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Bruno le Maire veut que la France devienne le hub européen de l'écosystème des cryptoactifs,
Mais assure que le bitcoin n'aura "jamais" cours légal dans l'Union européenne

Le , par Bill Fassinou

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Le ministre français de l'Économie, Bruno le Maire, a récemment donné un aperçu de ce qui semble être la feuille de route des autorités françaises pour les actifs cryptographiques. Le grand argentier de la France a déclaré que sa vision était de faire de la France le hub européen de l’écosystème des actifs cryptographiques, y compris les NFT, et un leader dans les technologies de la finance décentralisée (DeFi). Néanmoins, il a été clair sur le fait que le bitcoin n'a pas vocation à devenir un moyen de paiement à grande échelle dans l’Union européenne, une affirmation qui s'apparente à une douche froide pour les amateurs de cryptomonnaies.

Les récents propos de Bruno le Maire sur les cryptomonnaies montrent que la France n'est pas totalement hostile à l'utilisation des actifs cryptographiques comme l'on pourrait le croire. Il a évoqué plusieurs sujets lors de l'interview, notamment l'arrivée en France de Binance et Crypto.com, la législation européenne MiCa et la DeFi. Il a déclaré que la feuille de route de Bercy dans le domaine des cryptomonnaies est de faire de la France l'eldorado européen de ces actifs numériques. Il estime que l'UE deviendrait dans les prochaines années un grand marché pour les cryptomonnaies et que la France serait la destination de choix des adeptes des cryptomonnaies.

« Nous voulons faire de l’Union européenne la première zone économique mondiale en matière de structuration et d’organisation du marché des cryptoactifs. Et nous voulons qu’en son sein, la France soit le hub européen de l’écosystème des cryptoactifs », a-t-il déclaré. Chainalysis, une société d'analyse de blockchain basée à New York, aux États-Unis, a révélé en avril que la France est le huitième pays qui a réalisé le plus de gains en 2021 en cryptomonnaies avec plus de 4 milliards de dollars. Pour le lieu le plus attractif pour les cryptomonnaies en Europe, elle doit encore dépasser des pays comme la Russie, la Turquie et l'Allemagne.



Bruno le Maire pense que ce statut est facilement atteignable, mais qu'il faudra néanmoins éviter deux pièges, qui correspondent à deux extrêmes. Le premier résiderait dans la peur : le ministre évoque la peur de l’innovation, de la concurrence et de la décentralisation. En effet, ces différents termes renvoient aux différentes promesses des cryptomonnaies et de la finance décentralisée. Bruno le Maire suggère que cette "peur" pourrait empêcher le gouvernement français de profiter des avantages et des opportunités qu'offrent les technologies sous-jacentes des cryptomonnaies. Il pense qu'un tel scénario limiterait l'innovation française dans ce domaine à fort potentiel.

Le second piège à éviter serait en rapport avec la quête des amateurs de cryptomonnaies, notamment de la DeFi, de se passer des règles gouvernementales qui régissent la finance traditionnelle. Comme son nom l'indique, la DeFi fait allusion aux transactions financières effectuées sur une blockchain sans l'intervention d'un "intermédiaire". La DeFi utilise essentiellement les cryptomonnaies et les blockchains pour faire ce que les banques traditionnelles font depuis des siècles. La popularité croissante de la DeFi a été largement présentée comme le glas de la finance traditionnelle. Toutefois, nous n'en sommes pas encore là, et les choses sont loin d'être aussi simples.

Bruno le Maire a qualifié cette volonté des partisans des cryptomonnaies d'une "idolâtrie". « L’idolâtrie d’un monde sans État, sans banque centrale, sans frontière et et finalement sans monnaie mettrait en danger notre souveraineté, mais aussi, et surtout, les plus fragiles d’entre nous », a déclaré le ministre français de l'Économie. Il a néanmoins laissé entendre que la France n'est pas totalement opposée à la DeFi, mais qu'elle va devoir réglementer le secteur afin d'instaurer la "confiance" sur ce marché rempli d'incertitudes. En effet, il y a de nombreux risques associés à la finance décentralisée qui sont liés aux vols (rug pulls) et à la fraude.

