
Musk, 50 ans, a indiqué jeudi sa proposition de rachat dans un dossier auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis, après avoir refusé un siège potentiel au conseil d'administration de la société. Le milliardaire, qui contrôle également Tesla Inc., a révélé pour la première fois une participation d'environ 9 % le 4 avril.
Twitter a déclaré que son conseil d'administration examinerait la proposition et que toute réponse serait dans le meilleur intérêt de « tous les actionnaires de Twitter ».
L'arrivée dans le capital et la proposition d'une place au conseil d'administration
Le 14 mars 2022, Elon Musk a fait l'acquisition de 73,5 millions d’actions Twitter, soit un investissement de 2,9 milliards de dollars selon le cours de clôture de Twitter vendredi. Selon les informations révélées début avril par la SEC (Securities and Exchange Commission, le « gendarme américain de la Bourse », aux fonctions généralement similaires à celles de l’Autorité des marchés financiers que l'on rencontre dans d’autres États), le milliardaire de la tech détient désormais 9,2 % du réseau social, ce qui en fait le plus gros actionnaire du média social et représente plus de quatre fois la participation de 2,25 % du fondateur de Twitter, Jack Dorsey.
Suite à cela, Twitter a indiqué qu'il allait nommer Elon Musk au sein de son conseil d'administration.
Musk a immédiatement commencé à faire appel à d'autres utilisateurs pour des changements potentiels, allant de la transformation du siège social de Twitter à San Francisco en un refuge pour sans-abri et l'ajout d'un bouton d'édition pour les tweets à l'octroi de marques de vérification automatique aux utilisateurs premium. Un tweet a suggéré que Twitter pourrait être en train de mourir, étant donné que plusieurs célébrités avec un nombre élevé d'abonnés tweetent rarement.
L'arrivée de l'un des utilisateurs les plus puissants de Twitter au sein de son conseil d'administration était susceptible d'avoir des répercussions sur un réseau social où les dirigeants mondiaux, les législateurs, les célébrités et plus de 217 millions d'utilisateurs tiennent quotidiennement un discours public. Contrairement à certains autres membres du conseil d'administration de Twitter, Musk n'aurait pas signé d'accord lui interdisant d'influencer les politiques de l'entreprise. Cela aurait pu lui permettre de travailler avec Agrawal sur une vision futuriste du réseau social « décentralisé ».
Cette vision remet en question la manière dont les plateformes sont créées. Les technologies de base seraient construites publiquement et de manière transparente, sous la supervision et avec la participation de développeurs du monde entier. Les utilisateurs auraient pu ensuite personnaliser leurs flux de réseaux sociaux et établir leurs propres règles concernant les types de discours acceptables. C'est très différent de la façon dont les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et Instagram sont actuellement organisés, les entreprises dictant les messages qui peuvent rester affichés et ceux qui doivent être supprimés.
Selon certains analystes, ce plan s'inscrit dans les convictions de Musk, de Jack Dorsey (fondateur de Twitter) et de Parag Agrawal (PDG de Twitter) en matière de liberté d'expression sans entrave. Musk a critiqué Twitter pour avoir modéré sa plateforme de manière trop restrictive et a déclaré qu'il fallait autoriser davantage de discours. Dorsey, lui aussi, a été confronté à la décision de chasser l'ancien président Donald J. Trump du service l'année dernière, et a déclaré qu'il n'avait pas « célébré ou ressenti de la fierté » dans cette décision. Agrawal a déclaré que la conversation publique est un bien inhérent à la société.
Toutefois, au regard de ses règles, Twitter a affirmé qu'il n'accorderait pas de traitement spécial à Elon Musk sur sa plateforme. Dans une déclaration, le porte-parole de Twitter, Adrian Zamora, a indiqué que la plateforme est « engagée à l'impartialité dans le développement et l'application de ses politiques et règles », ce qui implique que Musk sera soumis aux mêmes règles Twitter que tout le monde. En d'autres termes, Twitter pourrait encore interdire ou suspendre le compte de Musk, si nécessaire.
La condition pour siéger au conseil : Musk ne peut pas disposer de plus de 14,9 % de la société
L'accord qui aurait permis à Musk de siéger au conseil d'administration comportait une stipulation : Musk ne pouvait pas accumuler plus de 14,9 % de la société. Puisqu'il ne fait pas partie du conseil d'administration, il peut acheter autant d'actions qu'il le peut. Une grande partie de sa fortune est constituée d'actions Tesla, de sorte que s'il voulait lancer une offre publique d'achat, il devrait probablement s'associer à une société de capital-investissement ou à un autre financier.
Aussi, Musk a informé le conseil d'administration de Twitter le 9 avril, date à laquelle sa nomination devait entrer en vigueur, qu'il ne rejoindrait pas le conseil d'administration, a indiqué Agrawal dans un message au personnel, qu'il a partagé publiquement sur Twitter :
« Elon Musk a décidé de ne pas rejoindre notre conseil d'administration. Voici ce que je peux partager sur ce qui s'est passé.
« Le conseil d'administration et moi avons eu de nombreuses discussions sur l'arrivée d'Elon au conseil d'administration, et directement avec Elon. Nous étions ravis de collaborer et de clarifier les risques. Nous pensions également qu'avoir Elon comme fiducie de l'entreprise où lui, comme tous les membres du conseil d'administration, doit agir dans le meilleur intérêt de l'entreprise et de tous nos actionnaires, était la meilleure voie à suivre. Le conseil lui a offert un siège.
« Nous avons annoncé mardi qu'Elon serait nommé au conseil d'administration sous réserve d'une vérification des antécédents et d'une acceptation formelle. La nomination d'Elon au conseil d'administration devait devenir officiellement effective le 9 avril, mais Elon a indiqué le même jour qu'il ne rejoindrait plus le conseil d'administration. Je crois que c'est pour le mieux. Nous apprécions et apprécierons toujours les commentaires de nos actionnaires, qu'ils siègent ou non à notre conseil d'administration. Elon est notre principal actionnaire et nous resterons ouverts à sa contribution ».
Musk change de stratégie, désormais il veut racheter 100 % de l'entreprise
Insatisfait de l'influence qui accompagne le fait d'être le plus grand investisseur de Twitter, il a maintenant lancé une prise de contrôle complète, l'une des rares personnes à pouvoir se le permettre. Il vaut actuellement environ 260 milliards de dollars selon le Bloomberg Billionaires Index, contre une valorisation boursière de Twitter d'environ 37 milliards de dollars. Aussi, il a lancé ce jeudi une offre de rachat « définitive » portant sur l'intégralité de l'entreprise. Le milliardaire propose de payer 54,20 dollars par action, ce qui représente environ 43 milliards de dollars selon la presse financière.
Bien que Musk soit la personne la plus fortunée du monde, il n'a pas dit comment il trouvera les 43 milliards de dollars.
« Cela devient une offre publique d'achat hostile qui va coûter très cher », a déclaré Neil Campling, responsable de la recherche TMT chez Mirabaud Equity Research. « Il devra vendre une part décente d...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.