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Les grandes enseignes bancaires et la Fed de New York lancent un projet pilote du dollar numérique de 12 semaines
Pour accélérer le temps de règlement sur les marchés des changes

Le , par Stéphane le calme

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Les grandes enseignes bancaires ont lancé un projet pilote de dollars numériques sur 12 semaines avec la Federal Reserve Bank de New York, ont annoncé mardi les participants.

Citigroup Inc, HSBC Holdings Plc, Mastercard Inc et Wells Fargo & Co font partie des sociétés financières participant à l'expérience aux côtés du centre d'innovation de la Fed de New York, ont-ils déclaré dans un communiqué. Le projet, baptisé « réseau de responsabilité réglementé », sera mené dans un environnement de test et utilisera des données simulées, a déclaré la Fed de New York.

Dans cette phase pilote, il est question de tester comment les banques utilisant des jetons numériques en dollars dans une base de données commune peuvent aider à accélérer les paiements.

Plus tôt ce mois-ci, Michelle Neal, chef du groupe de marché de la Fed de New York, a déclaré qu'elle voyait une promesse dans l'utilisation d'un dollar numérique de la banque centrale pour accélérer le temps de règlement sur les marchés des changes.


Un groupe de grandes banques et la Federal Reserve Bank de New York ont ​​​​commencé à tester l'utilisation de jetons numériques représentant des dollars numériques pour améliorer la façon dont la monnaie de la banque centrale est réglée entre les institutions.

Citigroup, HSBC, BNY Mellon et Wells Fargo font partie des banques participantes, aux côtés de la grande enseigne des paiements Mastercard, a annoncé mardi la Fed de New York.

Le PoC de 12 semaines testera une version de la conception RLN (regulated liability network, littéralement réseau de responsabilité réglementé) qui fonctionne exclusivement en dollars américains où les banques commerciales émettent de l'argent numérique simulé ou des «jetons» - représentant les dépôts de leurs propres clients - et règlent par le biais de réserves simulées de la banque centrale sur un multilivre distribué par entité. Le PoC testera également la faisabilité d'une conception de monnaie numérique programmable potentiellement extensible à d'autres actifs numériques, ainsi que la viabilité du système proposé dans le cadre des lois et réglementations existantes.

Le projet sera mené dans un environnement de test en utilisant uniquement des données simulées.

Les autres aspects clés du PoC incluent :
  • Le cadre réglementaire : la plate-forme s'alignera sur le cadre réglementaire existant et préservera les exigences existantes en matière de traitement des paiements basés sur les dépôts, notamment en maintenant la connaissance de votre client et les exigences en matière de lutte contre le blanchiment d'argent.
  • La portée : Le PoC simulera la monnaie numérique émise par des institutions réglementées en dollars américains, bien que le concept puisse potentiellement être étendu aux opérations multidevises et aux stablecoins réglementés.
  • Les tokens : le PoC simulera des jetons 100 % fongibles et échangeables contre d'autres formes d'argent.
  • La collaboration avec les acteurs de l'industrie : le PoC comprendra un dialogue avec la communauté bancaire américaine au sens large, y compris les banques communautaires et régionales.
  • Les résultats : suite à la conclusion du PoC, le groupe bancaire publiera les résultats, qui, espère-t-il, constitueront une contribution importante à la littérature sur la monnaie numérique.
  • Des plans futurs : les participants du groupe bancaire ne sont engagés dans aucune phase future des travaux une fois le PoC terminé.

Alors que de nombreuses banques centrales développent ou envisagent de développer des monnaies numériques de banque centrale de détail, qui sont des formes de monnaie numérique à l'usage du public, beaucoup testent également des CBDC de détail. L'acronyme CBDC signifie Central Bank Digital Currency (monnaie numérique de banque centrale).

Il s'agit d'une forme numérique de monnaie fiduciaire (euro, dollar, yuan…) émise, contrôlée et réglementée par la banque centrale d'un pays ou d'une zone monétaire. Une CBDC a les mêmes fonctions qu'une monnaie traditionnelle : un moyen de paiement, une réserve de valeur et une unité de compte. Il existe deux types de CDBC :
  • La CBDC de détail : destinée au grand public, en complément de la monnaie fiduciaire actuelle
  • La CBDC interbancaire (ou CBDC de gros) : accessible seulement aux banques pour le règlement et la livraison d'actifs financiers

La Federal Reserve Bank souligne que le projet n'est pas destiné à faire avancer un résultat politique spécifique ni à signaler que la Réserve fédérale prendra des décisions imminentes sur l'opportunité d'émettre une CBDC de détail ou de gros ni sur la manière dont une CBDC serait nécessairement conçue. Les conclusions du projet pilote seront publiées à son terme.


