Après Numericable, Free et Bouygues Telecom, c'est au tour de France Telecom (Orange) et de SFR de réagir à la polémique autour de la fin évoquée de l'internet fixe illimité en France (lire ci-avant).
Le service presse du FAI historique vient de s'exprimer sur les réseaux sociaux de manière très succinte : « la fin de l'Internet fixe illimité n'est pas à l'ordre du jour chez Orange France ».
Pas un mot en revanche sur la segmentation des abonnements (différents prix en fonction des débits). Une idée que SFR ne se cache pas d'étudier depuis plusieurs mois.
SFR qui, de son côté, a également fait savoir que le plafonnement de la consommation de ses abonnés n'étaient pas à l'ordre du jour (« pas de projet en ce sens, chez SFR », déclare le FAI sur le Twitter du groupe).
Mais là encore, il n'est question que du plafonnement et pas de la segmentation des offres.
Reste que sur cette question des « Net-Goinfres » (sic), la Fédération Française des Telecoms avait persisté et signé hier dans plusieurs médias. « Les consommateurs qui monopolisent une grande partie de la bande passante [et qui] dégradent la qualité d'accès » devront payer plus que les autres à l'avenir, expliquait en substance Yves Le Moël, son Directeur Général.
Après que ses trois principaux membres (France Telecom, SFR et Bouygues) aient démenti ce projet, on peut se demander qui croire (du Directeur Général) de la FFT ou (des comptes Twitters) des FAI.
La prochaine réunion de la FFT risque en tout cas d'être animée.
Et la question de la segmentation demeure entière pour les utilisateurs.
Source : Orange, SFR
Et vous ?
Qui êtes-vous plus enclin(e) à croire ?
D'après vous, le silence de SFR et de Orange sur la segmentation est-il le signe que ce projet est déjà dans leurs tuyaux ?
MAJ de Gordon Fowler
Pour la FFT, les « Net-Goinfres » qui dégradent la qualité d'accès à Internet doivent payer
Free et Bouyges Telecom sur la ligne de Numericable
Mise à jour du 22/08/2011
La Fédération Françaises des Telecoms (FFT) persiste et signe. Les abonnements à l'Internet fixe tels que nous les connaissons sont amenés à disparaître.
Le Directeur Général de la FFT, Yves Le Moël, tente ce matin de calmer le jeu dans les colonnes de la presse grand public. Mais que l'on ne s'y trompe pas, son discours est en fait tout sauf une marche arrière.
Pour justifier des abonnements différents en fonction des débits et des quantités de données consommées, il assure avec force que ces changements n'affecteront que 5 à 10 % des clients. En résumé, tout ce projet ferait beaucoup de bruit pour rien.
A voir. Car pour la FFT, l'avenir est claire : les "gros utilisateurs" d'internet doivent payer plus que « l'Internaute ordinaire » (sic) puisqu'ils consomment plus. Un argument économique que les associations de consommateurs qualifient de « infondé ».
Qui sont ces gros consommateurs pour Yves Le Moël ? Les pirates, bien sûr... mais pas que.
Les « Net-Goinfres" (sic) sont ces « consommateurs qui monopolisent une grande partie de la bande passante [et qui] dégradent la qualité d’accès à Internet ». Une pensée qu'il précise. « Ce sont ces 5% à 10% de consommateurs qui utilisent 80% de la bande passante, car ils passent leur temps à télécharger des films, font de la vidéo en permanence, passent la journée sur Facebook avec de la vidéo, sur YouTube, sur Dailymotion ».
Pas un mot en revanche sur les travailleurs free-lance, les développeurs et toutes les professions (a priori honnêtes et sérieuses) qui font un usage intensif, légal et légitime du téléchargement et d'internet. Et qui forment également une bonne partie de ces 10 % d'utilisateurs.
Ces projets semblent en tout agacer le gouvernement. Eric Besson, Ministre de l'Industrie, est ainsi sorti de sa réserve ce dimanche. « Le gouvernement n'envisage aucune restriction de l'accès à Internet et travaille bien au contraire au développement du très haut débit fixe et mobile sur l'ensemble du territoire et pour l'ensemble des Français », a-t-il déclaré par communiqué.
Mais, la distinction entre "limitation" (couper la connexion à partir d'une quantité de données téléchargées) et "segmentation" (prix plus élevés pour des débits plus importants) n'est pas clairement évoquée dans les propos du Ministre. Les FAI pourraient donc continuer à exploiter cette confusion, qu'ils ont eux-mêmes créée.
Les principaux membres de la FFT sont France Telecom, SFR et Bouygues Telecom. Si SFR milite ouvertement de son côté depuis des mois pour une "diversification" des abonnements, Bouyges a tenu, comme Numericable la veille, à se démarquer.
