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Une étude de Google révèle qu'une "inoculation" psychologique peut améliorer la résistance à la désinformation,
Cela permettrait à un internaute de reconnaître les techniques de désinformation

Le , par Bill Fassinou

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6  0 
Des chercheurs britanniques et une équipe de Google ont déclaré que le fait d'apprendre aux gens à repérer les fausses informations les rendait plus sceptiques à leur égard. Ils ont constaté que le fait d'"inoculer" psychologiquement les internautes contre les mensonges et les théories du complot - en leur montrant de manière préventive des vidéos sur les tactiques à l'origine de la désinformation - les rendait plus sceptiques à l'égard des faussetés par la suite. Google prévoit de lancer dans les jours à venir une campagne visant à lutter contre la désinformation au sujet des réfugiés ukrainiens en se basant sur les résultats de l'étude.

Les chercheurs et les sociétés Internet ont compris depuis plusieurs années que les fausses informations ont un avantage déterminant : elles apparaissent rapidement et se propagent à la vitesse des électrons, et il faut un certain temps avant que les vérificateurs de faits puissent les démentir. Diverses études ont proposé différentes approches pour lutter contre la désinformation, mais les résultats sont loin d'être satisfaisants, et les recherches continuent. Des chercheurs de Google, de l'université de Cambridge et de l'université de Bristol ont récemment testé une approche qui tente de saper les fausses informations avant que les gens ne les voient.

Ils l'ont appelée "pre-bunking" (inoculation). L'étude rapporte que le fait d'inoculer psychologiquement les internautes contre les mensonges et les théories du complot pourrait leur permettre de facilement distinguer les vraies informations des fausses à l'avenir. Le rapport détaille sept expériences avec près de 30 000 participants au total. Les chercheurs ont acheté de l'espace publicitaire sur YouTube pour montrer aux utilisateurs des États-Unis des vidéos animées de 90 secondes visant à leur apprendre les tropes de la propagande et les techniques de manipulation. Les chercheurs ont sensibilisé les participants sur plusieurs points.



Les participants à l'étude ont été sensibilisés à des tactiques comme la désignation de boucs émissaires et l'incohérence délibérée, c'est-à-dire l'utilisation d'explications contradictoires pour affirmer que quelque chose est vrai, afin qu'ils soient en mesure de repérer facilement les mensonges. L'une des vidéos utilisées dans le cadre de l'expérience s'ouvre sur un air de piano triste et une petite fille tenant un ours en peluche dans les mains, tandis qu'un narrateur déclare : "ce qui va suivre va vous faire pleurer." Le narrateur explique ensuite que le contenu émotionnel incite les gens à prêter plus d'attention qu'ils ne le feraient autrement.

Le narrateur a également déclaré que l'apologie de la peur et les appels à l'indignation sont essentiels pour diffuser des idées morales et politiques sur les médias sociaux. La vidéo donne des exemples, comme des titres décrivant un accident "horrible" au lieu d'un accident "grave", avant de rappeler aux téléspectateurs que si quelque chose qu'ils voient les met en colère, "quelqu'un tire peut-être les ficelles". Les chercheurs ont testé certains participants dans les 24 heures suivant la vision d'une vidéo de pre-bunking et ont constaté une augmentation de 5 % de leur capacité à reconnaître les techniques de désinformation.

Beth Goldberg, l'un des auteurs de l'article et responsable de la recherche et du développement chez Jigsaw, un incubateur technologique au sein de Google, a déclaré dans une interview que le pre-bunking s'appuyait sur le désir inné des gens de ne pas être dupé. « C'est l'une des rares interventions en matière de désinformation que j'ai vues et qui a fonctionné non seulement dans le spectre de la conspiration, mais aussi dans celui de la politique », a déclaré Goldberg. Jigsaw lancera une campagne publicitaire sur YouTube, Facebook, Twitter et TikTok à la fin du mois d'août pour les utilisateurs de la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque.

Jigsaw cherche à dissiper les craintes concernant les réfugiés ukrainiens qui sont entrés dans ces pays après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Cette opération sera menée en collaboration avec des vérificateurs de faits, des universitaires et des experts en désinformation locaux. Les chercheurs ne prévoient pas de vidéos de pre-bunking avant les élections de mi-mandat aux États-Unis, mais ils espèrent que d'autres entreprises technologiques et groupes civils utiliseront leurs recherches comme modèle pour lutter contre la désinformation. Selon Google, les résultats ont été suffisamment convaincants.