L'argent et la banque évoluent

Per von Zelowitz, directeur du New York Innovation Center de la Fed, a déclaré dans un communiqué que le centre « se réjouit de collaborer avec les membres de la communauté bancaire pour faire avancer la recherche sur la tokenisation des actifs et l'avenir des infrastructures des marchés financiers aux États-Unis tandis que la monnaie et la banque évoluent ».

Le 4 novembre, la Fed de New York a publié un rapport sur les résultats de la phase 1 du projet Cedar du centre d'innovation, un effort de recherche en plusieurs phases visant à développer un cadre technique pour une monnaie numérique théorique de banque centrale de gros (wCBDC) dans le contexte de la Réserve fédérale.

Michelle Neal, chef du groupe du marché de la Fed de New York, a déclaré le même jour que « la CBDC américaine - une forme numérique du dollar américain qui est une responsabilité directe de la Réserve fédérale - a le potentiel d'offrir des avantages significatifs ». « Cela pourrait permettre un système de paiement plus efficace, fournir une base pour de nouvelles innovations technologiques et faciliter des transactions transfrontalières plus rapides », a-t-elle déclaré dans un discours au Singapore Fintech Festival.

« Cela pourrait promouvoir l'inclusion et l'équité financières en permettant l'accès à un large éventail de consommateurs et favoriser la croissance et la stabilité économiques », a ajouté Neal.

Les CBDC cherchent à donner un nouveau visage à la monnaie fiduciaire. Ceci avec des fonctionnalités similaires à celles cryptomonnaies, répondant aux besoins du monde d'aujourd'hui. Mais tout cela sans cesser d'être un mécanisme de contrôle, entre les mains de quelques-uns. Les CBDC ne sont pas des cryptomonnaies, mais des hybrides, une réponse de pays préoccupés par l'émergence de cryptomonnaies libres dans le monde ainsi que par la perte de leur puissance économique et financière dans le monde.

Le concept de CBDC n'est pas quelque chose de nouveau, tout comme celui des cryptomonnaies. La première mention d'une CBDC a été faite James Tobin, dans l'article intitulé « Innovation financière et déréglementation en perspective » publié en 1985. Depuis, l'idée de créer des CBDC était toujours là dans l'air, oubliée par le sentiment de contrôle que les banques avaient encore avec le modèle traditionnel de la monnaie.

Cependant, la naissance d'Internet, l'arrivée des systèmes de paiement numériques et surtout l'arrivée des cryptomonnaies, ont conduit ces entités à repenser comment continuer à avoir le contrôle de l'argent.

Les CBDC ont plusieurs objectifs. Elles permettent notamment de réduire les coûts d'intermédiations, faciliter et baisser les coûts des paiements transfrontaliers, développer une société sans cash, lutter contre le blanchiment d'argent et la corruption, ou développer l'inclusion financière. Les États développés voient davantage les CBDC comme une alternative au cash et une opportunité de réduire les coûts tandis que les pays en voie de développement cherchent à rendre les services financiers plus accessibles aux citoyens.

Une enquête menée en 2021 par la Banque des règlements internationaux (BRI) révèle que 86% des banques centrales étudient activement le potentiel des CBDC, 60% expérimentent cette technologie et 14% déploient des projets pilotes. Selon le cabinet PwC, plus de 60 banques centrales ont déjà exploré les monnaies numériques de banques centrales, qu'elles soient interbancaires ou de détail, depuis 2014.


Euro numérique

En juillet, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a annoncé que la première phase des essais d'un euro numérique de gros est terminée et que les expérimentations de la phase 2 commenceront cette année. La Banque de France prévoyait alors quatre ou cinq autres expériences cette année et l'année prochaine, impliquant davantage d'entreprises privées et d'autres banques centrales étrangères. Elle a déjà travaillé avec la Banque Nationale suisse, l'Autorité monétaire de Singapour (MAS) et la Banque centrale de Tunisie sur des projets distincts de paiement transfrontalier.

