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Pourquoi le développement des logiciels libres « ne serait pas durable »,
D'après André Staltz

Le , par Bruno

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15  0 
On croit souvent que la main-d'œuvre des projets open source est bien financée. Faux ! Diraient certains développeurs, André Staltz, développeur et blogueur, soutien : « le code source public gratuit rend la création de logiciels exponentiellement moins chère. » Ce qui pose une fois de plus la question de la durabilité des logiciels.

« La plupart des gens pensent que la durabilité des logiciels libres est un problème difficile à résoudre. En tant que développeur open source moi-même, ma propre perspective sur ce problème était plus optimiste : je crois au modèle de don, pour sa simplicité et sa possibilité d'extension. » Dans ses écrits, André Staltz explique :

« J'ai récemment rencontré d'autres développeurs open source qui gagnent leur vie grâce aux dons, et ils m'ont aidé à élargir ma perspective. À Amsterdam.js, j'ai entendu Henry Zhu parler de la durabilité dans le projet Babel et au-delà, et le tableau était plutôt sombre. Plus tard, au cours du petit-déjeuner, Henry et moi avons eu une conversation plus approfondie sur ce sujet. À Amsterdam, j'ai également rencontré Titus, qui maintient le projet Unified à plein temps. En rencontrant ces personnes, j'ai confirmé ma croyance dans le modèle de don pour la durabilité. Ce modèle fonctionne. Mais ce qui m'a vraiment frappé, c'est la question suivante : est-ce juste ?

« J'ai décidé de recueillir des données auprès d'OpenCollective et de GitHub, et de prendre un échantillon plus scientifique de la situation. Les résultats que j'ai trouvés étaient choquants : il y avait deux projets open source clairement durables, mais la majorité (plus de 80 %) des projets que nous considérons habituellement comme durables reçoivent en fait des revenus inférieurs aux normes du secteur, voire au seuil de pauvreté.

« J'ai choisi des projets open source populaires dans OpenCollective, et j'ai sélectionné les données sur les revenus annuels de chacun d'entre eux. J'ai ensuite consulté leurs dépôts GitHub, afin de mesurer le nombre d'étoiles et le nombre de contributeurs "à temps plein" au cours des 12 derniers mois. Parfois, j'ai également consulté les pages Patreon pour les quelques mainteneurs qui en avaient une, et j'ai ajouté ces données au revenu annuel du projet. Par exemple, il est évident qu'Evan You reçoit de l'argent sur Patreon pour travailler sur Vue.js. Ces points de données m'ont permis de mesurer : la popularité du projet (un indicateur proportionnel du nombre d'utilisateurs), le revenu annuel de l'ensemble de l'équipe et la taille de l'équipe. »


Il est difficile de déterminer exactement le nombre d'utilisateurs de chaque projet, notamment parce qu'il peut s'agir d'utilisateurs transitifs, qui ne savent pas qu'ils utilisent le projet. C'est pourquoi André Staltz a choisi les étoiles GitHub comme mesure suffisante pour le nombre d'utilisateurs, car elles comptent les personnes (contrairement au nombre de téléchargements qui peut inclure les ordinateurs de CI) qui sont conscientes de la valeur du projet.

Il a scanné 58 projets au total, du plus populaire au moins populaire. La popularité est très importante pour échelonner les dons, et il s'avère que très peu de projets ont une popularité suffisante pour obtenir une compensation équitable. En d'autres termes, parmi ces cinquante projets les plus populaires, la majorité d'entre eux seraient en dessous des seuils de durabilité.

« Cet ensemble de données pourrait être biaisé en faveur des projets JavaScript sur OpenCollective, mais le choix de l'échantillonnage d'OpenCollective est dû au fait qu'il fournit des données facilement transparentes sur les finances de divers projets. Je tiens à rappeler au lecteur l'existence d'autres projets open source populaires tels que Linux, nginx, VideoLAN, et d'autres. Il serait bon d'intégrer les données financières de ces projets dans cet ensemble de données », déclare André Staltz.