L'étude a été publiée mercredi dans la revue Science Advances et s'inscrit dans le cadre d'un vaste effort déployé par des entreprises technologiques, des universitaires et des organes de presse pour trouver de nouveaux moyens de reconstruire l'éducation aux médias, car d'autres approches, telles que la vérification des faits, n'ont pas réussi à réduire la désinformation en ligne. « Des mots comme "vérification des faits" deviennent eux-mêmes politisés, et c'est un problème. Il faut donc trouver un moyen de contourner ce problème », a déclaré Jon Roozenbeek, auteur principal de l'étude et chercheur postdoctoral à l'université de Cambridge.



Les chercheurs ont comparé ces effets à ceux de la vaccination, qui consiste à "vacciner" les gens contre les effets néfastes des théories du complot, de la propagande ou d'autres informations erronées. Pour éviter de rebuter les partisans politiques, ils ont créé leurs vidéos sans utiliser de véritables personnalités politiques ou médiatiques, choisissant plutôt d'illustrer leurs propos avec des personnages fictifs. Il en résulte des vidéos qui sont à moitié des cours de rhétorique, à moitié des coupes profondes de la culture pop. « Nous pouvons, d'une manière très apolitique, aider les gens à acquérir une résistance à la manipulation en ligne », a déclaré Goldberg.

Cependant, la méthode du pre-bunking n'est pas une solution miracle. Les chercheurs ont reconnu certains inconvénients. Par exemple, ils ne savent pas combien de temps l'"effet d'inoculation" dure - une question que Goldberg a déclaré qu'ils étudient actuellement. Toutefois, Brendan Nyhan, professeur au Dartmouth College a déclaré que l'approche a du potentiel : « elle fait progresser l'état de l'art en démontrant ces effets à travers de multiples études de pre-bunking et en montrant qu'ils peuvent être obtenus sur le terrain sur YouTube et que les effets semblent persister au moins brièvement après l'exposition ».

Nyhan n'a pas participé à l'étude. En revanche, selon Shannon McGregor, chercheuse principale en communication à l'Université de Caroline du Nord, Chapel Hill, une campagne de "pre-bunking" pourrait ne pas faire grand-chose pour endiguer la vague de désinformation provenant de sources importantes telles que les influenceurs d'extrême droite sur YouTube. « Finalement, les auteurs proposent que ceux qui s'inquiètent de la désinformation sur les médias sociaux (y compris YouTube) dépensent plus d'argent sur ces plateformes pour diffuser des publicités visant à se protéger de la désinformation », a-t-elle déclaré.

« À bien des égards, cette proposition est totalement insatisfaisante pour toutes les parties prenantes, à l'exception des plateformes », a-t-elle ajouté. Elle n'a pas non plus participé à l'étude. Roozenbeek a déclaré qu'il était optimiste quant au fait que les vidéos de "pre-bunking" pourraient éduquer les utilisateurs de médias sociaux sur les tactiques de manipulation, même si elles ne résoudront pas entièrement le problème de la désinformation.

Sources : Rapport de l'étude, les vidéos de l'étude

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous de l'approche des chercheurs pour lutter contre la désinformation ?
Pensez-vous que le "pre-bunking" pourrait lutter efficacement contre la désinformation ?
Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de cette approche ?
Quelle comparaison faites-vous entre le "pre-bunking" et la "vérification des faits" ?

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Avatar de escartefigue
Modérateur https://www.developpez.com
Le 30/08/2022 à 8:00
Citation Envoyé par kain_tn Voir le message
L'idée est intéressante mais le contexte est foireux: on a des démocraties dont les médias sont de moins en moins indépendants et à force de trop mentir aux gens, ça finit par se voir.
Cette assertion s'appuie sur quelle(s) étude(s) ?

Il faut se souvenir qu'avant l'invention de l'imprimerie, les rares écrits était le fait presque exclusif du clergé. Le contenu était contrôlé par l'église.
Autant dire que la liberté d'expression et le pluralisme étaient inexistants.

Au dix neuvième siècle et au vingtième siècle, la presse écrite était la propriété d'industriels fortunés, avec en France par exemple le groupe Hersant qui détenait à lui seul plus du tiers de la presse écrite française dans les années 80.

