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CRV, un fonds de capital-risque de la Silicon Valley, restitue 275 millions de dollars aux investisseurs en raison du faible potentiel de rentabilité des startups,
Et les perspectives de l'IA s'amenuisent

Le , par Mathis Lucas

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La société de capital-risque CRV prévoit de faire quelque chose de rare : rendre l'argent qu'elle a collecté auprès des investisseurs. La raison en est que les conditions du marché ont changé pour le pire. CRV estime que les valorisations des startups sont trop élevées par rapport à leur potentiel de rentabilité. Cela confirme les rapports précédents selon lesquels les valorisations liées à l'IA sont détachées de la réalité, créant ainsi une bulle spéculative qui pourrait se solder par un désastre. Les startups promettant des gadgets d'IA révolutionnaires échouent, OpenAI subirait des pertes colossales et les investisseurs font maintenant preuve de plus de prudence.

CRV va rendre aux investisseurs l'argent non investi faute de perspectives

Les fonds de capital-risque sont connus pour être les investisseurs de la première heure. Ils collectent de l'argent, beaucoup d'argent, et l'investissent dans des startups dans l'espoir de générer des rendements élevés. Une chose qu'elles font rarement est de rendre l'argent. Et pourtant, cette tendance pourrait prendre de l'ampleur dans la Silicon Valley et dans d'autres régions du monde. Bien que le battage médiatique autour de l'IA ait réussi à drainer des milliards de dollars ces dernières années, les startups technologiques semblent ne plus offrir les perspectives de rendement attrayantes d'antan.


CRV (Charles River Venture) est l'un des plus anciens fonds de capital-risque de la Silicon Valley. La société a fondé en 1970 pour commercialiser les recherches issues du MIT. Son nom vient de la région de Boston, Charles River. La société a décidé de rendre à ses investisseurs les 275 millions de dollars qu'elle n'a pas encore investis dans son fonds Select de 500 millions de dollars, conçu pour soutenir des startups plus matures. L'industrie est moins prometteuse.

Selon des personnes au fait des plans de CRV, les conditions du marché ont changé pour le pire. Les valorisations des startups sont trop élevées par rapport à leur potentiel de rentabilité. La décision de CRV s'inscrit dans le cadre d'une remise à zéro du secteur du capital-risque après les années fastes de la pandémie. En 2020 et 2021, de nombreuses startups et entreprises d'investissement ont levé des fonds considérables, s'attendant à ce que le boom se poursuive.

Cependant, dans les années qui ont suivi, l'exubérance technologique s'est estompée et de nombreuses startups ont réduit leur personnel ou fermé leurs portes. Et le marché des introductions en bourse et des acquisitions (les deux principaux moyens pour les sociétés de capital-risque de rentabiliser leurs investissements) a été morose. Ces vents contraires ont fortement réduit les perspectives de rendements de CRV, le poussant à apporter des ajustements à sa stratégie.

Pour générer le type de rendement attendu par les investisseurs de CRV, il faudrait que de nombreuses startups, beaucoup plus nombreuses qu'auparavant, finissent par valoir 10 milliards de dollars ou plus. « Les données ne vont pas dans ce sens. Il n'y a pas beaucoup de grandes entreprises fondatrices et de grands résultats », a déclaré Saar Gur, associé de la société. Selon Saar Gur, si CRV continuait à investir aux prix actuels, les rendements seraient moindres.

L'état actuel de l'industrie technologique rappelle l'ère des dotcoms

CRV est un fonds de croissance. Il s'agit généralement des fonds dédiés à des financements à un stade ultérieur ou au suivi de tours de table antérieurs dans lesquels l'entreprise a investi. Les fonds de croissance dépendent fortement d'un marché des fusions-acquisitions actif ou d'entreprises susceptibles d'être introduites en bourse. Le problème que rencontre CRV actuellement est que le marché des fusions-acquisitions connaît une très forte baisse et de nombreuses startups matures (en phase finale) ont tout simplement des valorisations trop élevées pour être introduites en bourse sans subir une forte décote.

CRV a déclaré qu'il s'était rendu compte que le fait d'investir dans des tours de table de suivi pour un grand nombre de ses entreprises réduirait ses rendements globaux. La société a levé le fonds Select ainsi qu'un fonds d'un milliard de dollars pour les entreprises en phase de démarrage en 2022. CRV a déclaré que son prochain fonds pour les entreprises en phase de démarrage sera plus petit et qu'elle ne prévoit pas de lever un autre fonds Select.

Selon sources, « CRV va de l'avant avec un fonds pour les toutes nouvelles startups et se retire de l'investissement dans les derniers tours de table des entreprises plus établies ». En d'autres termes, au lieu de se contenter d'une performance plus faible, CRV a décidé de supprimer le fonds Select. Il continuera à investir à partir de son fonds principal d'un milliard de dollars. Il a fait savoir à ses investisseurs que son prochain fonds serait probablement plus petit.

Ce n'est pas la première fois que CRV réduit la taille de ses fonds. En 2002, après l'éclatement de la bulle Internet, la société a réduit la taille d'un fonds de 1,2 milliard de dollars à 450 millions de dollars. Parmi les autres sociétés qui ont réduit la taille de leurs fonds à cette époque, citons Kleiner Perkins, Accel et Redpoint Ventures. À l'époque, ces fonds avaient reconnu que le battage médiatique avait dépassé la réalité pour de nombreuses startups Internet.