À partir des données de GitHub et d'OpenCollective, il a pu calculer le montant des revenus annuels d'un projet pour chaque contributeur « équivalent temps plein ». Il s'agit essentiellement de leur salaire. Ou, pour mieux dire, il s'agit du montant de leur salaire via les dons s'ils travaillaient exclusivement sur le projet open source, sans aucun revenu complémentaire. Il est probable qu'un nombre non négligeable de créateurs et de mainteneurs ne travaillent qu'à temps partiel sur leurs projets. Ceux qui travaillent à temps plein complètent parfois leurs revenus par des économies ou en vivant dans un pays où le coût de la vie est moins élevé, ou les deux.

Ensuite, sur la base de la dernière enquête StackOverflow sur les développeurs, nous savons que le bas de l'échelle des salaires des développeurs se situe autour de 40 000 dollars, tandis que le haut de l'échelle des salaires des développeurs est supérieur à 100 000 dollars. Cette fourchette représente la norme industrielle pour les développeurs, compte tenu de leur statut de travailleurs du savoir, dont beaucoup vivent dans des pays de l'OCDE. Cela a permis à André Staltz de classer les résultats en quatre catégories :

  • BLEU : salaire à 6 chiffres
  • VERT : salaire à 5 chiffres conforme aux normes de l'industrie
  • ORANGE : salaire à 5 chiffres inférieur aux normes de notre secteur d'activité
  • ROUGE : salaire inférieur au seuil de pauvreté officiel des États-Unis

Plus de 50 % des projets sont rouges : ils ne peuvent faire vivre leurs mainteneurs au-dessus du seuil de pauvreté. 31 % des projets sont orange, composés de développeurs prêts à travailler pour un salaire qui serait considéré comme inacceptable dans notre secteur. 12 % sont verts, et seulement 3 % sont bleus : Webpack et Vue.js. Le revenu par étoile GitHub est important : les projets durables ont généralement plus de 2 dollars/étoile.

La valeur médiane, cependant, est de 1,22 dollars/étoile. La taille de l'équipe est également importante pour la durabilité : plus l'équipe est petite, plus elle est susceptible de soutenir ses mainteneurs. Le don médian par an est de 217 dollars, ce qui est important si l'on se place au niveau individuel, mais inclut en réalité le parrainage d'entreprises qui agissent ainsi également à des fins de marketing. Le graphique suivant montre l'évolution des revenus en fonction de la popularité.


Popularité contre équité

Alors que la popularité est la clé de la durabilité verte et bleue, il existe des produits populaires en rouge, comme Prettier, Curl, Jekyll, Electron. Cela ne signifie pas que les personnes travaillant sur ces projets sont pauvres, car dans plusieurs cas, les mainteneurs ont des emplois dans des entreprises qui autorisent les contributions open source.

Ce que cela signifie, cependant, c'est qu'à moins que les entreprises ne jouent un rôle actif en soutenant l'open source par un financement important, la plupart des responsables de l'open source se retrouveront dans une situation de grave sous-financement. Sur la base des seuls dons, l'open source est viable (dans le respect des normes industrielles) dans une situation idéale : lorsqu'un projet populaire, avec une équipe suffisamment petite, sait comment rassembler un financement important de la part d'une foule de donateurs ou d'organisations de parrainage. La durabilité équitable est sensible à ces paramètres.

En juin, le projet GNOME a reçu un coup de pouce de 10 000 dollars de Microsoft. Alors que certains analystes estiment qu’il s’agit d’un joli coup de pouce financier et un "merci" d'une grande entreprise à un projet open source populaire et largement utilisé, d’autres par contre voient dans ce choix une conspiration voire même une prise de contrôle sur le projet GNOME.

Microsoft a créé ce fonds pour « fournir des parrainages de 10 000 dollars à des projets open source » dans le cadre d'un effort visant à « redonner » aux communautés et aux projets sur lesquels ses employés comptent dans leur travail. Le Fonds FOSS de Microsoft offre un moyen direct aux ingénieurs de Microsoft de participer au processus de nomination et de sélection afin d'aider les communautés et les projets qui les passionnent. « L'Open Source permet aux produits et services Microsoft d'offrir à nos clients le choix, la technologie et la communauté », déclare Microsoft.

Un projet du Microsoft Open Source Programs Office, le FOSS Fund fournit des parrainages de 10 000 $ à des projets open source sélectionnés par les employés de Microsoft. Afin de favoriser une culture de contribution ouverte au sein de Microsoft, les employés peuvent sélectionner des projets pour le fonds lorsqu'ils participent à des projets qui ne sont pas régis par Microsoft.

