Google est aux prises avec les employés qu'il a licenciés alors qu'ils étaient en congé parental ou en congé médical. Ces employés sont en colère, car Google leur a fait savoir qu'ils ne seront pas payés pour la totalité du temps de congé restant. Ils se disent scandalisés et une centaine d'entre eux ont créé un groupe appelé "Laid Off on Leave" (licenciés en congé) pour faire entendre leur voix. Le groupe a adressé à Google et à sa société mère, Alphabet, une lettre dans laquelle il demande aux dirigeants de les payer pour les semaines et les mois de congés qu'ils avaient été autorisés à prendre avant l'annonce des suppressions d'emplois en janvier.
Google s'est lancé depuis l'année dernière dans une politique de réduction des coûts, dont l'une des composantes est le licenciement collectif. Selon plusieurs sources, plus de 12 000 employés auraient été licenciés par le géant de Mountain View et ce nombre pourrait augmenter dans les mois à venir. À titre d'exemple, les employés européens de Google viennent tout juste d'être licenciés. Plus de 200 travailleurs auraient été licenciés de la succursale de Zürich, en Suisse, la semaine dernière. Les employés du bureau de Zürich ont protesté contre cette décision et auraient même proposé des réductions de salaire pour éviter les suppressions d'emploi.
Le géant de la recherche en ligne est accusé d'avoir mal géré la plus grande vague de licenciements de son histoire, mettant les employés touchés par ces mesures en colère. Les employés actuels et anciens estiment que Google fait preuve de cruauté dans sa manière de traiter les employés qui étaient en congé médical ou parental pendant les licenciements. Google aurait décidé de ne pas payer les congés approuvés à l'avance pour les employés licenciés. Ainsi, le groupe "Laid Off on Leave" tente désormais d'obtenir de Google qu'elle respecte les délais précédemment convenus pour les employés qui traversent des changements de vie importants.
En effet, l'entreprise a annoncé début 2022 qu'elle étendait le congé parental à 18 semaines pour le personnel à temps plein (24 semaines pour les parents biologiques). Par contre, elle a annoncé aux employés licenciés qu'ils recevraient 16 semaines d'indemnités de licenciement, plus deux semaines pour chaque année supplémentaire d'emploi, y compris les congés payés. Dans la lettre adressée à Google la semaine dernière, les membres du groupe "Laid Off on Leave" affirment que cette approche a eu un impact non seulement sur leurs projets parentaux (y compris ceux qui venaient d'accoucher), mais qu'elle a également perturbé les soins de santé.
Les employés du bureau suisse de Google ont débrayé une deuxième fois pour protester contre les licenciements. Mais les licenciements de Google semblent motivés par la volonté d'apaiser le marché boursier, et il n'est donc pas surprenant que ces offres soient tombées dans l'oreille d'un sourd. Un grand nombre des travailleurs suisses ayant débrayé en signe de protestation sont membres du syndicat des travailleurs de l'informatique Syndicom. Un porte-parole du syndicat a déclaré : « nos membres chez Google Zürich et tous les employés qui se sont joints au débrayage font preuve de solidarité avec les personnes qui ont été licenciées ».
« Ils sont dérangés par la nature non transparente des licenciements et sont particulièrement déçus que Google licencie des travailleurs à un moment où la société fait des milliards de bénéfices chaque année », a-t-il ajouté. Faire en sorte que Google respecte ses accords antérieurs en matière de congés ne consiste pas seulement à ce que les employés soient payés lorsqu'ils ont des problèmes médicaux ou familiaux, mais aussi à ce qu'ils puissent bénéficier de soins médicaux continus lorsqu'ils en ont le plus besoin. Selon les règles appliquées par l'entreprise, le licenciement entraîne la perte instantanée de l'accès aux installations de Google.
Le groupe comprend des employés ayant été approuvés pour un congé de maternité, un congé de naissance, un congé familial, un congé personnel, un congé médical, ou de personnes qui sont en train de le faire. Certains anciens travailleurs ont déclaré qu'ils avaient perdu l'accès aux soins médicaux internes de Google le jour où ils ont reçu leur avis de licenciement, ce qui les a empêchés d'avoir accès à un traitement en personne. Google a proposé des rendez-vous médicaux virtuels, mais a demandé aux personnes concernées de trouver d'autres solutions. Le groupe demande aux dirigeants de clarifier la question en raison d'une échéance imminente.
Dans une déclaration à Engadget, Google a réitéré son plan d'indemnités de licenciement de 16 semaines et a précisé que les employés sortants auraient droit à un salaire normal et à des actions pendant leur période de préavis de "plus de 60 jours". Google affirme que ses mesures d'adaptation pour les personnes en congé se comparent "favorablement" à celles d'autres entreprises. Cependant, les déclarations de l'entreprise ne suffisent pas à apaiser la colère des employés licenciés. Les personnes concernées exigent que le PDG Sundar Pichai et d'autres membres de la direction clarifient rapidement la politique en matière de congés.
Les conditions officielles de licenciement devraient arriver dès le 31 mars. « Exactement une semaine après avoir reçu le texte et partagé la nouvelle excitante que mon congé de maternité avait été approuvé, j'ai reçu le courriel dont on a déjà beaucoup parlé, m'informant que je faisais partie des 12 000 personnes licenciées. Une cible facile ? Peut-être », a écrit un ancien gestionnaire de programme de Google. Une autre employée licenciée par Google a déclaré qu'elle a appris son licenciement juste quelques heures après son accouchement. Le groupe "Laid Off on Leave" souligne que Google n'est pas à la hauteur de l'image qu'il véhicule dans le monde.
Un autre groupe de Googlers a adressé une lettre ouverte à Sundar Pichai, PDG de Google, pour demander à l'entreprise de continuer à employer des personnes en congé médical, de geler les nouvelles embauches pendant le processus de licenciement et de donner la priorité à la réembauche des employés licenciés à l'avenir. La lettre demande également à Google de s'assurer que les licenciements ne sont pas discriminatoires et que l'entreprise protège les employés confrontés à des crises humanitaires en ne licenciant pas les employés d'Ukraine ou de Russie titulaires d'un visa. À ce jour, plus de 1 400 employés de Google ont signé la lettre.
Le secteur de la technologie a connu un ralentissement ces derniers mois, après un pic de croissance lorsque le monde entier s'est confiné pendant la pandémie de la Covid-19. Le ralentissement de l'économie mondiale, la hausse des taux d'intérêt et les luttes réglementaires ont poussé les entreprises technologiques, dont Amazon, Alphabet, Meta et Google, à ralentir ou à cesser tout recrutement. À la fin du mois d'août 2022, Snap a licencié 1300 personnes et réduit ses investissements. Au début du mois de novembre 2022, Twitter a licencié la moitié de ses effectifs à la suite du rachat de l'entreprise par Elon Musk pour 44 milliards de dollars.
Microsoft a licencié environ 10 000 personnes, soit 5 % de ses effectifs mondiaux. L'équipe AltSpaceVR ainsi que l'équipe Mixed Reality Tool Kit ont été licenciées dans leur intégralité. Après l'acquisition d'AltSpaceVR par Microsoft en 2017, elle est devenue l'une des principales plateformes sociales de réalité virtuelle, mais elle devrait être fermée ce mois-ci. Microsoft Mesh va apparemment prendre sa place, mais il reste à voir à quel point la société est engagée dans le concept du métavers. En outre, ces licenciements jettent de sérieux doutes sur l'avenir d'HoloLens, qui peine actuellement à conserver son contrat militaire avec le gouvernement américain.
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Le , par Bill Fassinou
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