Meta a annoncé un dividende trimestriel en cash de 50 cents par action pour les actions ordinaires de classe A et B à compter du mois de mars.
Envoyé par Meta
Zuckerberg est déjà la cinquième personne la plus riche du monde, avec une fortune de 142 milliards de dollars, selon l'indice Bloomberg des milliardaires.
Jusqu'à présent, il a connu une bonne année 2024, sa fortune ayant grimpé de 11,2 % grâce à une hausse soutenue des actions de Meta, qui ont encore progressé jeudi après la publication des résultats de Meta.
Meta a dépensé des milliards pour fermer des bureaux et licencier du personnel. Nous savons maintenant pourquoi.
Un véritable gouffre financier
Durant l'édition 2021 de la Facebook Connect, l'entreprise a annoncé qu'elle s’appellerait désormais Meta. Comme Google l'avait fait auparavant en présentant Alphabet, Meta est la maison-mère de différentes entreprises dont Facebook, WhatsApp, Instagram, Messenger et Oculus. « Notre marque était trop liée à un seul de nos services et ne reflétait pas tout ce que nous faisons », a expliqué le PDG du groupe. « Ce nouveau nom marque notre nouvel objectif : aider à donner vie au métavers. »
Le projet, en développement dans le département Facebook Reality Labs (qui s'occupe des technologies de réalité augmentée, virtuelle et mixte), comptait alors 10 000 salariés aux États-Unis. Facebook a annoncé à cette période le recrutement dans les cinq prochaines années de 10 000 ingénieurs et développeurs supplémentaires en Europe. Un projet pour lequel Facebook a réservé 10 milliards de dollars rien que pour 2021, une addition qui s'annonçait donc plus salée les années à venir.
Lors du discours d’ouverture de Facebook Connect, Mark Zuckerberg et d’autres cadres de l'entreprise ont parlé d'Horizon, le nom que donne l’entreprise au métavers qu’elle est en train de créer.
Selon eux, Horizon va révolutionner notre quotidien, du travail au divertissement, en passant par le sport. Aussi, plusieurs usages du métavers ont été montrés, comme pouvoir jouer à des jeux, se retrouver entre amis, assister à des évènements virtuels, faire du sport, ou même travailler.
Jusqu'à présent en tout cas, nous sommes toujours bien loin de voir la réalisation des ambitions de Mark Zuckerberg : Meta reste toujours une société qui tire l'essentiel de ses revenus de la publicité (et pas du métavers donc). De plus, Meta le métavers est un véritable gouffre financier.
En effet, en 2023, Meta a perdu 16,1 milliards de dollars dans sa division "Reality Labs". Cette perte est en hausse par rapport à la perte de 13,7 milliards de dollars enregistrée en 2022.
Ces pertes s'accélèrent également : au cours du dernier trimestre 2023, Meta a perdu 4,6 milliards de dollars sur le métavers.
Mais Zuckerberg a de quoi calmer les investisseurs
Zuckerberg promet aux investisseurs qu'il y aura plus à venir : « Pour Reality Labs, nous nous attendons à ce que les pertes d'exploitation augmentent de manière significative d'une année sur l'autre en raison de nos efforts continus de développement de produits en réalité augmentée/virtuelle et de nos investissements pour développer davantage notre écosystème », a déclaré Meta dans son dernier communiqué de presse sur les résultats.
Mais cette fois-ci, les investisseurs semblent tout à fait d'accord avec les investissements de Zuckerberg dans le métavers. L'action de Meta, qui avait déjà atteint un niveau record, a grimpé d'environ 12 % à la suite de cette nouvelle.
Qu'est-ce qui se passe ?
La réponse est simple : pour commencer, Meta affirme qu'elle va continuer à racheter ses actions - ce que Wall Street aime toujours - et, pour la première fois de son histoire, elle va commencer à récompenser ses actionnaires en leur versant un dividende.
Mais le plus important, c'est que Meta a passé les deux dernières années à pousser les gens vers la sortie, à se débarrasser des loyers, etc. Cela a permis d'améliorer le résultat net de l'entreprise.