Les projets sélectionnés pour le Fonds FOSS de Microsoft reçoivent 10 000 dollars de Microsoft, choisis par tous les contributeurs open source de Microsoft qui participent à la sélection. Les nominations sont acceptées tous les jours, et les projets sont sélectionnés tous les mois. « Microsoft est fier de participer plus que jamais aux communautés open source, que ce soit en contribuant à des projets, en publiant de nouveaux projets open source ou en utilisant l'open source pour que nos produits et services fonctionnent mieux pour le monde et nos clients », déclare Microsoft.

Pour André Staltz, si Microsoft GitHub veut sérieusement contribuer au financement de l'open source, elle devrait joindre le geste à la parole : donner au moins 1 milliard de dollars aux projets open source. Même un simple 1,5 million de dollars par an serait suffisant pour que tous les projets de cette étude deviennent verts. Le fonds de contrepartie des sponsors de GitHub n'est pas suffisant, il donne au maximum 5 000 dollars par an à un mainteneur, ce qui n'est pas suffisant pour le faire passer du seuil de pauvreté à la norme industrielle.

Pour l’entreprise fondée par Bill Gates, le Fonds FOSS pourra aider à se connecter à un nouvel ensemble de projets qu’elle n'aurait peut-être pas pensé à financer dans le passé. « Alors que Microsoft et ses nombreuses équipes sponsorisent tout, des conférences sur l'open source à la contribution à des fondations telles que l'Open Source Initiative (OSI) et à des groupes industriels tels que la Linux Foundation, nous espérons que le Fonds FOSS pourra nous aider à nous connecter à un nouvel ensemble de projets que nous n'aurions peut-être pas pensé à financer dans le passé, en apportant une valeur réelle aux communautés et aux projets qui contribuent à faire fonctionner les produits et services Microsoft et nos clients ».

Étant donné que la visibilité est fondamentale pour la durabilité axée sur les dons, les projets d'« infrastructure invisible » sont souvent dans une situation bien pire que les projets visibles. Par exemple, Core-js serait moins populaire que Babel, bien qu'il s'agisse d'une dépendance de Babel.


Certaines solutions proposées consistent à faire descendre les dons des projets les plus connus vers les moins connus, en s'appuyant sur des outils tels que BackYourStack et le nouvel aperçu des contributeurs de GitHub. Cela fonctionnerait si les projets connus avaient un énorme surplus à partager avec des dépendances transitives. Cela n'est guère possible, seul Vue.js a un surplus suffisant à partager, et il ne pourrait le faire qu'avec 3 ou 4 autres développeurs. Vue.js est l'exception, les autres projets ne peuvent pas se permettre de partager leurs revenus, car cela entraînerait une mauvaise réception pour toutes les personnes impliquées. Dans le cas de Babel et de Core-js, il n'y a pas beaucoup de surplus à partager en avant.

D’un autre côté, les mainteneurs de bibliothèques de niveau inférieur reconnaissent la nécessité de s'associer à des projets plus visibles ou même de fusionner des projets afin d'augmenter la visibilité globale, la popularité et donc le financement. C'est le cas d'Unified de Titus, qui est un projet dont vous n'avez peut-être pas entendu parler, mais Unified et ses nombreux paquets sont utilisés dans MDX, Gatsby, Prettier, Storybook et bien d'autres.

Il n'est pas non plus vrai que les projets populaires sont financièrement mieux lotis que leurs dépendances moins populaires. Prettier (32 000 étoiles) utilise Unified (1 000 étoiles) comme dépendance, mais Unified a un revenu annuel supérieur à celui de Prettier. En fait, bon nombre des projets populaires qui dépendent d'Unified reçoivent moins de financement par membre d'équipe. Mais Unified lui-même reçoit toujours des revenus inférieurs aux normes de l'industrie, et n'est pas en mesure de réduire (ou d'augmenter ?) ce financement.