Le ministre s'est félicité de la mise en place en 2017 du statut PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) par le gouvernement français, mais a déclaré que cela n'est pas suffisant. Il a ajouté que la France et les autres membres de l'UE veulent aller plus loin, notamment à travers la réglementation MiCa (Markets in Crypto-assets) qui devrait entrer en vigueur en 2024. Il s'agit d'un cadre réglementaire élaboré depuis 2018 pour aider à réglementer les actifs cryptographiques actuellement hors du champ d'application et leurs prestataires de services dans l'UE et fournir un régime de licence unique dans tous les États membres d'ici 2024.

Bruno le Maire a rappelé que cette réglementation a été adoptée sous la présidence française de l'UE et constitue un prolongement du règlement français sur les cryptomonnaies. MiCa vise à "harmoniser le cadre européen pour l'émission et la négociation de divers types de jetons cryptographiques dans le cadre de la stratégie de financement numérique de l'Europe". Il a ajouté que les efforts de la France dans l'industrie ont favorisé un climat propice à l'émergence des cryptomonnaies. Selon lui, le fait que Binance et Crypto.com, deux des plus grandes plateformes de cryptomonnaies au monde, aient posé leurs valises à Paris est un bon signe.

Par ailleurs, interrogé sur l'utilisation des cryptomonnaies pour payer les impôts ou d'autres taxes, Bruno le Maire a été catégorique dans sa réponse. Il a déclaré qu'une telle chose n'était pas à l'ordre du jour. « Cela n’est pas à l’ordre du jour. Notre monnaie est l’euro et n’avoir qu’une seule monnaie pour payer l’impôt est une condition de notre unité. Je vois mal comment nous pourrions assurer l’égalité devant l’impôt si chacun choisissait sa monnaie pour payer ses impôts », a-t-il déclaré. Cela est possible dans l’État américain du Colorado, aux États-Unis, mais selon Bruno le Maire, les Français adeptes de cryptomonnaies n'auront pas cette possibilité.

En parlant du bitcoin, la plus célèbre des cryptomonnaies, il a noté que cet actif numérique n'avait pas vocation à avoir cours légal dans l'UE. « Je le dis sans ambiguïté, notre monnaie doit rester l’euro et le bitcoin n’a pas vocation à devenir un moyen de paiement à grande échelle dans l’UE. La monnaie, parce qu’elle est le moyen d’échanger des biens et services et de rémunérer le travail est au cœur de la confiance dans une société. C’est ce qu’illustre l’euro qui jouit d’une crédibilité mondiale. Il s’agit également d’un sujet de souveraineté. Nous ne pouvons être maîtres de notre destin sans maîtriser en Europe notre politique monétaire », a-t-il déclaré.

À la place, Bruno le Maire a plutôt salué les efforts de la BCE visant à mettre en place une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), ou l'euro numérique. À ce jour, seuls deux pays ont franchi le pas et ont adopté le bitcoin comme monnaie légale, notamment la République centrafricaine et le Salvador. Mais les résultats de ces deux expériences semblent pour l'instant mitigés. Aucun des nombreux rapports sur l'état de l'adoption du bitcoin dans ces pays n'a encore fait état d'une amélioration quelconque de la situation financière de leurs populations. Au contraire, l'on craint que cela n'augmente la corruption, l'évasion fiscale et la fraude.

Enfin, Bruno le Maire a déclaré que Bercy allait travailler à rendre un rapport sur l'impact environnemental des actifs cryptographiques. Selon lui, ce rapport permettra aux acteurs de l'industrie à réduire les émissions de gaz à effet de serre lié au minage de cryptomonnaies et contribuer à la transition écologique. Dans l'immédiat, il s'est réjoui du passage de l'Ethereum à l'algorithme de la preuve d'enjeu (proof-of-stake) qui consomme moins d'énergie que la preuve de travail (proof-of-work). Cette opération a également mis de côté les mineurs de la cryptomonnaie ether, en rendant le minage non rentable.

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Avatar de Mingolito
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 19/10/2022 à 17:33
Donc il dit en même temps un truc et son contraire, bref il dit n'importe quoi, c'est un politicien quoi.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 19/10/2022 à 18:15
Le gouvernement : réduisez votre consommation électrique, éteignez votre box la nuit.

Le gouvernement aussi : la France doit devenir le hub européen des cryptoactifs.
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Avatar de 23JFK
Membre expert https://www.developpez.com
Le 19/10/2022 à 23:10
Si c'est Bruno le Maire, l'as des as de l'économie de l'anticipation et la prédiction autoréalisatrice...
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