Cette fois-ci, moins d'entreprises ont procédé à des réductions. Mais plusieurs ont admis que les conditions du marché ont changé et ne correspondent plus à leurs stratégies. Par exemple, K9 Ventures a décidé de ne pas lever d'autres fonds cette année en raison de l'évolution du marché. Countdown Capital, un fonds de capital-risque qui investit dans les startups du secteur du matériel informatique, a fermé ses portes cette année pour des raisons similaires.

Plusieurs startups technologiques passent du stade de « licorne à zombie »

Un rapport alarmant sur les startups, publié à la fin de l'année dernière, indique que des startups qui valaient autrefois des milliards de dollars ferment brusquement ou sont vendues pour des sommes dérisoires. Carta, une société qui fournit des services financiers à de nombreuses startups de la Silicon Valley, affirme que 87 des startups enregistrées sur sa plateforme ayant levé au moins 10 millions de dollars ont fermé en octobre 2023, soit deux fois plus que sur l'ensemble de l'année 2022. L'univers des startups technologiques semble confronté à des défis importants qui menacent la survie de milliers d'entre elles.

À titre illustratif, le rapport cite la société de coworking WeWork, qui avait levé 11 milliards de dollars en tant que société privée, la startup de soins de santé OliveAI, la startup spécialisée dans le transport de marchandises Convoy et la startup de construction de maisons Veev. Convoy a levé 900 millions de dollars au cours des dernières années et Veev a amassé 647 millions de dollars. Cependant, toutes deux ont été victimes de la crise qui frappe les startups.

Que ce soit WeWork, OliveAI, Convoy ou encore Veev, toutes ont déposé leur bilan ou ont fermé leurs portes dans la deuxième moitié de 2023. Hopin, une startup qui a levé plus de 1,6 milliard de dollars et a été évaluée à 7,6 milliards de dollars, a vendu son activité principale pour seulement 15 millions de dollars en août 2023. Plastiq, une startup spécialisée dans les technologies financières qui avait réussi à lever 226 millions de dollars, a fait faillite en mai 2023.

Mais qu'est-ce qui explique la vague d'effondrements des startups technologiques ? Le rapport souligne que les problèmes de liquidités sont à l'origine de la vague d'échecs de startups. Elles ne parviennent pas à générer des revenus, puis voient leur trésorerie se tarir. Les efforts de réduction des coûts n'ayant pas d'impact, certaines choisissent de fermer, avant d'être totalement à court d'argent, et de restituer aux investisseurs les capitaux non dépensés.

D'autres startups ont endigué leurs pertes, mais sont incapables de se développer et survivent comme des coquilles "zombies" sans vie. La morosité du secteur a également été masquée par un boom des entreprises axées sur l'IA, qui a suscité un engouement et des financements au cours deux dernières années.

L'IA perd de sa popularité et les perspectives de rendements s'amenuisent

L'IA générative a connu une ascension fulgurante depuis fin 2022 et a mobilisé des investissements colossaux. Mais la ferveur commence à baisser. Le cours des actions des sociétés à l'origine de la révolution de l'IA a chuté de 15 % depuis le sommet atteint en juillet 2024. Un nombre croissant d'investisseurs craignent que le rendement ne soit pas à la hauteur des milliards injectés. Les experts s'interrogent sur les limites des grands modèles de langage (LLM). Il apparaît de plus en plus clairement que la machine à faire du battage médiatique sur l'IA générative commence à ralentir, avec un retour à la réalité.

Des dizaines de milliards de dollars ont été dépensés pour développer de modèles d'IA depuis le début du boom de l'IA, mais très peu d'entreprises les utilisent réellement. Selon les chiffres du Bureau du recensement des États-Unis, seuls 4,8 % des entreprises utilisent des modèles d'IA pour produire des biens et des services, contre 5,4 % au début de l'année. C'est à peu près la même proportion qui a l'intention de le faire au cours au cours de l'année prochaine.

Le problème de nombreux modèles d'IA actuels est qu'ils ne sont tout simplement pas assez puissants pour être tangibles. Une étude publiée cette année par le groupe de réflexion RAND a révélé que 80 % des projets d'IA échouent, soit plus du double du taux enregistré pour les autres projets. Certains dirigeants se plaignent, expliquant que les retombées des projets d'IA sont "lamentables". Selon plusieurs analystes, les rendements ne seront pas à la hauteur.

Par ailleurs, des rapports indiquent qu'OpenAI, le leader de la course à l'IA, serait lui-même en difficulté. OpenAI prévoit une perte d'environ 5 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 3,7 milliards de dollars en 2024. Le chiffre d'affaires devrait atteindre 11,6 milliards de dollars pour l'année 2025. OpenAI, qui est soutenu par Microsoft, est actuellement à la recherche d'un financement qui pourrait valoriser la société à plus de 150 milliards de dollars.

Les startups qui ont promis des gadgets d'IA révolutionnaires échouent lamentablement. Le Humane AI Pin et le rabbit r1 promettaient un avenir grandiose. Ni l'un ni l'autre n'ont tenu leurs promesses. L'AI Pin ne résout aucun problème et les retours sont supérieurs au nombre de ventes. Le rabbit r1 s'avère être une application Android inintéressant. Et les lunettes Ray-Ban de Meta suscitent de sérieuses préoccupations en matière de protection de la vie privée.

Au début de l'année, la Securities and Exchange Commission (SEC) a sévit contre des entreprises qui prétendent faussement utiliser l'IA. Delphia et Global Predictions ont été condamnés à une amende totale de 400 000 dollars pour avoir trompé leurs clients en affirmant que leurs produits utilisaient l'IA pour améliorer les prévisions. Ils avaient exagéré ou menti sur leurs sites Web et leurs médias sociaux quant à l'utilisation de l'IA dans leurs activités.

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