilisés à des fins de surveillance ou vendus à des tiers. Edward Snowden et d'autres lanceurs d'alerte ont vivement dénoncé le projet.
Plusieurs rapports accablants sont apparus après le lancement du projet
Le lancement de World a fait l'objet de rapports troublants dans le monde entier. Un article détaillé publié en 2022 par la MIT Technology Review a révélé que le projet avait eu recours à des pratiques trompeuses pour inscrire des personnes dans des pays comme l'Indonésie, le Kenya et le Chili. Entre autres pratiques douteuses, des personnes parlant l'espagnol ont reçu des avis de conditions d'utilisation en anglais ; et des habitants du Soudan ont été attirés par des cadeaux AirPod sans qu'on leur dise exactement ce qu'ils recherchaient en scannant leurs globes oculaires. Beaucoup ont qualifié cela de corruption.
En réponse à un article de Sam Altman sur le projet en 2021, Edward Snowden a écrit sur Twitter (aujourd'hui X) : « n'utilisez pas la biométrie pour quoi que ce soit. Le corps humain n'est pas une planche à billets ». De nombreuses personnes hésitent, et c'est compréhensible, à confier leurs données biométriques à une entreprise privée à but lucratif dont les objectifs sont incertains ; Sam Altman lui-même a reconnu qu'il s'agissait d'un « véritable casse-tête ».
L'année dernière, des pirates ont volé les identifiants de connexion des opérateurs de World chargés d'inscrire les nouveaux utilisateurs, ce qui leur a permis de consulter des informations internes. Selon un article du site BlockBeats, des Cambodgiens et des Kényans vendaient leurs données d'iris pour seulement 30 $ à des spéculateurs sur le marché noir, qui espéraient que le prix du jeton World (WLD) qu'ils collectaient à partir des scanners augmenterait.
Les autorités de régulation du monde entier ont suivi le projet de près. En France, la CNIL a ouvert une enquête sur la startup pour « collecte et conservation douteuses des données ». Un régulateur britannique a émis un avertissement similaire. Le gouvernement kenyan a demandé à World de mettre fin à ses activités de collecte de données dans son pays, notant que le projet posait des problèmes réglementaires légitimes qui nécessitent une action urgente.
Interrogé par Bloomberg News sur le vol des identifiants de connexion et les ventes au marché noir, Alex Blania a semblé minimiser leur impact. « Bien sûr qu'il y aura des fraudes. Le système ne sera pas parfait, surtout au début », a-t-il déclaré. L'entreprise a annoncé qu'à ce jour, 15 millions d'utilisateurs se sont inscrits à son application World. Le projet a été suspendu par l'Espagne en mars 2024 et il serait également suspendu en Inde et au Brésil.
Source : Tools for Humanity
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