L'année dernière, Meta a dépensé 3,5 milliards de dollars pour se rétrécir. Sur cette somme, 2,5 milliards ont été consacrés à la « consolidation des installations » - fermeture et regroupement de bureaux - et 1 milliard aux « indemnités de départ et autres frais de personnel » - c'est-à-dire aux licenciements. L'entreprise compte aujourd'hui 67 300 employés, soit une baisse stupéfiante de 22 % par rapport à l'année dernière.
Tout cela signifie que les marges bénéficiaires de Meta sont bien meilleures : alors que ses revenus ont augmenté de 16 % (un chiffre dont la plupart des grandes entreprises technologiques seraient très satisfaites de nos jours), son revenu d'exploitation a augmenté de 62 % et ses bénéfices ont augmenté de 69 %.
Alors que Zuckerberg et d'autres dirigeants de Big Tech ont déclaré qu'ils réduisaient leurs dépenses pour rendre leurs entreprises plus efficaces et plus dynamiques, ces résultats financiers sont l'essentiel : Ils veulent montrer à Wall Street qu'ils peuvent encore augmenter leurs bénéfices, même si leur période de croissance effrénée est révolue et même s'ils continuent d'investir dans de nouveaux produits.
Une année 2024 qui commence bien
Meta a publié jeudi des résultats pour le quatrième trimestre qui ont dépassé les attentes. Sur l'ensemble de l'année, les revenus de Meta ont augmenté de 16 % par rapport à l'année précédente et ses bénéfices ont grimpé de 69 % au cours de la même période pour atteindre 39 milliards de dollars.
Les bonnes performances de Meta sont intervenues après son « Année de l'efficacité » en 2023, au cours de laquelle elle a licencié des milliers d'employés.
Envoyé par Mark Zuckerberg
Une croissance au détriment de la protection des mineurs ?
Les plateformes de médias sociaux de Meta, notamment Facebook et Instagram, sont reconnues comme ayant des effets néfastes sur la santé mentale des enfants. De nombreux rapports parus au fil des ans allèguent que les dirigeants de Meta, y compris le PDG Mark Zuckerberg, étaient au fait des impacts négatifs de leurs produits sur les adolescents, mais cela ne les a pas empêchés de continuer à les exploiter. La réaction de Meta a toujours été de nier les accusations, affirmant qu'il s'engage à protéger les enfants en ligne. Et ce, malgré les témoignages et les études qui confirment les troubles chez les enfants.
Cependant, lors d'une récente audition de la commission judiciaire du Sénat américain, Zuckerberg a subi des pressions de la part du sénateur républicain Josh Hawley pour reconnaître les faits et présenter des excuses aux familles. L'audition portait sur les solutions de sécurité pour les enfants sur les médias sociaux. « Voulez-vous maintenant vous excuser auprès des victimes qui ont été lésées par votre produit ? », a demandé Hawley, soulignant que l'audience était retransmise en direct à la télévision. Et dans une première historique, Zuckerberg s'est levé, s'est retourné et s'est adressé aux familles en ces termes :
« Je suis désolé pour tout ce que vous avez vécu. Personne ne devrait vivre les choses que vos familles ont subies. Et c'est pourquoi nous investissons autant et nous allons continuer à faire des efforts à l'échelle de l'industrie pour nous assurer que personne n'ait à vivre les choses que vos familles ont dû subir ». Le sénateur Hawley a critiqué Zuckerberg de manière agressive au cours d'un échange houleux avec Zuckerberg. « En interne vous savez que votre produit est un désastre pour les adolescents. Votre produit tue des gens », a déclaré le sénateur républicain, suscitant les applaudissements de son auditoire.
Source : Meta
Et vous ?
Que pensez-vous du nouveau dividende de Meta ? Est-ce une bonne stratégie pour fidéliser les investisseurs ?
Quel est le rôle et la responsabilité de Zuckerberg dans la direction de Meta ? Est-il trop puissant ou trop visionnaire ?
Que pensez-vous de ses choix stratégiques (licenciements massif du personnel, diminution des loyers à payer pour investir dans le métavers mais également l'IA) ?
Quels sont les risques et les opportunités du métavers pour Meta et ses utilisateurs ? Comment Meta peut-il assurer la sécurité et la confidentialité des données dans cet environnement virtuel ?
Comment Meta peut-il faire face aux défis réglementaires qui se posent à lui ? Quelles sont les limites à ne pas franchir pour respecter les droits et les libertés des internautes ?