D'autres fois, il n'est pas facile de dire que lorsqu'un projet A utilise un projet B, il devrait nécessairement faire un don à B, car il se peut que B utilise également A ! Par exemple, Babel est une dépendance de Prettier, et Prettier est une dépendance de Babel. Il est probable que de nombreux projets couverts par cette étude ont un réseau complexe de dépendances entre eux, qu'il devient difficile de dire comment l'argent doit circuler au sein de ces projets.

La somme totale d'argent investie dans l'open source n'est pas suffisante pour tous les mainteneurs. Si nous additionnons tous les revenus annuels de ces projets dans cet ensemble de données, nous obtenons 2,5 millions de dollars. Le salaire médian est d'environ 9 000 dollars, ce qui est inférieur au seuil de pauvreté. Si l'on divise cet argent en parts égales, on obtient environ 22 000 $, ce qui est toujours inférieur aux normes du secteur. Le problème fondamental n'est pas que les projets open source ne partagent pas l'argent reçu. Le problème est que, en nombre total, l'open source ne reçoit pas assez d'argent. 2,5 millions de dollars, ce n'est pas assez. Pour mettre ce chiffre en perspective, les startups reçoivent généralement beaucoup plus que cela.

Tidelift a reçu 40 millions de dollars de financement, pour « aider les créateurs et les mainteneurs de logiciels libres à être rémunérés équitablement pour leur travail » (citation). L'équipe est composée de 27 personnes, dont certains ex-employés de grandes entreprises (telles que Google et GitHub). Ils ne reçoivent probablement pas le niveau inférieur des salaires. Pourtant, bon nombre des projets open source qu'ils présentent sur leur site Web se situent en dessous du seuil de pauvreté en ce qui concerne les revenus provenant de dons.

En fait, nous ne savons pas combien Tidelift donne aux mainteneurs de ces projets, mais le prix de leur abonnement est très élevé. L'opacité de la structure des prix et des coûts a historiquement aidé les entreprises à dissimuler les inégalités. GitHub a été racheté par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars. Pour rendre cette somme plus facile à comprendre, le montant payé par Microsoft pour acquérir GitHub - la société - est plus de 3000 fois supérieur à ce que la communauté du logiciel libre reçoit chaque année.

En d'autres termes, si la communauté open source économisait chaque centime de l'argent qu'elle a jamais reçu, après quelques milliers d'années, elle pourrait peut-être avoir assez d'argent pour acheter conjointement GitHub. Aujourd'hui, GitHub dispose de sa propre équipe chargée de l'économie du logiciel libre (quelle est la taille de cette équipe et quels sont ses salaires ?), mais la nouvelle fonction de parrainage de GitHub est beaucoup moins transparente qu'OpenCollective. À l'encontre de la culture traditionnelle de GitHub en matière de données ouvertes (comme le calendrier des commits ou le tableau des contributeurs), lorsqu'il s'agit de dons, un utilisateur ne peut pas savoir combien reçoit chaque mainteneur open source. C'est opaque.

Selon André Staltz, les créateurs et les mainteneurs de logiciels libres reçoivent de faibles revenus et les entreprises qui « aident » les logiciels libres reçoivent des millions, et très probablement des salaires élevés. D'autres entreprises font des profits en combinant des bibliothèques et des composants open source pour construire des logiciels propriétaires.

Le code source libre et publiquement disponible est l'infrastructure sur laquelle repose l'ensemble de la société numérique. Il est vital pour le fonctionnement des gouvernements, des entreprises privées et des vies individuelles. Cependant, peu de gens réalisent que le code public est construit et maintenu presque exclusivement par des bénévoles non rémunérés, et que l'énorme quantité de travail requise a désespérément besoin d'un soutien institutionnel. Sans un soutien efficace pour le travail des codeurs sur des projets accessibles au public, non seulement leur travail ne sera pas rémunéré, mais le monde numérique risque de connaître des failles de sécurité, des interruptions de service et un ralentissement de l'innovation.

« Parce que le code est moins charismatique qu'une vidéo YouTube à succès ou une campagne Kickstarter, le public est peu sensibilisé et apprécie peu ce travail. En conséquence, il n'y a pas assez de soutien institutionnel pour la production qui a déclenché une révolution de l'information. »

La nature décentralisée et non hiérarchique de la communauté publique de codage fait qu'il est difficile d'assurer la rémunération des codeurs, mais le travail qui en découle constitue la base d'une économie capitaliste numérique. De plus en plus, les développeurs utilisent le code partagé sans contribuer à sa maintenance, laissant cette infrastructure sous tension et vulnérable aux failles de sécurité.