« Nous tenons à rassurer l’ensemble de nos clients. Il n’a jamais été dans les projets de Bouygues Telecom de limiter l’accès à l’internet fixe à travers nos offres Bbox. Nous sommes attachés à offrir à tous la même expérience de l’internet, sans contrainte particulière. Le déploiement du Très Haut Débit, dont profitent déjà nos clients Bbox Fibre, nous permet d’être confiants sur la pérennité de ce modèle déclare » Olivier Roussat, Directeur général de Bouygues Telecom.
Iliad (maison mère de Free) semble être sur la même ligne que Bouyges Telecom et Numericable. C'est en tout cas ce qu'affirmait BFM TV ce week-end.
On attend cependant une réaction officielle du FAI.
Ainsi que celle d'acteurs comme Google dont le Business Model repose grandement sur le 100 % connecté.
Sources :
Le Parisien
Le Figaro
Communiqué de Eric Besson cité par L'Express
Communiqué de Bouygues
BFM TV
MaJ de Gordon Fowler
Vers la fin des abonnements Internet fixe illimités ?
France Telecom nie et parle de "segmentation", Numericable affirme être totalement étranger aux projets des autres FAI
Article co-écrit avec Gordon Fowler
Les offres d'internet mobile sont proposées avec de nombreuses restrictions et limitations d'utilisation. En cause, la gestion du trafic et les coûts engendrés pour les opérateurs par des connexions nomades sans fil.
Actuellement limitées à la consommation mobile, ces restrictions pourraient bien s'étendre à l'internet fixe.
Le site spécialisé Owni, lui-même repris par Le Figaro, Le Parisien et d'autres médias grand publics, a en effet mis la main sur un document de la Fédération Française des Telecoms (FFT).
Un tableau qui risque de créer une polémique importante :
Un document que Owni complète notamment avec quelques citations des personnes concernées par l'élaboration du projet :
Chez Orange, si on ne cache pas la mise en place de cette nouvelle stratégie, on concède également que la pilule sera difficile à avaler pour les consommateurs. “Pour le fixe, c’est plus délicat car il ne s’agit pas d’une phase de nouvel équipement, comme pour les smartphones dans le mobile”, explique le porte-parole du groupe Jean-Marie Culpin. “Mais oui, il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils”.
Et d’ajouter: “s’ils ne concernent qu’ 1% des gens qui downloadent des films toute la journée, alors c’est envisageable. C’est inacceptable si cela impacte davantage de clients”.
Et d’ajouter: “s’ils ne concernent qu’ 1% des gens qui downloadent des films toute la journée, alors c’est envisageable. C’est inacceptable si cela impacte davantage de clients”.
Autre attaque contre l'internet fixe tel que nous le connaissons aujourd'hui, un site du quotidien Libération revient sur un autre rapport, celui sur la neutralité du net.
Un rapport vivement critiqué et décortiqué par Benjamin Bayart, président de FDN (French Data Network, association de loi 1901 qui a pour but la promotion, l’utilisation et le développement des réseaux Internet et Usenet). sur ce même site.
Face au tollé que risque de provoquer la fin des forfaits illimités pour l'Internet fixe, France Telecom, un des principaux membres de la FFT (avec SFR et Bouygues), a rapidement réagi.
Au risque d'ajouter de l'huile sur le feu.
« Il n'y a pas de notion de bridage dans la réflexion en cours », assure un porte-parole du FAI à l'AFP. « Il y a une réflexion sur la segmentation des offres, pas du tout sur une limitation ».
Autrement dit, les trois grands FAI penseraient en fait à faire payer plus chers les connexions "de meilleures qualités" (à plus haut-débit), et pas à brider les volumes de données utilisées.
Ce qui reviendra au même pour le client : une augmentation du prix moyen des forfaits.
Free et sa maison mère Iliad, qui eux ne font pas partie de la FFT, n'ont pas encore fait savoir leur position par rapport à ce projet.
Ce qui n'est pas le cas de Numéricable. La société a immédiatement tenu, en plein week-end, à faire connaitre sa différence : « Numericable n’est plus membre de la FFT depuis plusieurs mois [et] n’est en rien associé aux réflexions en cours concernant la limitation des usages de l’internet fixe ».
Reste à savoir ce que ces deux acteurs pensent non pas de la "limitation" des forfaits (coupure au dela d'un seuil de données téléchargées) mais de la "segmentation", qui elle est donc officiellement à l'étude chez leurs concurrents.
Et vous ?
Quelle serait votre réaction si dans l'année à venir les nouveau forfait internet fixe sont limités ?
Va-t-on vers une sélection des contenus diffusible sur le réseau ?
Que pensez-vous de la "segmentation" des forfaits et des arguments de la FFT ?
Pensez vous que la gestion du réseau va dans une bonne ou une mauvaise direction ?
Sources :
Owni
Le Figaro
Libération :
Analyse de Benjamin Bayart, président de FDN
Rapport sur la neutralité du net
Dépêche AFP (reprise par 20 Minutes)
Information complémentaire :
Article Wikipédia sur La Fédération Française des Télécoms