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La plateforme X d'Elon Musk permet la diffusion de propagande interdite sur d'autres plateformes
Ce qui perturbe les efforts coordonnés entre les entreprises de médias sociaux

Le , par Bruno

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La plateforme X, anciennement Twitter et actuellement propriété d'Elon Musk, est accusé d’autoriser la diffusion de propagande chinoise interdite sur d'autres plateformes. X est accusé d'ignorer la propagande signalée par Meta et les procureurs pénaux, ce qui perturbe les efforts coordonnés entre les entreprises de médias sociaux et les forces de l'ordre pour réduire les « comptes de propagande contrôlés par des entités étrangères visant à influencer la politique américaine ». Les actions de modération laxistes sur X ont conduit à la prolifération de la propagande, tandis que d'autres plateformes bloquent ces contenus. Après l'achat de Twitter par Elon Musk, la plateforme s'est retirée d'une alliance visant à lutter contre la désinformation en mai 2023.

L'invasion russe de l'Ukraine en février 2022 s'est accompagnée de pratiques de guerre de l'information, mais les preuves existantes sont largement anecdotiques et les preuves empiriques à grande échelle font défaut. Les pays qui se sont abstenus de voter sur la résolution ES-11/1 des Nations unies, tels que l'Inde, l'Afrique du Sud et le Pakistan, ont montré une activité prononcée des bots. Dans l'ensemble, 20,28 % des diffuseurs sont classés comme des bots, dont la plupart ont été créés au début de l'invasion.


Des analyses suggèrent la présence d'une campagne de propagande russe à grande échelle sur les médias sociaux et met en évidence les nouvelles menaces pour la société qui en découlent. La modération laxiste du contenu sur X a perturbé les efforts coordonnés entre les entreprises de médias sociaux et les forces de l'ordre pour réduire les « comptes de propagande contrôlés par des entités étrangères visant à influencer la politique américaine. »

Des sources affirment que l'équipe chargée de l'intégrité des élections a été renvoyée en septembre, marquant une baisse de l'engagement de X dans la lutte contre la propagande. Des analyses de l'Observatoire de l'Internet de Stanford révèlent que de nombreux comptes signalés par Meta pour propagande chinoise restent actifs sur X. Certains comptes diffusent des informations trompeuses, utilisant des images générées par l'IA de personnalités telles que Joe Biden et Donald Trump.

Malgré les avertissements de Meta sur la multiplication des campagnes d'influence chinoises, X semble maintenir des normes de modération trop souples. Les actions de X ont été critiquées pour affaiblir la coopération entre les plates-formes dans la lutte contre l'influence étrangère. Malgré la récente signature d'un accord par X pour lutter contre "l'utilisation trompeuse de l'IA" pendant les élections de 2024, des inquiétudes persistent quant à l'impact potentiel des fausses informations sur le processus électoral.

La propagande russe sur les médias sociaux pendant l'invasion de l'Ukraine

Le 24 février 2022, la Russie a envahi l'Ukraine, intensifiant ainsi la guerre russo-ukrainienne qui a commencé avec l'annexion de la Crimée en 2014. À ce jour, la guerre a entraîné une crise énergétique majeure, des pénuries alimentaires mondiales et l'une des plus grandes crises de réfugiés avec plus de 7 millions de réfugiés ukrainiens. L'invasion a ensuite été déplorée par l'Assemblée générale des Nations unies, 141 pays ayant approuvé la résolution ES-11/1, 5 pays ayant voté contre (par exemple, le Belarus et la Corée du Nord) et 35 pays s'étant abstenus (par exemple, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Pakistan).

Une préoccupation largement répandue est que les pratiques de la guerre moderne, sous la forme de campagnes de propagande russes à grande échelle, sont utilisées pour façonner le récit de la guerre, mais les recherches correspondantes sont encore balbutiantes. D'une part, le gouvernement russe a mis en place une nouvelle législation qui lui permet d'exercer son pouvoir sur les médias traditionnels afin de persuader les citoyens de soutenir la guerre. En conséquence, les médias nationaux sont contraints d'adopter le récit officiel.

D'autre part, la propagande russe est soupçonnée d'influencer d'autres pays en dehors de la Russie, notamment en utilisant les médias sociaux pour promouvoir l'hostilité à l'égard de l'Occident. L'un des objectifs pourrait être de diminuer le soutien aux sanctions contre la Russie et d'affaiblir le soutien à l'Ukraine. Cependant, les preuves des campagnes de propagande russes depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022 sont jusqu'à présent purement anecdotiques, alors que les preuves empiriques rigoureuses manquent.

Avec l'essor d'Internet, les campagnes de propagande utilisent de plus en plus les médias sociaux. Cela suscite des inquiétudes croissantes quant à l'utilisation stratégique des médias sociaux pour accroître les divisions politiques et influencer l'opinion publique en tant qu'outil de guerre moderne. Par exemple, une campagne coordonnée sur les médias sociaux a été lancée par une organisation russe connue sous le nom d'Internet Research Agency (IRA) pendant le conflit russo-ukrainien de 2014.