Dans l'ensemble, les solutions à long terme pour rémunérer les développeurs n'ont pas fait l'objet d'une attention suffisante, et ceux qui sont payés de manière significative s'estiment "chanceux". Les modèles économiques actuels pour l'infrastructure numérique comprennent des "primes" versées par des entreprises ou des particuliers, des parrainages ou des dons. Si certains efforts institutionnels ont été déployés pour soutenir l'infrastructure numérique, notamment par des fondations, des universités et des entreprises, ils n'ont pas été suffisants. Les entreprises, en particulier, ne sont pas incitées à travailler en collaboration comme l'exigent les projets de codage publics mondiaux.

Eghbal souligne que, comme l'open source se nourrit de ressources humaines plutôt que financières, l'argent seul ne résoudra pas le problème. Il faut une compréhension nuancée de la culture de l'open source et une approche d'intendance plutôt que de contrôle de l'infrastructure numérique. Elle recommande que les efforts visant à financer et à soutenir l'infrastructure numérique adoptent la décentralisation, travaillent avec les communautés logicielles existantes et fournissent un soutien à long terme, proactif et holistique. La sensibilisation aux défis que représente le maintien de l'infrastructure numérique, la facilitation de la contribution en temps et en argent des institutions, l'élargissement et la diversification du groupe de contributeurs de logiciels libres, ainsi que le développement de bonnes pratiques et de politiques pour l'ensemble des projets d'infrastructure contribueront grandement à la création d'un écosystème sain et durable.

Sources : André Staltz's blog, Ford Foundation

Et vous ?

Pensez-vous que l'analyse de André Staltz est pertinente ou pas, et pourquoi ?

Certaine personnes pensent que la durabilité des logiciels libres est un problème difficile à résoudre. Et vous ?

Selon Ford Foundation, on croit souvent à tort que la main-d'œuvre des projets open source est bien financée. Quel est votre avis ?

Voir aussi :

GNOME est le gagnant du Fonds FOSS de Microsoft, le projet open source va recevoir 10 000 dollars de Microsoft, conspiration, prise de contrôle, générosité, ou simplement méritocratie ?

Rust peut-il sauver la planète ? Un composant JavaScript a été réécrit en Rust et aurait une amélioration de 50 % de la latence, une réduction de 75 % de l'utilisation du CPU et 95 % de la mémoire

Pourquoi l'utilisation du langage de programmation Python serait en train de « détruire la planète », d'après Mohammed Ayar

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Avatar de HaryRoseAndMac
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 07/10/2022 à 18:19
Citation Envoyé par Bruno Voir le message
Cependant, on croit souvent à tort que la main-d'œuvre des projets open source est bien financée. En réalité, ils sont en grande partie créés et maintenus par des bénévoles qui le font pour asseoir leur réputation, par sens de l'obligation ou simplement par amour du travail. Ce qui pose une fois de plus la question de la durabilité des logiciels
C'est totalement vrai.
Mais c'est ainsi que tourne le monde et 99,99% des entreprises, dans le monde, elles mêmes, fonctionnent ainsi.
Elles fonctionnent dans le but d'assoir une réputation afin de pouvoir vendre ce qu'elles doivent vendre (des produits, des services, ...)

Donc si on suis cette logique, toute les entreprises sont par définition dans une notion

de la durabilité des logiciels
Ceci, de fait, n'ayant pas de rapport réel avec le fait que ce soit OpenSource, ou non.

Moi je vois surtout un certain aspect vertueux à travers l'open-source et un effet pervers qui lui est autant paradoxal.

Un aspect vertueux dans le fait qu'au fond, tout à chacun y a accès et les notions malsaines gravitant autour, tel que l'argent, le besoin de briller en société, ..., s'évincent pour le commun des mortels, car il peut avoir accès à des choses "incroyables" sans avoir à débourser un centime.
Et un aspect paradoxalement pervers, qui permet à grande échelle, de mettre en avant des gens qui sont justement l'inverse de tout ça et met à la tête des projets open source des sociopathes ayant des besoins de reconnaissances, trouvant des moyens de se faire de l'argent sur le dos des autres en ayant l'étiquette "étique" et j'en passe.

