
après avoir désactivé son compte et signalé aux forces de l’ordre
Alors que de nombreuses personnes ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques d’intrusion des géants de la Tech dans la vie privée des utilisateurs au motif de lutter contre les abus sur les enfants, de nombreuses organisations de protection de l’enfance se sont réjouies de l’analyse des fichiers effectuée par les grandes entreprises comme Apple et Google. Récemment, il a été rapporté qu’un père de famille vivant aux États-Unis a fait l’objet d’une enquête du gouvernement après avoir envoyé au médecin les photos d’une enflure située au niveau du sexe de son fils à des fins d’examen pour une prescription.
L’an dernier au mois de février, Mark, un ingénieur logiciel qui est actuellement père au foyer, a été pris pour cible par l’algorithme de Google permettant de détecter les images d’abus sexuels sur enfants. Cette situation s’est produite lorsque Mark a constaté que le pénis de son fils avait l’air enflé et lui faisait mal. Possédant un téléphone Android, Mark a fait des photos de l’enflure dans laquelle apparaît son doigt pour indiquer où se trouve le problème. Il a ensuite appelé d’urgence son service de santé le vendredi soir pour une consultation par vidéo, car le lendemain était samedi et la pandémie faisait encore rage. Sur demande de l’infirmière, la femme de Mark a envoyé sur son iPhone les photos de l’enfant prises à partir du téléphone de Mark. Ceci, afin de pouvoir les télécharger sur la plateforme de leur service de santé. Après avoir reçu les photos, le médecin les a examinés et a prescrit des antibiotiques qui ont permis de régler le problème assez rapidement.
Si le chapitre de la santé du fils de Mark a pris fin après cette prescription, un autre problème venait de commencer pour Mark. En effet, pour lutter contre la pédopornographie, Google, le géant du Web, et même Apple et Microsoft analysent aussi bien les informations en ligne qui sont traitées par leurs serveurs ainsi que les informations privées contenues sur les appareils des utilisateurs comme les photos, les vidéos, et autres informations susceptibles d’être en lien avec des images d’abus sexuels sur les enfants. Aussi, deux jours après avoir pris les photos de son fils avec son téléphone Android, celui-ci a émis un bruit de notification atypique. Google venait de l’informer que son compte a été désactivé et était invité à prendre les mesures idoines pour son rétablissement. Un lien lui avait été fourni sur la page afin de lui donner les éventuelles raisons qui avaient conduit à la désactivation de son compte.
Troublé par ce qui venait de se passer, l’ingénieur logiciel s’est souvenu de la photo de son enfant qu’il avait prise et a conclu que Google devait croire qu’il s’adonnait au contenu pédopornographique. Mark qui a déjà travaillé en tant qu’ingénieur logiciel dans une grande entreprise sur un outil automatisé utilisé pour supprimer des vidéos signalées comme problématiques s’est dit que le problème allait être réglé facilement vu qu’il y a toujours des personnes physiques travaillant de concert avec l’outil de détection automatique. Mais que nenni ! Après avoir renseigné le formulaire de réclamation, Google a maintenu sa position en bloquant l’accès à son compte.
Nous précisons que Mark dispose d’un compte Gmail depuis le milieu des années 2000 avec ses photos et vidéos stockés sur Google Cloud. Il dispose même d’un forfait téléphonique Google Fi. Avec la désactivation de son compte, non seulement il n’a plus accès à ses emails, ses photos, vidéos personnelles, numéros de contacts, mais aussi certains comptes tiers pour lesquels il a utilisé son compte Google ou son numéro de téléphone comme support de vérification.
Lorsque Google fait une telle découverte d’image d’abus d’enfants, cela ne s’arrête pas au simple verrouillage de compte. L’entreprise recherche d’autres éléments d’exploitation et, comme l’exige la loi fédérale, fait un rapport à la CyberTipline du National Center for Missing and Exploited Children. Et c’est ce qui s’est passé. En effet, dix mois plus tard, c’est-à-dire en décembre 2021, Mark a reçu par la poste une lettre du département de police de San Francisco l’informant qu’il avait fait l’objet d’une enquête ainsi que des copies des mandats de perquisition signifiés à Google et à son fournisseur d’accès Internet. Les informations utilisées lors de l’enquête contenaient ses recherches sur Internet, son historique de localisation, ses messages et tout document, photo et vidéo qu’il avait stockés auprès de Google.
Ayant contacté l’agent fédéral qui a mené l’enquête pour savoir à quoi il devait s’attendre, ce dernier lui a signifié que l’affaire était close. Aucune charge n’a été retenue contre lui. Aucun élément de crime n’a été trouvé. En outre, l’agent du gouvernement lui a expliqué qu’il a essayé d’entrer en contact avec lui, mais son numéro et son adresse ne fonctionnaient pas. Soucieux de récupérer son compte, Mark a demandé à l’agent de communiquer à Google le rapport de l’enquête afin que son compte soit réactivé, mais l’agent lui a expliqué qu’il ne pouvait rien faire à ce niveau. Il y a deux mois, Mark a reçu un avis lui signifiant que son compte a été définitivement supprimé. Voyant le préjudice qu’il a subi de la part de Google, Mark s’est tourné vers un avocat pour voir s’il pouvait intenter un procès contre l’entreprise. Mais vu les frais qui s’élèvent à 7000 dollars, Mark a décidé de laisser tomber.
Mark n’est pas le seul dans cette situation. Le 22 février 2021, le même scénario s’est produit avec un homme nommé Cassio qui a expliqué en ligne qu’après avoir pris des photos de son fils qui avait une infection au niveau de ses parties intimes pour les envoyer à son pédiatre, il a reçu un message de Google qui a désactivé son compte. Après avoir saisi l’entreprise pour un réexamen de sa situation, l’entreprise lui a signifié que son compte ne serait pas restauré.
Source : Twitter, Message de Cassio
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