Twitter a pris des mesures pour trouver et supprimer les comptes associés à l'IRA. Il est donc probable que les campagnes sur les médias sociaux, telles que la propagande russe, soient devenues plus avancées au fil du temps et emploient de nouvelles tactiques, ce qui nécessite de nouvelles preuves empiriques à grande échelle.

L'une des menaces particulières des médias sociaux est que les campagnes de propagande peuvent atteindre une exposition en ligne à une échelle sans précédent. Alors que les campagnes précédentes de l'IRA s'appuyaient largement sur les trolls pour diffuser la propagande, il est probable que les opérations d'influence actuelles fassent de plus en plus appel à des robots. D'une manière générale, les bots permettent de produire à faible coût de grands volumes de profils de médias sociaux contrôlés par des logiciels. Auparavant, les robots ont été déployés pour diffuser de la désinformation, des fausses nouvelles et des discours haineux sur les médias sociaux.

La Russie a récemment pris des mesures draconiennes à l'encontre des organes d'information et des plateformes sociales en lien avec son invasion de l'Ukraine. Elle a contesté les rapports de décès émanant de sources externes, dépassant largement son propre décompte, tout en refusant de qualifier l'invasion de guerre, préférant le terme d'« opération militaire spéciale ». Roskomnadzor, l'agence de régulation des technologies et des communications, a partiellement bloqué Facebook, accusant la plateforme de restreindre les comptes des médias d'État, avant de bloquer également Twitter. Cette agence a également demandé à Wikipédia de supprimer des rapports considérés comme faux sur les pertes parmi les troupes russes et les civils ukrainiens, mais n'a pas encore mis à exécution sa menace de blocage.

Plus récemment, des sites d'information tels que la BBC ont été bloqués pour « atteinte à la stabilité et à la sécurité de la Russie ». Face à cette situation, la BBC a décidé de diffuser ses émissions sur ondes courtes. En réaction à l'adoption d'une nouvelle loi sévère contre les médias indépendants et au blocage de Facebook, la population russe a maintenant un accès très limité aux informations, étant principalement exposée aux discours officiels. Cette restriction de l'accès à l'information souligne le rôle crucial des aspects communicationnels dans le contexte de la guerre que la Russie mène en Ukraine.

Le directeur général de la BBC, Tim Davie, a critiqué cette législation, la qualifiant de criminalisation du journalisme indépendant. Il a souligné que le service d'information BBC News en russe continuerait à opérer depuis l'extérieur de la Russie pour des raisons de sécurité du personnel, refusant d'exposer ses équipes au risque de poursuites pénales simplement pour avoir fait leur travail.

La Russie a déjà interdit plusieurs réseaux VPN dans le pays. Cela a été principalement fait pour prévenir les violations de données et rendre tous les réseaux plus sûrs. Dans la situation actuelle, après le blocage de Meta par la Russie en raison de sa politique qui permet aux Ukrainiens de proférer des menaces de mort sur l'armée russe, de nombreux Russes ont téléchargé des VPN pour avoir accès aux actualités et aux applications de médias sociaux.

Musk retire la plateforme de l'alliance contre la propagande

Meta, Google et Twitter ont commencé à coordonner leurs efforts de retrait avec les forces de l'ordre et les chercheurs en désinformation après que des campagnes d'influence soutenues par la Russie ont manipulé leurs plateformes dans l'espoir de faire basculer l'élection présidentielle américaine de 2016.

Les trois entreprises ont promis au Congrès de travailler sans relâche pour empêcher la propagande soutenue par la Russie de se propager sur leurs plateformes. Les entreprises ont créé des politiques explicites de désinformation électorale et ont commencé à se réunir toutes les deux semaines pour comparer leurs notes sur les réseaux de propagande que chaque plateforme avait découverts, selon les entretiens du Post avec des sources anonymes qui ont participé à ces réunions.

Cependant, après qu'Elon Musk a acheté Twitter et l'a rebaptisé X, son entreprise s'est retirée de l'alliance en mai 2023. Des sources ont indiqué au Post que le dernier participant à la réunion de X était l'expert irlandais en renseignement Aaron Rodericks, qui aurait été sanctionné pour avoir aimé un post de X qualifiant Musk de "dipshit". Rodericks a ensuite été licencié lorsque Musk a renvoyé toute l'équipe chargée de l'intégrité des élections, et après cela, X a apparemment abandonné la réunion bihebdomadaire et aurait tout simplement disparu.

En 2023, par exemple, Meta a signalé 150 « comptes d'influence artificielle" identifiés sur sa plateforme, dont "136 étaient encore présents sur X ». La négligence apparente de X s'étend à l'ensemble des 123 « campagnes trompeuses basées en Chine » liées à des comptes que Meta a signalés, à l'exception de huit d'entre eux. Une analyse exclusive de l'Observatoire de l'Internet de Stanford (SIO) révèle que 86 comptes de propagande signalés par Meta en novembre dernier « sont toujours actifs sur X ».