Et donc au fond, ça permet juste de mettre en avant comment est l'humain en réalité et ce qu'il faut travailler pour le rendre justement ce qu'il prétend être : humain.
9  1 
Avatar de berceker united
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 17/11/2023 à 13:34
Il ne faut pas se le cacher, les gens aiment l'open source surtout plus pour le coté gratuit que idéologique. Mais personne ne se pose la question de qui/comment a développé cela et dans la grande majorité des cas, personne ne fait de dont. L'avantage du payant c'est que vous avez un "minimum" de garantie qu'il va continuer à vivre. Après, l'open source y a apporté beaucoup de chose dans le domaine du numérique et il faut y féliciter ceux qui ont contribués.
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Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 20/11/2023 à 17:00
Citation Envoyé par yahiko Voir le message
Il me semble évident que l'Open Source n'est qu'une mode passagère initiée par une idéologie post-soixante-huitarde de barbus californiens, puis reprise par tous ceux qui vivent chez papa et maman et qui n'ont pas besoin de payer des factures.
L'Open Source, en plus de ne pas être durable, dévalorise le métier de développeur en laissant à penser aux décideurs que le code, c'est gratuit.
C'est délétère sur le long terme et il est plus sain et valorisant pour les développeurs que le code soit une activité rémunérée.
Il y a peut être un juste milieu... Par ex. une licence open source du type "gratuit pour les projets open source ± les particuliers" et payant pour les sociétés, les collectivités... Ou comme fitzing qui fait payer les binaires (bien qu'on puisse compiler soi-même c'est pas donné à tout le monde).

L'open source c'est un mouvement énorme. Sans, il y aurait un avantage supplémentaire aux grands groupes financièrement puissants en informatique. Si une petite boîte (voire une société d'une personne) voulait lancer un projet, sans open source, il faudrait un apport de capital supplémentaire pour payer des licences pour toutes les lib. C'est un peu comme si on revenait au temps où fallait payer le compilateur, la lib graphique, audio, la lib de compression, le réseau... et tous ces trucs en #include ou import. En tous cas ça ferait disparaître tout ce qui n'est pas nettement rentable, peut être linux et GNU.
7  0 
Avatar de denisys
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 17/11/2023 à 18:09
Ce qui serait intéressant de savoir .
C'est comment est considéré une donation a une fondation ou au monde open source , par le système fiscal du pays , dans lequel est fait la donations .
Si je ne raconte pas de bêtises , en France , a une époque il y avait une déductibilité d'imposition , sur une fourchette de donation.
Il me semble que cela a était longtemps le cas pour : Les Restos du Coeur.
Mais pour le monde open source , est ce qu'il existe une notion de déductibilité d'imposition ????
5  0 
Avatar de TJ1985
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 20/11/2023 à 16:15
Citation Envoyé par yahiko Voir le message
Il me semble évident que l'Open Source n'est qu'une mode passagère initiée par une idéologie post-soixante-huitarde de barbus californiens, puis reprise par tous ceux qui vivent chez papa et maman et qui n'ont pas besoin de payer des factures.
L'Open Source, en plus de ne pas être durable, dévalorise le métier de développeur en laissant à penser aux décideurs que le code, c'est gratuit.
C'est délétère sur le long terme et il est plus sain et valorisant pour les développeurs que le code soit une activité rémunérée.
Vous avez une vision extrêmement restreinte du domaine. Avez-vous compris que Llama-2 de Meta est disponible en Open Source, par exemple ? Avez-vous entendu parler de git, Linux, Emacs, PostgreSQL, LibreOffice ? Et tant d'autres...
Connaissez-vous le modèle de fonctionnement de RedHat ? Le rôle d'IBM ? L'adoption de Linux par Microsoft comme kernel alternatif à Windows ?
Réfléchissez un brin avant d'asséner vos vérités...
7  2 
Avatar de vanquish
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 10/10/2022 à 18:48
Le libre est quelque chose de tellement vaste avec tellement de mode de fonctionnement différents : du hobbyiste à la société purement commerciale qui s'en sert comme simple produit d'appel.
Difficile de faire la moindre règle ou même de parler d'UN écosystème.

