Le conflit russo-ukrainien a montré à quel point l'industrie technologique est importante et stratégique pour un pays. Elle peut de fait être utilisée pour paralyser son économie toute entière. Dans le cas présent, l'exportation de nombreuses technologies vitales et susceptibles d'être utilisées par Moscou pour la construction d'armes ou d'infrastructures militaires a été interdite. Il s'agit notamment des semiconducteurs et autres produits microélectroniques, des équipements de télécommunications, des capteurs, des technologies aérospatiales, des systèmes de navigation, des équipements navals, pour ne citer que ceux-là.
D'autres technologies grand public ont également été interdites ou l'accès a été restreint pour les Russes, notamment YouTube et Google Play, Apple Pay, Netflix, Spotify, etc. Voici un aperçu de ce qui s'est passé dans la sphère informatique depuis le 24 février.
Les entreprises suivantes ont arrêté les publicités ou supprimé la possibilité de les monétiser en Russie :
- 25 février : Meta a interdit aux médias d'État russes de diffuser des publicités ou de monétiser dans le monde entier ;
- 25 février : Twitter a temporairement interrompu les publicités en Ukraine et en Russie afin de mettre en avant les "informations critiques pour la sécurité publique" ;
- 2 mars : Snap a mis en pause les publicités sur l'application Snapchat en Russie, en Biélorussie et en Ukraine ;
- 3 mars : Alphabet a suspendu toutes les publicités en Russie, couvrant la recherche, YouTube et les partenaires d'édition ;
- 7 mars : Apple a suspendu les publicités sur l'App Store en Russie ;
- 10 mars : Google Play et YouTube ont suspendu les fonctions de monétisation et les services de paiement en Russie ;
- 23 mars : Google a déclaré qu'il ne laisserait pas les chaînes, les sites Web ou les applications de YouTube vendre des publicités qui rejettent la guerre.
Certaines entreprises ont restreint ou étiqueté les chaînes d'information d'État russes, notamment RT et Sputnik, et la désinformation russe, ou ont mis fin aux liens avec les moteurs de recherche russes :
- 28 février : Roku a supprimé RT de son magasin de chaînes ;
- 28 février : TikTok a interdit aux organisations d'information soutenues par l'État d'accéder à leurs comptes ;
- 1er mars : Meta a restreint l'accès aux médias d'État russes RT et Sputnik dans l'UE ;
- 1er mars : DuckDuckGo a mis en pause sa relation avec le moteur de recherche russe Yandex ;
- 2 mars : Reddit a interdit les liens vers les médias russes soutenus par l'État sur l'ensemble de son site ;
- 3 mars : Spotify a supprimé tout le contenu de Sputnik et de RT ;
- 4 mars : Telegram a interdit les médias d'État russes suite à la pression de l'Europe pour supprimer les chaînes ;
- 8 mars : Instagram a déclassé les posts des médias d'État russes sur ses flux, en abaissant leur priorité dans la file d'attente des Stories et en donnant un avertissement aux gens avant qu'ils ne partagent à nouveau du contenu provenant de médias contrôlés par l'État ;
- 10 mars : DuckDuckGo a décidé de déclasser les informations provenant des sites associés à l'État russe ;
- 11 mars : YouTube a bloqué l'accès aux chaînes associées aux médias d'État russes dans le monde entier.
Les entreprises suivantes ont cessé leurs ventes en Russie :
- 1er mars : Apple a coupé la Russie de "toutes les ventes de produits" ;
- 3 mars : CD Projekt Group, développeur des jeux The Witcher, a interrompu toutes les ventes de ses produits en Russie et en Biélorussie ;
- 4 mars : Samsung a interrompu ses expéditions de produits vers la Russie, suspendant les exportations de produits tels que les puces, les smartphones et l'électronique grand public ;
- 4 mars : Microsoft a suspendu les nouvelles ventes de produits et de services en Russie ;
- 4 mars : Activision Blizzard a arrêté les nouvelles ventes de ses jeux en Russie ;
- 5 mars : Epic Games a annoncé qu'il "arrête le commerce" en Russie ;
- 9 mars : Sony a suspendu les ventes de logiciels et de matériel en Russie.
Les entreprises suivantes ont interrompu leurs activités en Russie, cessé d'y prendre de nouveaux clients ou coupé la Russie de leurs services :
28 février : Netflix a déclaré qu'il n'ajouterait aucune chaîne russe à son service ;
1er mars : Mastercard et Visa ont bloqué l'accès des banques russes à leurs réseaux ;
3 mars : Spotify a fermé son bureau en Russie pour une durée indéterminée ;
3 mars : PayPal a suspendu ses services en Russie, affectant également son service de transfert d'argent Xoom ;
4 mars : Amazon Web Services (AWS) a cessé d'accepter de nouveaux clients en Russie ;
4 mars : Cogent Communications, un fournisseur de services Internet basé aux États-Unis, a interrompu ses services aux clients russes ;
6 mars : TikTok a suspendu les diffusions en direct et le téléchargement de nouveaux contenus en Russie ;
6 mars : Netflix suspend totalement ses services en Russie ;
7 mars : les sociétés de technologie d'entreprise EPAM Systems et Luxoft ont annoncé qu'elles coupaient leurs liens avec la Russie ;
7 mars : WeWork a cessé ses activités en Russie, interrompant ses plans d'expansion et se séparant de ses opérations dans la région ;
9 mars : Lumen, un fournisseur de services Internet basé aux États-Unis, a cessé ses activités en Russie ;
9 mars : Sony a interrompu les opérations du Playstation Store dans le pays ;
9 mars : Bumble a cessé ses activités en Russie et a retiré ses applications des boutiques Apple et Google dans le pays ;
9 mars : Amazon a cessé d'expédier des produits depuis son site de vente au détail et a restreint l'accès à Amazon Prime en Russie ;
16 mars : Qualcomm a déclaré qu'il cesserait de vendre des produits aux entreprises russes ;
25 mars : Spotify a annoncé qu'il allait "suspendre complètement" son service en Russie ;
5 avril : Intel a suspendu toutes ses opérations commerciales en Russie.
D'autres entreprises telles que Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), Nvidia, l'allemand SAP, Oracle, Nokia IBM, Cisco font également partie du lot. Du point de vue des Russes, le fait que TSMC se soit également joint à l'interdiction risque de peser encore plus lourd. En effet, les sociétés russes de semiconducteurs telles que Baikal, MCST, Yadro et STC Module conçoivent elles-mêmes leurs puces, mais les font produire par le fabricant sous contrat taïwanais.
Il est donc possible que la Russie soit complètement bloquée en matière d'approvisionnement en semiconducteurs pour le moment, d'autant plus que des fournisseurs tels que Samsung, Micron et SK Hynix ont également suspendu toutes leurs livraisons.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous du nombre important de sociétés technologiques qui ont sanctionné la Russie ?
Selon vous, ces entreprises ont-elles fait le bon choix ? Pourront-elles reprendre leurs activités en Russie après le conflit ?
Selon vous, quels messages cela envoie-t-il aux gouvernements du monde ?
Quelles questions cela soulève-t-il du point de vue de la souveraineté numérique ?
Pensez-vous que ces entreprises en ont fait plus que témoigner leur solidarité envers les Ukrainiens ?
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