La majorité de ces comptes, soit 81, sont des comptes basés en Chine qui se font passer pour des Américains. Ces comptes reprenaient souvent des photos de profils LinkedIn d'Américains, puis changeaient les noms des vrais Américains tout en publiant des messages sur la politique chinoise et américaine, ainsi que sur des personnalités souvent en vogue sur X, telles que Musk et Joe Biden.

Meta a averti que les campagnes d'influence basées sur la Chine « se multiplient », alors que les normes de X restent apparemment trop souples. Même les comptes liés à des enquêtes criminelles restent actifs sur X. Un compte accusé d'être géré par le ministère chinois de la sécurité publique resterait sur X bien que ses messages aient été cités par des procureurs américains dans une plainte criminelle. Les procureurs ont relié ce compte à des « dizaines » de comptes X tentant de « façonner les perceptions du public » sur le Parti communiste chinois, le gouvernement chinois et d'autres dirigeants mondiaux.


Les décisions prises par Musk remis en cause par la Commission européenne

La Commission européenne a interpellé Elon Musk au sujet de la propagation de la désinformation et de la propagande du Kremlin par Twitter. Elle a remis en cause plusieurs des décisions prises par Musk depuis son arrivée à la tête de Twitter le 27 octobre 2022, notamment en ce qui concerne la suppression de l'accès gratuit aux API de la plateforme et la modération des contenus liés à la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

En outre, Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne, a appelé à une intensification des recherches sur la manière dont les plateformes de médias sociaux sont utilisées pour diffuser la propagande du Kremlin. « Nous devons effectuer davantage de recherches sur les plateformes de médias sociaux. Il faut étudier comment la désinformation circule, d'où elle vient et quels en sont les résultats », a déclaré Borrell dans un discours prononcé devant le service diplomatique de l'Union européenne (SEAE).

Les sociétés Internet opérant sur le marché de l'UE - notamment, Google, Meta (Facebook), Twitter et TikTok - ont présenté des rapports d'étape sur le respect d'un code de pratique renforcé de l'UE sur la désinformation. À la suite des rapports, l'UE a conclu que les efforts de Twitter contre la désinformation sont insuffisants.

Source : The Washington Post

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que dites-vous de l'appréciation faite par l'UE des efforts de Twitter pour lutter contre la désinformation ?
Pensez-vous que les utilisateurs de X sont conscients de la modération laxiste de la plateforme et de ses conséquences potentielles ?

Voir aussi :

La Russie a bloqué ExpressVPN, NordVPN et quatre autres services populaires VPN avant les élections législatives, jouant la carte de la sécurité nationale

Elon Musk reçoit un avertissement de l'UE concernant la diffusion par Twitter de la désinformation et de la propagande du Kremlin, les efforts de Twitter pour pallier cela sont jugés insuffisants

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Avatar de AndMax
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 19/02/2024 à 15:04
Elon Musk dirige Tesla, et souhaite continuer de fabriquer et de vendre ces voitures en Chine. Il a donc une proximité évidente avec le parti communiste chinois sans qui aucune entreprise étrangère ne peut opérer dans le pays. Il ne peut donc rien dire à l'encontre de la dictature du PCC et de Xi Jinping, et doit aussi laisser passer la propagande du PCC sur Twitter/X s'il ne veut pas subir des conséquences sur ses autres entreprises.

Il en va de même avec ses intérêts économiques en Russie, et ses déclarations en faveur du dictateur russe Vladimir Poutine suite à l'invasion de l'Ukraine et son soit-disant "plan de paix" synonyme de capitulation de l'Ukraine. Entre l'automne août 2022 et l'été 2023 cela a également eu des conséquences sur la qualité de la connexion Starlink dans les zones de guerre.

Ensuite, indépendamment des conflits d'intérêts, il ne faut pas oublier les conséquences désastreuses des décisions de Elon Musk sur Twitter/X: dégoûter un grand nombre d'annonceurs et constater la chute énorme des revenus de l'entreprise, la capex fortement diminuée suite aux licenciements de masse (et donc beaucoup moins de modérateurs), etc...

Je pense que des sites comme Developpez.com n'ont plus aucun intérêt à être complice de Twitter et que toute la publicité gratuite pour Twitter devrait disparaître ici (les petits boutons "t" "Retrouver Developpez sur Twitter" présents sur toutes les pages). Est-ce que en retour, Twitter/X propose un petit bouton "retrouver Twitter sur Developpez" sur toutes ses pages ?
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Avatar de mith06
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 19/02/2024 à 15:43
Tout a fait d'accord.
Il faut arrêter avec ce délire de "liberté d'expression" et laisser la liberté aux gens de lire uniquement ce qui a était censuré.

Par contre dans ton poste tu sembles insinuer que Xi Jinping est un dictateur ou qu'une proximité avec le parti communiste chinois est une mauvaise chose...
Je pense que des sites comme Developpez.com n'ont plus aucun intérêt à être complice de la propagande antichinoise et que toute la malveillance contre Xi Jinping et le PCC devrait disparaître ici.
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