Le commercial ne promet pas de durabilité non plus.
S'il ne rencontre pas ou plus le succès escompté, le projet est abandonné.
SilverLight ou Flash était soutenus par des sociétés pleines aux as.
Que dire de Stadia ? Google n'est pourtant pas en manque de liquidité.
4  0 
Avatar de Madmac
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 10/10/2022 à 21:39
Citation Envoyé par Mingolito Voir le message
Si les développeurs logiciels libres ne sont pas content ils n'ont qu'à aller bosser chez un éditeurs de logiciels propriétaire et ils seront très bien payé

Le logiciel libre c'est un passe temps, c'est pas payé c'est normal

Même si les sources sont disponibles, cela reste reste un logiciel propriétaire.

Tu as une réflexion typiquement française: Vous associez libre source au bénévolat. Tu peux très bien charger un tarif pour une utilisation commerciale. Et le support technique est également une source possible de revenu.
4  0 
Avatar de leyouki
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 12/10/2022 à 15:29
L'article est intéressant, merci!

On entend beaucoup parler de durabilité. Je crois qu'ici le terme français est mal choisi.

La durabilité dans sa définition large est la caractéristiques d'actions et développements pour régler des problèmes contemporains sans mettre à mal la capacité des générations futures à régler les leurs. *

Le propos de l'article touche plutôt à deux autres aspects selon moi:
  • si un projet open source est pérenne dans le temps. À ce niveau business on parle plutôt de viabilité. Cela ne touche pas aux conséquences écologiques et sociales d'un projet.
  • si une production de valeur permet à ses participant·es de bien vivre. À ce niveau individuel et politique, on parle plutôt de dignité de la personne. C'est - il me semble - le coeur de l'article. Le constat est nécessaire et triste.


Suis-je le seul à estimer ces différences importantes ou c'est de l'en*ulage de mouche selon vous?

* https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Brundtland
4  0 
Avatar de esperanto
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 12/10/2022 à 15:38
Citation Envoyé par leyouki Voir le message
Suis-je le seul à estimer ces différences importantes ou c'est de l'en*ulage de mouche selon vous?
Entièrement d'accord. Quand j'ai lu le titre, et avant de lire l'article, j'ai cru qu'on allait avoir droit à une nouvelle attaque en règle contre le logiciel libre avec des arguments pseudo-écologistes douteux (dans le genre de ceux-ci).
Eh non, encore un mauvais choix de terme. Ici moi j'aurais parlé de pérennité.
A force de populariser le franglais, plus personne ne connaît les termes français et utilise alors des mauvaises traductions de l'anglais, aboutissant parfois à des phrases qui disent le contraire de l'intention initiale (exemple avec l'emploi du mot support, qui en anglais peut avoir une toute autre signification)
3  0 
Avatar de HaryRoseAndMac
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 14/10/2022 à 23:57
Citation Envoyé par Mingolito Voir le message
Si les développeurs logiciels libres ne sont pas content ils n'ont qu'à aller bosser chez un éditeurs de logiciels propriétaire et ils seront très bien payé

Le logiciel libre c'est un passe temps, c'est pas payé c'est normal

Pourtant 99% des Frameworks qu'utilisent les devs, les langages, ... SONT des logiciels libres.
L'essence même du métier de développeur, sys. admin, ... bref de l'informatique, tire son essence du libre.

C'est d'ailleurs ce qui caractérise ce monde.
Donc non, le libre n'est pas un passe temps.

C'est simplement qu'entre temps, les gens qui se sont mis à faire ce type de logiciels, n'ont pas compris qu'il faut aller dans ce monde là, non pas par envie d'avoir 20k de followers sur GitHub, mais parce qu'une passion les animes et les rassembles.

Nous sommes à l'air des sociopathes avec les youtubeurs, les influenceurs, ...
Rare de nos jours subsistent les vrais talents qui sont mis en avant, qui ont commencé la programmation dès la plus tendre enfance et relais des connaissances ou participent à des projets car ils sont réellement passionnés.

Je me tue à le dire constamment car c'est la réalité, deux choses sont entrain de tuer le monde de l'informatique :
- Les SSII et les écoles qui forment des devs en six mois.

Un jour ou l'autre ça leur reviendra dans la tronche.
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