Malgré toutes ces limitations, il y a tout de même aujourd'hui une offre variée de lignes éditoriales.
De "l'Humanité" au "Figaro" en passant par "Médiapart" ou "Le Monde", il y en a pour tous les goûts et toutes les opinions.
Cette diversité existe aussi sur la toile, mais le système de pistage par les cookies fait que l'offre ciblée se resserre automatiquement autour des choix de l'internaute, ce qui incite à avoir une vision monolithique des choses.

Enfin, il faut savoir que nous avons la chance d'avoir en France et depuis plus de 100 ans un média totalement indépendant : "Le Canard Enchaîné", qui ne vit que du produit de ses ventes.

Dans tous les cas, pour être bien informé, il faut varier et recouper ses sources
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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 29/08/2022 à 19:18
Citation Envoyé par Bill Fassinou Voir le message

Que pensez-vous de l'approche des chercheurs pour lutter contre la désinformation ?
L'idée est intéressante mais le contexte est foireux: on a des démocraties dont les médias sont de moins en moins indépendants et à force de trop mentir aux gens, ça finit par se voir.

Si les médias et l'éducation pouvaient faire leur travail correctement, les gens seraient confrontés à des points de vue différents et pourraient réfléchir. Au lieu de ça ils sont au mieux bridés dans leur boulot, au pire paresseux ou corrompus, et se contente de déverser sur les gens la soupe des différents organes de "communication" officiels.

Du coup, plutôt que de réparer le système, la riposte est de répondre à la propagande par encore plus de propagande et de foi... Pas terrible, donc.
5  0 
Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 29/08/2022 à 21:23
une "inoculation" psychologique peut améliorer la résistance à la désinformation
Ce qui est génial c'est qu'en fait ça marche dans les deux sens. Les études montrent que quand on répète une information (vraie ou fausse), les gens y croient à la longue, même s'ils pensent au début qu'elle est fausse.

Il s'y ajoute un autre biais : même si les gens pensent qu'une information est fausse, si on les expose à une majorité écrasante de gens qui eux sont sûrs qu'elle est vraie, alors ils finissent aussi par y adhérer.

En résumé, le lavage de cerveau ça marche....*

à la limite, si on a une bonne formation théorique et exercée en techniques de manipulations et moyens de les déceler, et qu'on a acquis la conviction que toutes les sources, sans exceptions falsifient ou se trompent régulièrement, on devient plus résistant...(mais c'est une charge mentale).

*vous voulez faire un test ? toutes les agences sanitaires avec leurs méta analyses concluent à l'inocuité du glyphosate aux doses usuelles ; les décennies de recul des OGM ne trouvent pas d'effet néfaste sur la santé ; le nucléaire civil fait moins de morts par kWh produit que la plupart des énergies (y compris éolien ) ; on n'a jamais décelé d'effet tératogène ("malformatif" héréditaire des expositions anthropiques aux radiations chez l'homme ; les effets du bio sur la santé sont indécelables ou quasiment ; etc.
Ce n'est pas pour troller, c'est juste pour illustrer le fait que si ces phrases vous paraissent choquantes, c'est parce que les journalistes répètent le contraire en boucle, puis toute la population. Ce n'est pas ici le lieu d'en débattre, mais si vous êtes curieux d'aller au bout de l'expérience, vous pouvez faire vos recherches... auprès de sources de qualité élevée hein, pas les médias ;-)
5  0 
Avatar de totozor
Membre expert https://www.developpez.com
Le 30/08/2022 à 12:49
Je trouve intéressant qu'on affiche aux vues de tous comment certains réduisent notre vigilance avant de nous présenter une information fausse.
Ce que va vite montrer Google c'est que 95% des "informations" (qu'elles soient vraies ou fausses) méritent qu'on s'en méfie rien que par la forme dont elle nous est présentée. (Et oui les journalistes ajoutent du sensationnalisme pour qu'on clique)