« Nous engageons la deuxième phase de notre programme d'expérimentations de cette monnaie électronique de Banque centrale. Nous voulons nous rapprocher d'un prototype viable, le tester en pratique avec plus d'acteurs privés et plus de Banques centrales étrangères au second semestre de cette année et l'an prochain », a-t-il déclaré. « La principale raison d'être d'un euro numérique de détail est de maintenir le rôle de la monnaie de banque centrale dans l'économie alors même qu'elle est menacée par la révolution numérique », a poursuivi Villeroy de Galhau, avec l'ambition de proposer cette monnaie « comme actif de règlement dès 2023 ».

L'Eurosystème étudie la portée et la conception d'une monnaie numérique de banque centrale en euros. Villeroy de Galhau s'est également prononcé en faveur d'une intermédiation maximale dans la conception, notant que les intermédiaires ont plus d'expérience que les banques centrales en matière de relations avec les clients et de mesures de connaissance du client et de lutte contre le blanchiment d'argent. Il a déclaré : « je pense que l'Eurosystème ne devrait pas avoir pour rôle de gérer les avoirs numériques en euros. La Banque de France a fermé ses derniers comptes de clients privés il y a plus de 20 ans, et n'a pas l'intention d'en rouvrir ».

Selon lui, une CBDC de gros, qui sera utilisée pour les transferts interbancaires et les transactions similaires, ne sera pas moins importante que la CBDC de détail. Il a cité les cas d'utilisation critiques du règlement des titres émis avec la technologie du grand livre numérique (DLT) et des paiements transfrontaliers et interdevises. La Banque de France a conçu une technologie propriétaire du grand livre numérique (DL3S) pour un futur système potentiel. Elle a également produit une plate-forme automatisée de tenue de marché basée sur un modèle de finance décentralisée, où les règlements de plusieurs CBDC pourraient être effectués.

Villeroy de Galhau a déclaré que les nouvelles expérimentations continueront à utiliser ces deux infrastructures. Les nouvelles expériences consisteront à tester un prototype d'euro numérique avec des acteurs privés et d'autres banques centrales en vue de la mise en œuvre du régime pilote en 2023. Il a souligné l'importance de l'interopérabilité entre la DLT et le système traditionnel. Selon le gouverneur, la DLT complétera l'infrastructure traditionnelle plutôt que de la remplacer. Il a également parlé d'un euro numérique de détail et a évoqué l'importance de la coexistence de la monnaie de banque commerciale et de banque centrale.

Sources : Federal Reserve Bank of New York, Discours de François Villeroy de Galhau

Et vous ?

Que pensez-vous des CBDC comme le dollar numérique ou l'euro numérique ?
Que pensez-vous des progrès réalisés en la matière ?
Seriez-vous tenté de les utiliser ou n'y voyez-vous pas d'intérêt ? Quelle plus-value par rapport aux autres formes de paiement pour le particulier ?

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Avatar de mith06
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 16/11/2022 à 11:31
Rendre l'argent centralisé (il l'est déjà) et programmable (il ne l'est pas encore)... je ne vois que des scenarios dystopiques
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Avatar de mith06
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 16/11/2022 à 11:42
Compte restreint, ou désactivé. Avant c'était chiant, fallait contacter plein de banque, faire de la paperasse, et en plus on était pas sûr que le gars n'avait pas du liquide. Une sombre époque où les mafias et autres terroristes régnaient! Vivement que l'on passe sur ces technologies pour enfin avoir une vie bien tranquille
Ces scenarios sont évitables, si les monnaies associées sont décentralisées
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Avatar de Fluxgraveon
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 27/08/2024 à 16:06
https://green-it.developpez.com/actu...vue-pour-2030/
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Avatar de micka132
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 16/11/2022 à 10:27
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Seriez-vous tenté de les utiliser ou n'y voyez vous pas d'intérêt ? Quelle plus-value par rapport aux autres formes de paiement pour le particulier ?
A terme je crois que l'on veuille ou non on basculera vers ça.
Tu ne te comportes pas bien? Compte restreint, ou désactivé. Avant c'était chiant, fallait contacter plein de banque, faire de la paperasse, et en plus on était pas sûr que le gars n'avait pas du liquide. Une sombre époque où les mafias et autres terroristes régnaient! Vivement que l'on passe sur ces technologies pour enfin avoir une vie bien tranquille.
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