Mais la désinformation évolue et une partie passe sous pas mal de radar d'une façon extrêmement simple: elle présente des faits qui sont vrais, ne présente qu'une partie de la vérité (jusque là tout semble aller bien sauf qu'on a déjà commencé à vous masquer une partie de la vérité donc à vous mentir), puis extrapole librement ou font une analogie plus où moins hasardeuse pour nous amener vers le propos qu'ils veulent apporter.
Ce qui passe souvent sous le radar des "fact checkeurs".
Voilà comment avoir la pastille "true fact" sur de la désinformation.
Le problème étant que le "method checking" est beaucoup plus difficile.
3  0 
Avatar de Pixelyoda
Futur Membre du Club https://www.developpez.com
Le 31/08/2022 à 17:13
Citation Envoyé par escartefigue Voir le message
Cette assertion s'appuie sur quelle(s) étude(s) ?
La liste des différents média français et qui les possède donne déjà un semblant de réponse au sujet des média de moins en moins indépendant
3  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 30/08/2022 à 8:39
Bonjour

Une étude de Google révèle qu'une "inoculation" psychologique peut améliorer la résistance à la désinformation cela permettrait à un internaute de reconnaître les techniques de désinformation

Quel est votre avis sur le sujet ?
Je vois ou veut en venir Google. Donner une sorte de "cours" d'esprit critique ^^ Malheureusement à l'air de l'abondance d'infos , cela me parait improbable. L'utilisateur lambda a une large propension (ou propension pas proportion) à consommer de l'info comme une baguette ou un service bancaire ! Hélas , on s'étonne de dure croyance populaire, ou du moindre charlatan qui peut faire gober n'importe quoi .

Que pensez-vous de l'approche des chercheurs pour lutter contre la désinformation ?
L'esprit critique se travaille des le plus jeune âge. Savoir chercher , plusieurs sources d'infos, et les croiser.

Pensez-vous que le "pre-bunking" pourrait lutter efficacement contre la désinformation ?
J'en doute. Si cela vient d'un GAFAM ... qui favorise ces contenus.

Quelle comparaison faites-vous entre le "pre-bunking" et la "vérification des faits" ?
"vérification des faits" = pour moi un vérification "factuelle", il y a eu ceci , cela ...

"pre-bunking" = trop orienté politiquement , avec une politique de filtrage , une sorte d'aseptisation forcée à l'attention des lecteurs ... une forme de fack news , de censure ... La encore on manipule encore les masses ^^
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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 30/08/2022 à 21:20
Citation Envoyé par escartefigue Voir le message
Cette assertion s'appuie sur quelle(s) étude(s) ?
Il y a plusieurs essais sur le sujet mais mon préféré reste Manufacturing Consent. Je te le conseille, si ça t'intéresse, et Chomsky en parlera bien mieux que moi

Citation Envoyé par escartefigue Voir le message
Malgré toutes ces limitations, il y a tout de même aujourd'hui une offre variée de lignes éditoriales.
De "l'Humanité" au "Figaro" en passant par "Médiapart" ou "Le Monde", il y en a pour tous les goûts et toutes les opinions.
Cette diversité existe aussi sur la toile, mais le système de pistage par les cookies fait que l'offre ciblée se resserre automatiquement autour des choix de l'internaute, ce qui incite à avoir une vision monolithique des choses.
Pas si variée que ça quand on regarde à qui appartient la plupart des groupes, surtout si comme le défend Chomsky, les médias s'autocensurent du fait de leurs rapports aux régies publicitaires.

Là où je te rejoins, c'est sur le fait qu'Internet a permis à certains médias de naître (tu citais Mediapart par exemple), là où ils n'auraient eu aucune chance si on en était encore à la presse sur papier (des frais très élevés pour avoir un gros tirage).

Au passage, sur les quatre médias que tu as cités, deux sont détenus par des milliardaires, ce qui pour moi fait peu de doute sur les potentiels conflits entre les journalistes et la direction pour traiter certaines affaires.

Le canard, reste pour moi un (agréable) cas isolé.
2  0 
Avatar de micka132
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 30/08/2022 à 9:52
Citation Envoyé par Bill Fassinou Voir le message

Le narrateur a également déclaré que l'apologie de la peur et les appels à l'indignation sont essentiels pour diffuser des idées morales et politiques sur les médias sociaux. La vidéo donne des exemples, comme des titres décrivant un accident "horrible" au lieu d'un accident "grave", avant de rappeler aux téléspectateurs que si quelque chose qu'ils voient les met en colère, "quelqu'un tire peut-être les ficelles".
Toute ressemblance avec l'actualité depuis 2.5 ans est purement fortuite .
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